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L’Argentine navigue à vue

Par Florian Lefèvre
4 minutes
L’Argentine navigue à vue

Sous pression après deux matchs sans victoire, l'Albiceleste s'est qualifiée pour les quarts de finale de la Copa América en battant le Qatar 2-0. Dans le contenu, le premier bilan de l'équipe de Lionel Scaloni est très moyen. À l'image du Mondial 2018, finalement.

Maradona peut se rassurer un peu. Contrairement à ce qu’il craignait, actuellement, son Argentine ne se ferait pas battre par les îles Tonga(1). Enfin, c’est ce qu’on suppose, vu que l’Albiceleste vient quand même de battre le Qatar (2-0). Car, oui, le Qatar, champion d’Asie, qui reste encore une sélection de troisième zone internationale, est aujourd’hui la référence au tableau de chasse argentin au cours de cette Copa América. Après deux matchs soldés par une défaite contre la Colombie (0-2) et un match nul face au Paraguay (1-1), sans le moindre fonds de jeu, l’Argentine a gagné et s’est qualifiée pour les quarts de finale. A-t-elle l’allure de celle qui soulèvera le trophée le 7 juillet à Rio ? Pas du tout.

Scaloni, coach inexpérimenté et choix par défaut

Après la Coupe du monde en Russie, l’ex-sélectionneur des U20 argentins Lionel Scaloni a d’abord été nommé en intérim avec Pablo Aimar. Les Argentins espéraient Diego Simeone ou Mauricio Pochettino pour succéder à Jorge Sampaoli. Mais, dans un pays où se mêlent allègrement football et politique, dans une Fédération où de gros soupçons de corruption pèsent sur le président Claudio « Chiqui » Tapia, et sans voir apparaître une relève de très bons jeunes joueurs sur laquelle s’appuyer pour construire une nouvelle équipe, qu’allaient-ils faire, l’un ou l’autre, dans cette galère ? Aucun grand nom n’a dit oui, alors Scaloni a été confirmé à son poste fin 2018. Lui, le jeune entraîneur (41 ans) sans expérience comme numéro un, si ce n’est quelques mois à la tête des U20 bleu ciel et blanc. Un choix par défaut, mais après tout, c’était sa chance, il avait une année pour préparer la Copa América au Brésil.

« Quand on fait des changements, c’est parce qu’on cherche autre chose, parce qu’on n’aime pas ce que l’on voit » , expliquait Lionel Scaloni après la défaite de ses hommes contre la Colombie en ouverture de la Copa América. Ces mots sont symptomatiques de la perpétuelle reconstruction (ou destruction ?) de l’Albiceleste. Comme s’il fallait tout remettre à plat après un match, comme si son travail de préparation pendant un an n’avait servi à rien. Un chiffre illustre le foutoir qu’est la maison argentine : cinq. Oui, cinq gardiens – Gerónimo Rulli, Sergio Romero, Agustín Marchesín, Franco Armani et Esteban Andrada – ont été utilisés depuis la Coupe du monde 2018. Qui dit mieux ?

Tout effacer et recommencer

L’été dernier, Messi a mis la sélection entre parenthèses. Scaloni a alors fait le pari de se passer de Di María et Agüero en misant par exemple sur Dybala. Messi est revenu en mars dernier, et ses potes Di María et Agüero, qui n’avaient pas disputé le moindre match lors des rassemblements de septembre, octobre, novembre et mars… ont finalement été convoqués dans les 23 de la Copa et surtout titularisés en attaque lors du premier match face à la Colombie – quand Lautaro Martinez et Paulo Dybala ciraient le banc. Mais la déroute argentine a poussé le sélectionneur à revoir ses plans, encore une fois. Remplaçant au coup d’envoi du premier match car touché physiquement selon son coach, le jeune attaquant de l’Inter Lautaro Martinez, 21 ans, a retrouvé sa place de titulaire face au Paraguay puis contre le Qatar. Et c’est lui qui, au cours de ce dernier match, en interceptant une relance pourrie de Al Rawi, a libéré l’Argentine.

Face au Qatar, Martinez était entouré de Messi et Agüero, quand De Paul, Paredes et Lo Celso composaient le milieu de terrain. En défense, Otamendi a laissé au vestiaire son tablier de chef de rayon boucherie (cf. ses interventions face aux Paraguayens), sans pour autant se montrer rassurant. Il y a eu du mieux dans le jeu argentin. Surtout lors des 20 premières minutes où les Argentins ont mis une intensité dans le pressing qui leur a permis de se créer des occasions à la pelle. Et on a même vu, pour la première fois dans la compétition, Dybala entrer un quart d’heure et lancer Agüero vers le deuxième but (ce n’était pas une passe décisive, le Kun a percé la défense à lui tout seul). Le début de quelque chose, avant le quart de finale face au Venezuela, la sélection montante du continent sud-américain, ce vendredi au Maracanã. D’ici là, Maradona peut se détendre un peu, et surtout, qu’il n’oublie pas d’appeler Messi pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, car ce lundi, la Pulga souffle ses 32 bougies.

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Par Florian Lefèvre

(1) Maradona avait déclaré – dans un état de défonce avancée – après le match contre la Colombie : « Tu te rends compte que même les Tonga peuvent nous battre. Notre prestige, on l'a construit en mettant des coups. Rappelez-vous quand on est partis du Pérou et qu'ils avaient pété notre bus. Et que reste-t-il de tout ça ? C’est quoi le maillot ? Le maillot, tu dois le sentir la concha de tu madre ! »

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