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Julián Álvarez, le « crack » argentin élu par Guardiola

Par Georges Quirino-Chaves, à Buenos Aires
Julián Álvarez, le « crack » argentin élu par Guardiola

Grâce à ses performances époustouflantes l’année dernière à River Plate, l’attaquant argentin de 22 ans rejoindra Manchester City la saison prochaine. Avant le grand saut vers la Premier League, Pep Guardiola fait confiance à l’entraîneur des Millonarios Marcelo Gallardo pour continuer de polir ce diamant que l’Albiceleste aimerait imaginer en leader de demain. Portrait d’un super-héros en construction sur les bords du Río de la Plata.

C’est une petite musique qui s’entendait depuis quelques jours en Argentine. Julián Álvarez était resté anormalement muet lors de la défaite de River Plate sur le terrain d’Unión Santa Fe (1-0), le 12 février dernier lors de la première journée du tournoi local. Avait-il du mal à digérer son transfert à Manchester City officialisé trois semaines auparavant ? Fallait-il s’inquiéter ? Réponse sur la pelouse de l’Estadio Monumental quatre jours plus tard. Face à Patronato, le joueur de 22 ans montre toute sa panoplie d’attaquant : opportunisme, profondeur, vitesse, frappe en première intention et même un but de la tête malgré son modeste mètre soixante-douze. Le numéro 9 claque un triplé et embrase des tribunes qui célèbrent avec lui ses réalisations façon Spiderman tissant sa toile.

Il me fait un peu penser à Batistuta pour sa faculté à chercher les espaces. Je pense qu’il va être le futur 9 de la sélection !

Appelez-le Araña, l’araignée, un surnom donné par son grand frère qui pensait que son cadet avait plus de deux jambes tant il contrôlait bien le ballon quand il était gamin. « Ça fait très longtemps qu’on n’avait pas vu un joueur comme ça ici, assure Rodrigo, 45 ans, un fanatique de River qui vient d’acheter à son fils un maillot floqué Álvarez, le plus vendu de la boutique du Monumental.Julián est l’une des grandes merveilles du foot argentin. Il me fait un peu penser à Batistuta pour sa faculté à chercher les espaces. Je pense qu’il va être le futur 9 de la sélection ! » Si les supporters millonarios s’enflamment autant, c’est parce qu’ils lisent aussi les chiffres. Lors de ses 66 titularisations sous le maillot à la bande rouge, l’attaquant a été impliqué sur 62 buts. La saison passée, celle où il a définitivement crevé l’écran, ses 24 réalisations et 15 passes décisives en 46 matchs ont largement aidé River à décrocher le titre national et la Supercoupe. Ces performances ont permis à Juli de connaître ses six premières sélections avec l’Albiceleste. Remplaçant, Álvarez faisait partie de l’effectif sacré à la Copa América au Brésil. Lionel Scaloni dit compter sur ce garçon qui vient d’être désigné « meilleur joueur évoluant sur le continent » par un panel de journalistes sud-américains réunis par le quotidien uruguayen El País.

Convoité par plusieurs grosses cylindrées, un temps proposé à l’OGC Nice selon son agent, c’est finalement Manchester City qui a réussi à attirer le nouveau joyau argentin. Les Citizens et leur impressionnant réseau de scouts suivaient l’Araignée depuis plusieurs années. Le 30 janvier dernier, le club mancunien a donc officialisé la signature de Julián Álvarez jusqu’en 2027. Le montant de la transaction avoisinerait les 25 millions d’euros. Depuis le départ de Lautaro Martínez du Racing à l’Inter Milan en 2018, l’Argentine n’était plus habituée à voir l’un de ses prodiges rejoindre l’un des grands clubs européens en vol direct depuis ses terres. L’attaquant, prêté dans la foulée à River Plate, est attendu en juillet par Pep Guardiola. Décembre au plus tard. Interrogé en Angleterre après le triplé de sa nouvelle recrue au Monumental, le Catalan, très enthousiaste, expliquait voir en Álvarez « des mouvements similaires à ceux de Vardy ». Pour l’heure, l’ancien coach du Barça compte surtout sur Marcelo Gallardo, l’entraîneur des Millonarios – pour qui il a beaucoup d’admiration – pour peaufiner sa pépite. « Julián a beaucoup grandi ces dernières années en jouant à tous les postes de l’attaque. C’est un joueur qui assimile très vite les concepts, expliquait le Muñeco après le festival de son buteur face à Patronato. C’est un attaquant qui joue pour l’équipe et a la capacité de se créer ses propres occasions. Il est intéressant pour nous et pour le football en général. C’est pour cela qu’il a été très observé pendant ce mercato. City va le récupérer. Nous, on va continuer de profiter de sa présence. »

Il impressionne le Real Madrid à 11 ans

Julián Álvarez n’est pas une apparition soudaine dans le football argentin. Son nom circule depuis plus de dix ans entre formateurs avisés. Piero Foglia était chargé de détecter de jeunes talents dans sa province de Córdoba au début des années 2010. À l’époque, l’AFA de Julio Grondona et Carlos Bilardo, revenu aux affaires pour s’occuper des sélections, compte sur cet ancien joueur, au talent modeste, mais grand connaisseur de la région, pour trouver une pépite dans une zone qui a vu naître Kempes, Ardiles, Aimar, Pastore ou Dybala. Un jour, alors qu’il se balade dans le centre de la capitale provinciale, Foglia croise un pote arbitre par hasard. Ce dernier lui recommande un gamin de 10 ans qui l’a récemment impressionné lors d’un tournoi. Il s’appelle Julián Álvarez. Il est attaquant de l’Atlético Calchín, un club qui arbore les mêmes couleurs que River Plate dans une petite commune de 3000 habitants située à une centaine de kilomètres à l’est de Córdoba.

