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Gari Grèu : « Jacques-Henri Eyraud, c’est Marlène Schiappa en président de foot »

Propos recueillis par Analie Simon
Gari Grèu : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Jacques-Henri Eyraud, c’est Marlène Schiappa en président de foot<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Membre du groupe de reggae Massilia Sound System, Gari Grèu supporte à sa façon l'Olympique de Marseille. Le musicien revient sur son amour pour le club et évoque avec ambition la saison à venir, après une cuvée 2020-2021 à oublier.

En 37 ans de carrière, tu as connu beaucoup de rebondissements sur la Canebière. Quel est ton meilleur moment ? Le meilleur reste le retour à Marseille après la victoire en C1. Je me souviens que le chauffeur du train avait bloqué le klaxon depuis Strasbourg. On est arrivé par le Nord de la ville, et tout le monde avait mis le drapeau à la fenêtre. On avait l’impression d’avoir conquis la Lune. On s’est aussi éclaté les deux dernières années de Division 2 (1994-1995 et 1995-1996, NDLR). Le stade devenait un bistrot, on adorait se retrouver là-bas. C’était extraordinaire, notamment d’un point de vue humain. Le club sort d’une saison 2020-2021 chaotique à tous points de vue…Cette saison était nulle ! Ces deux dernières années sont les plus nazes que j’ai vues à l’OM. On s’est bien fait chier quand même, surtout en Ligue des champions. On n’était clairement pas au niveau. Au foot, quand tu n’es pas au niveau, tu perds. Cette histoire de course à la Ligue des champions, c’est sympa, ils la font pour avoir la prime, mais la réalité est complètement différente. On est beaucoup plus à l’aise en C3, regarde le parcours de 2018. On s’est ridiculisés en C1.

Le chauffeur du train avait bloqué le klaxon depuis Strasbourg. On est arrivé par le Nord de la ville et tout le monde avait mis le drapeau à la fenêtre. On avait l’impression d’avoir conquis la Lune.

L’OM entre dans une nouvelle ère, avec Pablo Longoria aux manettes. Es-tu impatient de voir cette saison débuter ?Longoria a l’air d’être l’homme de la situation, c’est positif. Eyraud n’avait pas la même expertise que lui, il voulait amener une nouvelle manière de faire. Quand tu es président de l’OM, c’est un poste à responsabilités. Mais le Jacques-Henri, il n’était en phase avec personne. Il me fait penser aux ministres d’Emmanuel Macron. Jacques-Henri Eyraud, c’est Marlène Schiappa en président de foot, avec une vision 2.0 de la gestion d’un club. C’est comme LREM, il s’est vautré en beauté. À Marseille, tu as besoin de charisme et d’être accepté par le peuple, mais surtout de t’intéresser au foot. Longoria a eu une expérience à Valence, tu vois la différence. Il effectue un recrutement intelligent, on a vraiment l’impression que ça bosse bien. Après, les recrues sont des paris, mais cela reste intéressant. On ne nous avait plus habitués à ça ces dernières années, où le club allait chercher des Strootman de 35 balais. On essaie de voir à long terme plutôt que de s’intéresser à des mecs qui ont une carrière derrière eux. Dans l’organigramme du club, c’est plus sain que d’habitude.

Tu es emballé par le recrutement ? Je ne te cache pas que j’aurais aimé que le club aille chercher des jeunes de notre bassin régional qui, malheureusement, partent assez tôt dans d’autres clubs. Regarde Jérémy Boga. Il est formé à l’ASPTT Marseille et il s’éclate à Sassuolo. On a appris bien trop tard qu’il était marseillais. Mais les mecs qui ont signé ont du potentiel, il faut maintenant voir sur la longueur et en compétition pour juger le niveau de l’équipe. Ils viennent de bons clubs formateurs. Mais je le répète, ce qui ferait la fierté de Marseille, c’est de voir un minot exploser dans son club formateur. Ce sera lui le fameux « Grantakatan » que l’OM attend depuis des années. Toutes les lumières qu’on a eues à Marseille, c’est l’OM qui les a faites. Regarde Didier Drogba, JPP : ce sont les deux grands attaquants qui ont explosé chez nous, on n’a pas dépensé des millions pour les avoir.

Les recrues sont des paris, mais cela reste intéressant. On ne nous avait plus habitués à ça ces dernières années, où le club allait chercher des Strootman de 35 balais.

As-tu vu les premiers matchs amicaux ?J’ai vu le match contre le Servette (victoire de l’OM 3-1, NDLR). Sur ce genre de rencontres, on ne peut pas réellement juger le potentiel d’une équipe. Ça vaut quoi, le Servette ? On pourra se faire une idée dans quelque temps, après quelques journées de championnat. Maintenant, Sampaoli se sert de ces matchs amicaux pour imprimer son style de jeu. C’est un coach qui a de la verve, il est sud-américain et a le sang chaud. Je pense qu’il n’aura pas de mal à transmettre un message.

Que peut viser l’OM cette saison ?Il faut viser les trois premières places, comme chaque année. Je ne sais pas où en sont les autres clubs au niveau du recrutement, mais on aurait pu se mêler à la lutte pour le podium la saison dernière si on n’avait pas connu un trou noir. À l’OM, on est tellement habitués à des tremblements de terre qu’on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Mais je reste optimiste, surtout que le public sera de retour pour la reprise du championnat. Ça donnera de la motivation supplémentaire aux joueurs. Il faut aussi jouer la Ligue Europa à fond. Tous les Marseillais ont encore en tête la finale de 2018, même si on a perdu. Pour avoir connu les épopées en C1 et C3, on a envie de revivre cette cohésion avec la population marseillaise.

Qu’as-tu pensé de l’Euro ? Tu as kiffé malgré la sortie de route des Bleus ?J’ai vibré, même si j’en veux à l’équipe de France, qui n’a pas eu ce supplément d’âme pour rendre fiers les Français. Ça fait plus d’un an qu’on galère avec le coronavirus, et les Bleus devaient nous rendre le sourire en faisant un bon parcours à l’Euro. Mais ils n’ont pas saisi cette dimension. Quand tu es footballeur professionnel, tu ne peux pas te faire remonter de deux buts contre la Suisse, c’est une faute professionnelle. C’est plus qu’une histoire de sport, c’est une question de responsabilité. Sur cet Euro, ils ont juste montré qu’ils étaient des artistes sur Instagram. Si la France avait gagné l’Euro, ça aurait galvanisé le peuple français et ça aurait sorti les gens du marasme de la vaccination. Les Italiens étaient conscients de cet enjeu, cela s’est vu dans leur célébration. Je suis content pour eux, surtout que sportivement, ils étaient méritants.

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Propos recueillis par Analie Simon

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