Inter – Milan, le derby
Un super derby entre les deux escalopes milanaises. L'Inter est plus fort mais le Milan a offert une belle résistance et a bien effrayé la troupe du Mou en fin de match. Mais il était déjà trop tard. Comme pour le titre.
Le spécial One a commencé son match en prenant des notes devant son banc de touche. Il a d’abord organisé son Inter pour verrouiller le jeu du Milan. Ses relayeurs, Muntari à gauche et Zanetti à droite, sont avant tout chargés de stopper Beckham et Ronnie. L’Inter a choisi de laisser la balle au Milan mais d’aller chercher le résultat. Stankovic en meneur pour remonter les ballons vers l’avant, vers Adriano et Ibra, les deux fauves laissés en liberté sur tout le front de l’attaque ; l’organisation de l’Inter est simple, une ligne de 4 défenseurs, une ligne de 3 casseurs flotteurs au milieu et trois artistes devant.
Mourinho joue comme la Juve de Lippi. Il a déjà tout compris au Calcio. L’Inter balance du jeu direct et obtient des corners pendant que le Milan se voit obligé de développer de belles actions. C’est le problème de l’arbre de Noël (schéma en 4321). Le Milan doit dominer pour se montrer dangereux. Cette organisation ne permet pas de jouer la contre-attaque et prive de facto l’équipe qui l’emploie d’une arme qui peut s’avérer fatale. La pointe est obligée d’attendre du soutien pendant des plombes si elle ne veut pas se frotter seule à la défense adverse, à l’image de Pato, pourtant bien lancé par Pirlo.
L’Inter joue de son côté le plus directement possible. C’est plus rapide et puissant que le Milan, et pas forcément moins technique. Les Nerazzurri se permettent même quelques attaques construites, avec le soutien de Muntari à gauche et de Maicon à droite, bien couvert par Zanetti.
Sur un centre de l’ex-Monégasque, Adriano reprend de la tête mais surtout du bras. L’arbitre valide le but. Il n’aurait pas dû, mais on se demande vraiment comment Adriano a pu rater cette tête, seul aux 6 mètres. Sans doute parce que comme Thierry Henry, il ferme les yeux quand il fait une tête.
Le Milan se voit mené au score et pris à son propre piège. Sa tactique l’oblige à jouer sur attaques placées, donc face à une défense déjà installée, ce qui n’est jamais évident. D’autant que l’Inter a ouvert le score, donc ils ne vont pas se découvrir comme ça.
L’arbre de Noël a été mis en place pour mettre Pirlo dans les meilleures conditions possibles, mais depuis que celui-ci n’est plus au top, cette tactique est-elle toujours aussi judicieuse ? Seedorf et Ronnie ont beau permuter pour se libérer du marquage, Ronnie a beau monter d’un cran pour aider Pato, (passage en 4312) rien n’y fait, le Milan semble empêtré dans la défense bleue et noire.
L’Inter défend bas, histoire de ne pas laisser de profondeur au Milan, et bien serré pour ne pas leur laisser d’espace non plus. Le match semble plié. Coup-franc de Muntari depuis le milieu de terrain vers la boîte, Ibra dévie de la tête, Stankovic, lancé, reprend de volée. 2-0.
Sans Kaka, le Milan, c’est de la merde. On ne voit pas Beckham de la partie, bien pris par Muntari. Zambrotta est cramé depuis son départ de la Juve et le traumatisme à base de petits ponts et de crochets vécu en Espagne n’a pas dû l’arranger. Du coup, c’est tout le côté droit du Milan qui repose sur le seul Seedorf, aligné avec Ronnie en soutien de Pato. Le Hollandais ne peut pas tout faire. Déjà que le Milan ne peut pas user de jeu direct et de contre-attaques, si en plus il ne peut attaquer que d’un côté…
Heureusement Beckham est touché et sa sortie permet à Ancelotti de changer de tactique. Le Milan passe en 442 trapèze avec Inzaghi, rentré pour l’Anglais, soutenu par Pato. Ronnie à gauche, Clarence à droite, Ambrosini et Pirlo au centre. L’Inter n’a pour sa part rien à faire, si ce n’est attendre pour profiter des contres et des coups-francs. Les hommes du Mou ne proposent quasiment que cela, mais ça suffit largement.
Le Milan n’a plus que deux milieux défensifs, et pas forcément de première fraicheur. Alors l’Inter presse et tente d’acculer Pirlo et les latéraux rossoneri pour couper le Milan en deux. Mais cette équipe ne se disloque pas si facilement et Seedorf a tout compris. Il redescend pour remonter les ballons et garantir le liant de l’équipe.
Sur une nouvelle attaque posée du Milan, Ronnie décale Jankulovski, qui centre en retrait pour Pato. 2-1. On avait annoncé un but du Brésilien ici. C’est propre et le match est relancé.
Le Milan concède certes toujours autant d’occasions mais se montre bien plus dangereux depuis son passage en 442. Pato a gagné en liberté et affole pas mal la défense interiste. Ronnie peut enfin jouer lancé. D’ailleurs, c’est tout le jeu du Milan qui a gagné en vitesse. Pato déborde ainsi une nouvelle fois sur la droite, trouve Inzaghi au second poteau qui rentre sa volée. Mais il est signalé, à juste titre, hors-jeu. Inzaghi quoi. L’Inter souffre. Adriano sort pour Vieira, puis Stankovic pour Burdisso. Mourinho bétonne et parvient à conserver le résultat. Victoire de L’Inter. Avec le nul de la Juve, ils sont maintenant en tête du Calcio avec neuf points d’avance… E basta cosi.
Simon Capelli Welter
Par