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Le jour où… le PSG s’est imposé à Madrid

Par Mathieu Faure
Le jour où… le PSG s’est imposé à Madrid

S'imposer au Bernabéu, le PSG l'a déjà fait. C'était le jeudi 3 mars 1994 en quart de finale aller de la Coupe des coupes. Dans la capitale espagnole, les hommes d'Artur Jorge avaient livré un match quasiment parfait avec un but de George Weah sur un débordement magistral de David Ginola.

Alors que la tête d’Antoine Kombouaré du printemps 1993 a kidnappé tous les souvenirs de matchs entre le PSG et le Real Madrid, on oublie souvent que le PSG s’est offert une seconde fois le Real Madrid, un an plus tard, en quart de finale de la Coupe des coupes. Et cette fois, la qualification s’est jouée à Bernabéu, au match aller. En 1993, les Parisiens s’étaient embourbés sur la pelouse de Madrid (1-3), payant au prix fort leur inexpérience européenne avec des fautes de concentration et un relâchement dans l’organisation. Oui, le PSG avait pris une leçon de réalisme en mars 1993. Un an plus tard, le PSG se présente avec son sponsor maillot SEAT et l’envie de montrer que la défaite de l’année précédente était un accident. En 1994, l’équipe parisienne a plus de bouteille. Plus de talents. Plus d’expérience. « On se souvenait de notre match de 1993, rembobine Patrick Colleter, titulaire dans le couloir gauche ce soir-là. Il nous a servi, car il fallait être à 200% pour espérer faire un résultat. » En ce mois de mars, le PSG se sent fort. Il débarque dans la capitale espagnole à la tête d’une série de 29 matchs sans défaites depuis le 15 août, toutes compétitions confondues. Le Real, lui, tousse. Ivan Zamorano, l’hélicoptère, n’a plus fait tourner ses hélices depuis le 5 décembre. Martín Vázquez et Butragueño sont justes pour le match aller, et Hierro est suspendu. Malgré tout, l’équipe a de la gueule : Alkorta, Sanchis, Michel, Zamorano, Luis Enrique, Prosinečki ou encore le regretté Dubovsky. Le PSG sans Le Guen (suspendu) prend le bouillon, surtout en première période, mais ne rompt pas. Alain Roche se souvient d’un match « d’hommes » , lui qui avait pris un rouge un an auparavant. « On avait énormément souffert. C’était un tout autre match que 1993 où on avait fait des erreurs qui nous avaient coûté des buts. Là, tout le monde a élevé son niveau de jeu. Défensivement, on a été très solides, car on a été énormément sollicité, par vagues, que ce soit en première ou en seconde période. Alors on a opéré en contres. » Sur l’un d’entre eux, peu de temps après la demi-heure, David Ginola s’amuse de toute la défense madrilène sur le côté gauche et offre le seul but du match à George Weah qui, du plat du pied, crucifie Buyo au point de penalty.

« Quand tu élimines le Real Madrid une fois, on peut parler d’accident. Quand tu le fais deux fois de suite, c’est une habitude. » David Ginola

21 ans plus tard, El Magnifico se souvient de ce but comme si c’était hier. « Sur le but, l’enchaînement que je fais avec George (Weah), c’était un geste que l’on avait déjà fait des centaines de fois. On récitait notre partition. Malgré tout, 1-0, c’est le minimum, car on a des occasions de tuer le match. » Mine de rien, Weah est un miraculé, car il n’aurait jamais dû jouer ce match. Dans les tribunes de Bernabéu, Carlos Alberto Parreira, sectionneur du Brésil, est venu observer Ricardo, Valdo, mais pas Raï, le capitaine de la Seleção, que le sélectionneur voulait voir reposé. Souhait exaucé, le Brésilien n’est pas de la partie, laissant Weah en pointe. L’équipe est d’ailleurs remaniée, puisque Francis Llacer joue au milieu avec comme unique objectif de mordre les mollets de Michel. Le 4-4-2 est rodé. Efficace. Discipliné. Et comme un an auparavant, c’est David Ginola qui change la donne. Colleter : « J’étais sur le même côté que David ce soir-là, c’est en Espagne avec ces deux matchs-là, qu’il est devenu « El Magnifico ». David était en haut de l’affiche, il a fait basculer le match, les Espagnols étaient en panique dès qu’il prenait la balle. »

Pour Roche, Ginola est au-dessus du commun des mortels sur ce genre de rencontres, « il a été brillant, et puis l’arrêt Bosman n’était pas encore en place, on avait une équipe avec beaucoup de Français et on était très suivis par les clubs étrangers sur ce genre de soirées, alors ça a fait parler. » Pour Ginola, qui a vécu France-Bulgarie au Parc des Princes 5 mois auparavant, la scène européenne est le meilleur moyen de tourner la page : « J’avais oublié l’équipe nationale et j’étais dans mon élément avec mon club. Ces matchs contre le Real ont participé à faire parler de nous. Quand tu élimines le Real Madrid une fois, on peut parler d’accident. Quand tu le fais deux fois de suite, c’est une habitude. »

« L’un de nos plus beaux résultats à l’extérieur en Coupe d’Europe. » Patrick Colleter

Malgré la qualification (1-1 au retour) ce match aller n’est pas de tout repos. Paris souffre. « C’était une victoire dans la douleur, car Patrick Colleter en sauve une sur la ligne, et Bernard Lama avait tout capté dans les airs, en face vous aviez quand même Zamorano, qui était loin d’être mauvais de la tête » , se remémore Alain Roche. Paris l’emporte en se serrant les coudes, « sur ce match, on a fait le dos rond par moments, car le Real poussait fort, mais c’était la force de notre équipe, on était soudés, costauds » , détaille Colleter. Avec le recul, les joueurs parisiens ont pris conscience de leur exploit. Certains en avaient même oublié le niveau de jeu du PSG durant cette période. À commencer par Ginola : « J’ai revu le match il y a peu, je ne l’avais jamais fait depuis 1994, ça fait bizarre, car je n’avais pas le souvenir que l’on jouait aussi bien et que l’on possédait une telle faculté à créer du jeu. Avec cette équipe de Paris, on savait se transcender dans ces moments. C’était drôle, car on retrouvait la même équipe du Real qu’en 1993, au même stade de la compétition, mais les regards avaient changé. Je me souviens de Michel notamment, qui, à la fin du match aller, nous avait regardé l’air de dire : « Ok, vous êtes vraiment très costauds. » On a toujours su trouver les solutions contre le Real. Sur le terrain, on n’a jamais douté, on s’est rendu le match facile. » Le lendemain du match, la presse espagnole est sous le charme du PSG. El Pais allant même jusqu’à titrer « La classe a désarmé le courage » . Chez les anciens Parisiens, le temps n’a pas effacé l’importance de cette victoire. Pour Colleter, « ce n’était pas évident d’aller faire des grosses performances là-bas, surtout qu’on n’était pas forcément habitués à jouer ce genre de matchs à l’époque. Cette victoire fait partie de nos plus belles performances à l’extérieur en Coupe d’Europe, avec les succès à Naples en 1992 et à Munich en 1994. » Même son de cloche chez Alain Roche : « Gagner à Madrid, c’est retentissant pour un club. On commençait à gagner le respect par nos performances sportives, on sortait d’une demi-finale de Coupe UEFA. Sortir le Real deux fois de suite en quarts de finale, ce n’est pas rien. » Non, ce n’est pas rien.

Par Mathieu Faure

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