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Des erreurs ? Cela VAR sans dire

Par Éric Maggiori
Des erreurs ? Cela VAR sans dire

L'utilisation de la VAR en Serie A est loin de convaincre. Elle permet de rétablir certaines injustices, mais des erreurs arbitrales subsistent, et surtout, on va désormais polémiquer chaque week-end sur le moment où la VAR aurait dû être utilisée ou non. Le serpent qui se mord la queue.

On nous l’avait promis : avec la VAR (pour Video Assistant Referee), il n’y aurait plus d’erreurs, plus de polémiques, plus de litiges. Huit jours et deux journées de Serie A ont suffi à démontrer tout le contraire. Il y a toujours autant d’erreurs, toujours autant de polémiques, toujours autant de litiges. Et au lieu de les diminuer, la VAR a tendance à les augmenter. Avant, on se demandait si l’arbitre s’était trompé en sifflant ou ne sifflant pas un penalty. Désormais, c’est plus complexe. On se demande s’il s’est trompé en demandant ou non la VAR, s’il s’est trompé en regardant et en jugeant à travers les images, s’il s’est trompé en se fiant plutôt à un moniteur qu’à son intuition et sa propre interprétation.

La première journée de Serie A avait été mi-figue mi-raisin au niveau de l’utilisation de la VAR. Un penalty avait été sifflé à l’encontre de la Juventus (Buffon l’avait repoussé, au diable les nouvelles technologies), un carton rouge avait été sorti après deux minutes de jeu pour un joueur de Crotone face à l’AC Milan. Des décisions a priori justes. Mais les trois premiers matchs de la deuxième journée, disputés ce samedi, ont été un joli bouquet de tout le pire que peut offrir la VAR.

D’abord, ce penalty sifflé, encore, contre la Juventus. Deux pénos contre la Juve en deux journées, il n’en fallait pas plus pour faire exploser de joie tous les anti-Juventini, convaincus que la Juventus bénéficie depuis toujours des faveurs arbitrales. Problème : sur cette action litigieuse, l’arbitre n’avait, au début, rien sifflé. Après consultation de la vidéo, il a accordé un penalty au Genoa. Les premières images semblent confirmer cette bonne décision. Avant que d’autres images ne montrent que le joueur du Genoa était, au départ de l’action, hors jeu. La VAR aurait dû servir à voir le hors-jeu (lui aussi non signalé par le juge de ligne) aussi bien qu’elle a permis de voir la faute. Plus tard dans le match, un penalty a été accordé à la Juventus pour une main dans la surface. Encore plus incongru : sur ce cas de figure, personne n’avait rien demandé, pas même les joueurs turinois proches de l’action. Personne n’avait rien vu, mais l’arbitre, après avoir consulté son petit écran, a donné un penalty qui, lui aussi, est discutable quant à l’intentionnalité de la faute (une main sur une frappe à 50 centimètres).

Ces décisions, qui ont évidemment influencé le résultat final du match (victoire 4-2 de la Juve), ont fait sortir de ses gonds Gianluigi Buffon. « Comme ça, la VAR ne me plaît pas, on en fait une utilisation déplacée et ratée.(…)On disait qu’elle devait être utilisée avec parcimonie, de façon juste et utile. Et finalement, on a l’impression d’être dans un match de water-polo, c’est vraiment moche.(…)L’an dernier, nous avons obtenu trois penaltys, cette année, nous allons en avoir 55, mais ce n’est plus du foot, c’est du ballon de laboratoire. En plus, de cette façon, nous ne connaîtrons plus jamais la véritable valeur d’un arbitre. Si nous étions tous plus sereins, objectifs et que l’on acceptait les erreurs, nous pourrions vivre avec plus d’humanité tous les résultats. »

Des paroles fortes, qui ont trouvé un nouvel écho lors du match du soir entre la Roma et l’Inter. Alors que la Roma mène 1-0 (elle s’est finalement inclinée 1-3), Diego Perotti est fauché dans la surface par Milan Škriniar. Pénalty ? Pas penalty ? L’arbitre, Massimiliano Irrati, ne sait pas. Ne sait plus. Il ne sait pas s’il doit siffler, ne sait pas s’il doit avoir recours à la technologie. Alors, il donne corner, alors que le stade entier se met à mimer l’écran pour demander la vidéo. Un seul ralenti suffit à voir que le penalty était net, et que s’il avait fait appel à la VAR, l’arbitre l’aurait accordé sans sourciller. Alors pourquoi ne pas l’avoir fait ? Ce dimanche matin, dans les journaux italiens, la polémique n’est plus de savoir s’il y avait penalty ou non, mais plutôt pourquoi ne pas avoir fait appel à la VAR. Le Corriere dello Sport, notamment, titre « Cosi non VAR » , soit « Comme ça, ça ne VAR pas » .

En gros, non seulement la VAR n’a pour le moment pas permis de faire disparaître un problème (un penalty a priori évident non sifflé), mais en plus, elle a rajouté un deuxième problème, qui met en totale confusion les arbitres. Sans compter que cette utilisation mécanique et machinale a tendance à « tuer l’essence du football » , avec parfois des périodes de flottement de deux minutes, qui cassent totalement le rythme du match.

Il faudra du temps pour s’y habituer, pour tâtonner, pour tous se mettre d’accord sur son utilisation. Mais en tout cas, force est de constater que, comme cela, cela ne fonctionne pas. Pas encore, du moins.

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