Faisant confiance à son ami, le recruteur se met en contact avec les parents du joueur : Mariana, la mère, professeure des écoles, et Gustavo, le père, camionneur chargé de transporter les récoltes de graines qui font principalement vivre son village. Ils acceptent d’amener leur fils faire un test au Deportivo Atalaya, le club cordóbes où Piero Foglia a mis en place une structure pour former ses trouvailles. « Julián avait des capacités techniques permettant d’imaginer qu’il pourrait être un joueur d’élite. Il avait une bonne frappe, était efficace face au but, dans les un-contre-un et surtout on voyait qu’il était très concentré dans son jeu. C’est quelqu’un qui a beaucoup de sang-froid. Il ne réagit jamais à une provocation. On le voit encore aujourd’hui. Il avait 10 ans. Avec sa famille, on a décidé de mettre en place un projet. » La petite araignée sent qu’elle n’est pas encore prête à quitter le cocon familial. Ses parents l’écoutent. Il fera des aller-retours depuis Calchín plutôt que de s’installer à Córdoba.

Pour Julián, cette expérience au Real Madrid lui a fait prendre conscience très jeune du chemin à parcourir pour être footballeur professionnel. Il a surtout réalisé que c’était une carrière possible pour lui.

Un an plus tard, l’AFA demande à Foglia d’accompagner Ramón Martínez, responsable de la formation au Real Madrid, en visite en Argentine. Le chargé de la Maison-Blanche en profite pour lui passer un message : « Si tu vois un gamin talentueux qui n’a pas encore été signé par les grands clubs argentins, fais-moi signe. » Piero pense tout de suite à Julián. Avant d’en parler sérieusement, il emmène son protégé à Boca Juniors et River Plate pour tester son niveau auprès des meilleurs. Résultat ? Le gamin de Calchín casse la baraque dans les deux plus grandes institutions du pays. Coup de fil au Real. Avec son formateur et son père, Álvarez, 11 ans, est invité par l’institution merengue en Espagne. À Madrid, il découvre le stade Santiago-Bernabéu, les installations ultramodernes de Valdebebas et pose en photo avec Di María, Ramos, Cristiano et la famille Higuaín qui les aide durant leur périple. Julián est surtout invité à disputer un tournoi de jeunes organisé à Peralada près de la frontière franco-espagnole. « Il s’est démarqué au milieu de coéquipiers qu’il ne connaissait même pas, et le Real a gagné le tournoi, se rappelle Foglia. Le club nous a dit qu’il était à la hauteur de l’institution, mais que les nouvelles règles de la FIFA les empêchaient de signer un mineur. Ils nous ont donc dit qu’il fallait faire un suivi, attendre ses 16 ans et avoir un passeport européen. Pour Julián, cette expérience lui a fait prendre conscience très jeune du chemin à parcourir pour être footballeur professionnel. Il a surtout réalisé que c’était une carrière possible pour lui. »

Sparring de Messi en 2018

L’environnement madrilène n’a pas fait perdre la tête au jeune Argentin. Trop attaché à ses racines, Álvarez sait ce qu’il veut et quand il le souhaite, quitte à prendre le risque de laisser passer des opportunités. L’Araignée attend ses 15 ans pour répondre favorablement à un nouvel appel de River Plate, le club de cœur de la famille. « Ses parents ne l’ont jamais pressé. Ils ont toujours écouté la volonté de leur fils, explique son formateur. Son entourage est très apaisé. Julián a toujours su prendre les bonnes décisions au bon moment. C’est quelqu’un qui a très vite fait preuve de maturité. Quand il a décidé de partir à Buenos Aires, c’est parce qu’il avait senti qu’il était enfin prêt. »

Il n’y a pas beaucoup de 9 comme ça. En plus, c’est un garçon qui ne se met jamais la pression sur le terrain. Il entre sur la pelouse et joue comme si de rien n’était.

