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Inzaghi de Noël

Par Adrien Candau
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Inzaghi de Noël

Rangez vos bonnets rouges, vos fausses barbes et vos contes pour bambins ! Aucune histoire de Noël ne pourra rivaliser avec celle qui s'écrira ce mercredi après-midi, sur la pelouse du stade Renato Dall'Ara, où Bologne recevra la Lazio (15h). Et où Pippo Inzaghi, désormais patron des Rossoblù, défiera Simone Inzaghi, grand manitou des Biancocelesti. Ou comment poursuivre l'une des plus belles épopées familiales du football transalpin.

Il paraît qu’ils se ressemblent. Non, trêve de précautions rhétoriques, ils se ressemblent. Même regard, mêmes cheveux noir de jais, même silhouette filiforme élégamment rangée dans un costard cintré. Et surtout même trajectoire professionnelle, de joueurs prolifiques à entraîneurs célèbres. Mais il y a Pippo et il y a Simone. Il y a Bologne et il y a la Lazio. Et, comme un point de fuite inévitable, ce match de Serie A entre deux équipes entraînées par des frangins comme destinés à se retrouver, une fois de plus.

Inzaghi vs Inzaghi

Pour en arriver là, les deux frères ont pourtant ramé dans des galères bien distinctes. Celle de Pippo est la plus périlleuse et la plus fragile. Dix-huitième et premier relégable, son Bologne n’a pas encore convaincu grand monde et atteste de la relative difficulté du grand frère Inzaghi à percer dans l’élite du football italien, après son échec avec l’équipe A de l’AC Milan en 2014-2015. Simone, lui, navigue dans des eaux relativement plus paisibles. Si elle peine encore à secouer les mastodontes du football transalpin, sa Lazio reste agrippée à la quatrième place de Serie A, s’affirmant ainsi comme un modèle de régularité depuis qu’Inzaghi a repris les rênes du club en 2016. Facile, alors, de se raconter une histoire aux contours simplistes : Pippo, qui a été le meilleur joueur, le plus célèbre aussi, ne sera pas le meilleur entraîneur. C’est le karma. Ou peut-être plutôt l’histoire.

Duo de renardeaux

Retour au milieu des années 1980. Il faut s’imaginer deux gosses fétiches, qui évoluent aux avant-postes avec d’autres gamins de leur village natal de San Nicolo, près de Piacenza. « Nous avons toujours joué offensivement depuis notre jeunesse, relate Simone. Nous étions toujours devant quand on jouait avec nos amis. Quand j’avais 7 ans et Pippo 10, les grands ne voulaient pas me laisser jouer avec eux, mais il imposait ma présence. » À l’époque, le grand frère Inzaghi est le plus demandé sur les terrains, mais Pippo a toujours veillé à partager la lumière avec son frangin. Gino Bossalini, le président de l’époque du club de San Nicolo, raconte : « Ils étaient très différents. Pippo était terrible, plus impétueux, Simone était moins têtu, plus classique si l’on peut dire… Mais ce que j’ai aimé le plus chez eux, c’est la puissance de l’affection qui les liait. » Il n’y a jamais eu de rivalité malsaine chez les Inzaghi. Ni hier ni aujourd’hui. Pas étonnant de voir dès lors Pippo se féliciter des réussites actuelles de son cadet de trois ans, alors que Simone réussit pour l’instant mieux sa reconversion comme entraîneur que lui : « Il est arrivé à la consécration avec la Lazio et est devenu l’un des meilleurs entraîneurs d’Italie. » Simone énonce lui fièrement que son aîné «  a été l’un des trois meilleurs attaquants italiens en Europe » .

Les deux frangins s’appellent très régulièrement, peuvent discuter tactique et football pendant des heures. Une vieille habitude. « Enfant, on lisait la Gazzetta dello Sport ensemble tous les jours. On apprenait toutes les compositions d’équipes, confirme Simone. Pippo, pourtant, est celui qui est devenu une icône nationale, puis mondiale. « Ah vous savez, j’ai atteint 100 buts, lui plus de 300, je pense qu’il y a une raison, phosphore Simone. J’ai eu par exemple plus de difficultés à passer de la Primavera à la première équipe que lui. »

