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Droits télé de la Ligue 1 : à prendre ou à baisser

Par Nicolas Kssis-Martov

Les droits télé de la Ligue 1 n’ont toujours pas trouvé preneur. Les négociations de gré à gré se poursuivent, et DAZN serait en bonne position, à un prix certainement inférieur aux attentes des clubs. Un poids de plus dans l'escarcelle d'un foot français qui ne cesse de se dévaloriser.

Droits télé de la Ligue 1 : à prendre ou à baisser

Il s’agit d’un des dossiers les plus angoissants de 2024 pour le foot français : qui va acquérir ses droits de diffusion et pour quelles sommes ? Le traumatisme de Mediapro s’avère encore omniprésent dans les cauchemars des présidents et les bilans comptables des saisons passées, et a poussé la LFP à signer en catastrophe un deal avec CV Capital Partners, lui cédant 13% de ses revenus médiatiques contre le versement de 1,1 milliard d’euros en 2022 et 2023. Le fonds d’investissement luxembourgeois compte bien récupérer son dû dès le prochain accord (2024-2029) qui s’en trouvera donc d’office amputé. Il importe impérativement pour Vincent Labrune de sauver au maximum les meubles lors des négociations en cours afin d’amoindrir cette première vérité qui risque d’assombrir l’avenir des clubs sur la durée : l’accord va se révéler être une corde les étranglant lentement mais sûrement.

DAZN, le chevalier blanc ?

Une fois abandonné le mythe du milliard, ce qui semble être désormais acté dans les esprits de tous, comment maintenir un minimum le train de vie des pensionnaires de notre élite ? L’objectif est désormais d’amortir les pertes en s’approchant des 800 millions, dans un contexte où même la séduisante Premier League a eu bien du mal à conserver son niveau précédent. Pour l’instant, le sauveur s’appellerait DAZN (après Amazon qui s’est pour le moment retiré du jeu), avec beIN pour le second rôle du casting. Le « Netflix du sport », lancé en 2015 par le milliardaire Leonard Blavatnik, qui possède aussi Warner Music et Deezer, offre quelques garanties essentielles, notamment financières. Il ne permettra certainement pas de mettre un terme à la dispersion de l’offre, puisqu’il lui faudra probablement revendre ou passer des deals de diffusion. De la sorte, à la suite d’un partenariat de distribution avec Canal+ qui court depuis août 2023, la plateforme propose deux affiches de Ligue 1. La chaîne cryptée peut de la sorte attendre que la Ligue boive le calice jusqu’à la lie avant de se positionner.

Non seulement le produit est moins bon, mais il y a en plus moins de monde dans le magasin.

Cyril Linette

En retour, l’usine à gaz des abonnements continuera d’affaiblir l’audience de la Ligue 1, qui va certainement encore davantage s’amoindrir dangereusement, bien que les chiffres du streaming illégal soient difficiles à mesurer. Cyril Linette, certes un peu partial de par son passé à la tête du service des sports de Canal+ entre 2008 et 2015, le constatait froidement au micro de RMC : « À mon époque, les matchs faisaient entre 2,5 et 3 millions de téléspectateurs. Aujourd’hui, les audiences sont morcelées. La Ligue a tourné le dos à son principal diffuseur (Canal+), celui qui a le plus gros bassin d’audience. Le morcellement global de la diffusion a conduit à une division de l’audience par cinq, voire par dix par rapport à il y a 10 ou 15 ans. Donc non seulement le produit est moins bon, mais il y a en plus moins de monde dans le magasin. »

L’attractivité au cœur de l’équation

L’autre aspect problématique tient en la valeur intrinsèque de la Ligue 1 dans un marché européen déjà morose. Naturellement, la notion de qualité (par exemple d’un Lens-PSG) n’est pas forcément corrélée avec les sommes déboursées. Le capitalisme sportif a ses mystères et ses règles occultes. Par contre, l’attractivité, notamment en matière de droits internationaux, reste un facteur essentiel. Un départ de Kylian Mbappé, après ceux de Neymar et Messi, surtout s’il devait se confirmer rapidement, plomberait à coup sûr les tractations. Que resterait-il comme produit phare ou tête de gondole ? Certes, pour la LFP, les droits télé ne constituent pas, ou plus, un outil de valorisation ou de popularité du foot français, que ses dirigeants imaginent acquise, mais comme une rente assurée et vitale (contrairement aux transferts, l’autre source de revenus des clubs). Les rêves de grandeur de la Ligue 1, même à 18, se retrouvent juste concassés devant la volonté des diffuseurs de réduire l’inévitable déficit. Reste à savoir combien devra débourser l’amateur de foot, qui reste la principale vache à lait de toute cette affaire entre costume cravates du ballon rond. Pour mémoire, la formule Premium de DAZN en Allemagne, comprenant la Ligue des champions masculine et la Bundesliga, coûte 29,99€… Qui dit mieux ?

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