Au club de Nuñez, malgré la forte concurrence, l’adolescent de Calchín s’impose rapidement grâce à ses qualités techniques au-dessus de la moyenne. Un peu plus d’un an après son arrivée, l’équipe réserve fait déjà appel à ses services. Luigi Villalba, son entraîneur à ce moment-là, se souvient avoir été très vite impressionné : « La première semaine, je l’ai emmené jouer un match à Córdoba contre Talleres. Il est entré en fin de rencontre et nous a offert le but de la victoire ! On voyait déjà que c’était un joueur offensif très complet. Il me fait un peu penser à Firmino, un attaquant avec beaucoup de mobilité qui collabore avec l’équipe pour récupérer le ballon. Il peut être au début et à la fin de l’action. Il n’y a pas beaucoup de 9 comme ça. En plus, c’est un garçon qui ne se met jamais la pression sur le terrain. Il entre sur la pelouse et joue comme si de rien n’était. » Une personnalité qui lui permettra, à 18 ans, d’être sparring de Messi – « le meilleur de tous » selon lui – au sein d’une sélection de U20 argentins devant accompagner au Mondial russe pour offrir des oppositions à l’équipe A ou de jouer sans fausse note lors de la prolongation de l’invraisemblable finale de Copa Libertadores 2018 disputée à Madrid et remportée par River Plate contre son grand rival Boca Juniors (3-1).

Pep-compatible ?

Conscient du talent qu’il a entre ses mains, le coach Marcelo Gallardo prend le temps de façonner sa pépite. Plus réservé en dehors des terrains, Julián, avec sa gueule et son attitude de premier de la classe, attend son heure sans broncher. Le Muñeco lui donne peu à peu du temps de jeu. Jusqu’à la bascule l’année dernière. Alors que des titulaires quittent le club ou se blessent, le Córdobes saisit sa chance et crève l’écran. Le championnat argentin est déjà devenu trop petit pour lui. « C’est logique qu’une équipe comme Manchester City soit venu le chercher parce qu’il a démontré qu’il était sans contestation possible le meilleur joueur de notre tournoi, pense Villalba, son ancien coach avec la réserve de River. Pour moi, Julián est plus déterminant dans une équipe que ne l’était Lautaro quand il est parti en Europe. Il a encore une énorme marge de progression. Je n’ai aucun doute sur le fait que tout va bien se passer pour lui en Angleterre. »

Aujourd’hui en charge de l’académie de l’Inter Milan à Córdoba, le formateur Piero Foglia est lui aussi très confiant pour l’avenir de son poulain : « Il va jouer dans une équipe qui, comme River Plate, cherche tout le temps à être protagoniste sur le terrain. Comme Gallardo, Guardiola ne joue pas avec un 9 de référence. Julián peut jouer à tous les postes de l’attaque. Ce n’est pas le grand qui va aller se battre avec les défenseurs centraux. Il a d’autres caractéristiques. Il a l’intelligence, le rythme, la technique, l’habileté des deux pieds, le travail en mouvement, des prises de décision rapides… Pour moi, il a tout pour que ça marche bien. »

Son adaptation prendra sûrement un peu de temps. Mais Pep est très intelligent pour gérer ça et Julián est loin d’être bête. (…) Quand on était ensemble en sélection, il aimait poser des questions, il est vif, il a cette malice que beaucoup de joueurs n’ont pas.

Une partie de la presse argentine l’imagine déjà en Angleterre comme le successeur de Sergio Agüero, meilleur buteur de l’histoire de Manchester City contraint de mettre un terme à sa carrière en raison de problèmes de santé. La semaine dernière, au milieu d’un stream où l’on a surtout retenu « ses insultes envers la France pour protéger son pote Messi », le Kun s’est aussi pris pour un commentateur beuglant en direct l’un des buts de l’Araignée face à Patronato. Depuis son siège de gamer, il a ensuite analysé plus sérieusement les chances de son jeune compatriote chez les Citizens. « Il va se rendre compte, comme quand j’avais 18 ans, de ce qu’est l’Europe. Son adaptation prendra sûrement un peu de temps. Mais Pep est très intelligent pour gérer ça, et Julián est loin d’être bête. Il va beaucoup apprendre à City. Quand on était ensemble en sélection, il aimait poser des questions, il est vif, il a cette malice que beaucoup de joueurs n’ont pas. »

Les membres de l’Albiceleste semblent prendre soin du nouveau prodige que beaucoup au pays veulent déjà présenter comme l’un des leaders de l’après-Messi. Invité cette semaine sur ESPN, Papu Gómez, l’un des cadres du vestiaire de la sélection, a tenu à mettre un petit stop à l’enflammade nationale : « C’est un garçon qui nous a beaucoup surpris en sélection parce qu’il a beaucoup de capacités. Mais après ses trois buts contre Patronato, des journalistes parlaient de lui comme si c’était Batistuta ! Il faut faire attention à ça. Il joue très bien, il marque à tous les matchs, mais je crois qu’il n’est pas nécessaire de le charger d’une telle responsabilité. C’est dangereux pour lui. J’espère que tout ira bien et qu’il marquera 800 buts, mais là-bas un mec comme Gabriel Jesus par exemple ne joue pas beaucoup. C’est un super gamin avec des qualités incroyables. Mais soyons tranquilles avec Julián. » Jusqu’au prochain débat pour savoir s’il sera le nouveau Maradona.

Par Georges Quirino-Chaves, à Buenos Aires

Propos recueillis par GQC sauf mentions.

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