Super Pippo et Inzaghino

Simone ne fera réellement son trou en Serie A que lors de l’exercice 1998-1999, où il inscrit 15 pions en 30 matchs avec Piacenza. Une vraie performance, mais il est déjà trop tard : il n’est déjà plus qu’Inzaghino, le petit Inzaghi. Car Pippo a déjà fait beaucoup mieux : un an plus tôt, il est devenu meilleur buteur de Serie A en plantant 24 banderilles en 33 rencontres avec l’Atalanta. La suite, tout le monde la connaît. Le grand frère signe à la Juve puis au Milan, où il enquillera les buts et les titres, quand le petit s’affirmera comme un joueur plus modeste, mais emblématique d’une Lazio où il passe plus d’une décennie, entrecoupée de prêts éphémères à la Sampdoria et à l’Atalanta.

Là encore, une différence, subtile, se dessine entre les deux frangins. Pippo est le plus virtuose, mais Simone est plus enclin à se sacrifier pour les besoins de l’équipe : « On n’avait pas tout à fait le même style de jeu, confirme ce dernier. Moi, je sortais un peu plus de la surface de réparation, tandis que lui était un vrai renard, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a mis le triple de buts par rapport à moi. » Pippo est pourtant comme Simone, un obsédé du foot. « Bien évidemment, je regarde énormément de matchs, confiait-il en 2011, peu avant de mettre un terme à sa carrière de joueur. Je sais les qualités et défauts de tous les défenseurs… J’essaie d’exploiter les faiblesses de mes adversaires. J’étudie tout. » Mais lui a indéniablement ce truc en plus, cette rythmique innée du geste et du déplacement, qui fait de lui un joueur à part : « C’est vrai que j’ai marqué beaucoup de buts que les gens considèrent comme faciles… Mais ces buts-là, je suis le seul à les mettre avec Trezeguet. Parce que nous avons ce que les autres n’ont pas. Ce qui ne s’apprend pas. Ne s’enseigne pas. Cette compréhension du jeu et du timing. Tu l’as ou tu ne l’as pas… C’est sûr que c’est difficile d’apprendre à devenir Pippo Inzaghi… »

« Pippo est plus instinctif, Simone est plus réfléchi »

Tellement difficile que, comme entraîneur, Pippo a manifestement encore du mal à communiquer son savoir-faire à ses lignes offensives. Cette année, son Bologne est même la 18e pire attaque de la Botte. Le grand frère Inzaghi a pourtant des idées – avec un système préférentiel, le 3-5-2 – et a même connu une première réussite du côté de Venise. Il avait ramené les Lagunari en Serie B en 2017, avant de manquer de peu de faire monter le club dans l’élite la saison suivante. Venise, qui ne se distinguait pas vraiment par son pouvoir offensif (dixième attaque de la saison régulière), mais plutôt par son organisation rigoureuse et compacte derrière (troisième meilleure défense de Serie B lors du précédent exercice). Peut-être un signe que les méthodes de coaching de Pippo doivent encore mûrir.

Pas forcément étonnant, alors que ce dernier a été propulsé coach de l’AC Milan en 2014-2015, après seulement un an à la tête de la Primavera du club lombard. Tout le contraire de Simone, qui a bûché six longues années avec les équipes de jeunes de la Lazio et fait méthodiquement ses gammes avant de prendre en main l’équipe A. Où il impose depuis son style tactique, un 3-5-2 millimétré et offensif, à l’image de la résurrection de Ciro Immobile, qui n’a jamais été aussi fort depuis qu’il évolue avec les Biancocelesti. Voilà qui ressemble à une carrière d’entraîneur parfaitement menée. « Pippo est plus instinctif, Simone est plus réfléchi, confirme d’ailleurs Giancarlo, le papa des deux Inzaghi. Je dois vous dire que c’est un peu étrange, c’est la première fois qu’on n’a pas passé Noël tous ensemble à cause de ce match, car ils doivent travailler… Mais la famille se retrouvera au stade. Angela, la petite amie de Pippo, ne rate pas un match de Bologne. Peut-être que Gaia, la femme de Simone, y sera aussi. Le Nouvel An ? Ils iront tous aux Maldives. Filippo et Simone partiront ensemble. Même vol, oui. Mais ils iront dans des villages différents. »

Pippo et Simone Inzaghi, onze minutes de bonheur

Par Adrien Candau

Tous propos issus de So Foot numéro 90, Sofoot.com, corrieredellosport.it et La Gazzetta dello Sport.

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