France-Argentine : Diego Superstar
C'était prévisible. Avant d'affronter la France en match amical, ce soir, pour sa deuxième sortie en tant que sélectionneur, Diego occupe tout le terrain médiatique et même un peu plus. Faut dire qu'il sait y faire le bougre. À coups de petites phrases bien senties et de déclarations d'amour, il régale les médias argentins... bref, peu de place pour les autres et surtout pour le match.
Pas besoin d’affronter l’équipe vice-championne du monde pour s’attirer les spotlights. Diego avait déjà fait sensation en novembre dernier lors de ses grands débuts en tant que sélectionneur face à l’Écosse où les supporteurs locaux l’avaient accueilli en héros pour le remercier d’avoir éliminé l’Angleterre, l’ennemi juré, à lui tout seul au Mondial 86.
Il faudra s’y habituer, il n’y en a que pour lui. Désormais, chaque match de l’Argentine sera avant toute chose une sortie del Pibe de Oro. Une occasion pour lui de l’ouvrir, et ça, il adore. Comme en témoigne un large entretien accordé ce matin au quotidien argentin Olé et repris dans les pages sport de Clarin.
Fidèle à lui-même, Maradona se plaint et en profite pour taper sur les instances dirigeantes du foot argentin en avouant être surpris par le peu de soutien qu’il reçoit : « Je croyais qu’en prenant la sélection, on allait tout me donner… mais tu demandes un technicien et on ne te donne rien, tu demandes des maillots, on te donne ceux de la Suède… » . Vu comme ça, c’est vrai que ça paraît compliqué. Mais pour réussir, le sélectionneur argentin a de l’ambition et des modèles. Ainsi, à terme, il aimerait allier « la connaissance tactique de Bilardo et la capacité à mener les hommes de Menotti » . Le tout en marquant la sélection de son propre style. Un sacré challenge que Diego tentera de relever dès ce soir face à la France en étant privé de Veron et Riquelme, tous deux blessés ce week-end en championnat.
Côté joueurs justement, El Diez consacre une bonne partie de l’entretien à son petit protégé : Léo Messi, qui n’avait pas pu participer au premier match de Maradona sélectionneur. Et est-ce que la première de Diego et Léo ne serait pas le véritable fait de ce match amical ? Le fils prodige dirigé par le maître devenu sélectionneur. Un vrai père adoptif le Diego, protecteur et exigeant : « Je veux tout de Messi, qu’il soit buteur, passeur, (…) mais pour cela, je lui parle beaucoup, je le conseille » . Un peu d’humain, merde. Dans la même veine, Maradona déclare sa flamme à celui qu’il surnomme « l’emblème de l’équipe, le symbole de la sélection » l’infatigable Mascherano. Des caresses pour ses joueurs, des mandales pour les hauts-placés, du Diego dans le texte, pas de surprise.
Ah oui, sur l’Equipe de France ? Bah, pas grand-chose, voire rien du tout. Et ce dans l’ensemble de la presse argentine. Une seule question que Diego balaie d’un fameux : « C’est une équipe très forte, un bon test pour se situer » . Et quelques lignes délicieuses pour annoncer les forfaits d’Escude et Clichy et l’arrivée dans le groupe de Dabo, « venu tout droit de Saint Ettiene » . À deux lettres près, on est pas là pour juger. Et Diego de conclure en vantant, une fois de plus, les mérites de Léo : « Ce ne doit pas le préoccuper que Cristiano Ronaldo ait gagné le Ballon d’Or, il a encore dix années devant lui pour le gagner et remplir des vitrines » . Qu’il commence par nous régaler ce soir au Vélodrome en tentant de détourner les flashs d’un sélectionneur omniprésent.
Par Olivier Aumard
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