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Dans la fosse aux (Trois) Lions

Par Rico Rizzitelli
Dans la fosse aux (Trois) Lions

En quête de repères et de certitudes, l’Angleterre s’est inclinée logiquement à Wembley contre des Pays-Bas (2-3), brillants par intermittence. Rien de bien réconfortant à cent jours de l’Euro.

Angleterre – Pays-Bas : 2-3Buts: Cahill (85e) et Young (90e) pour l’Angleterre. Robben (57e et 90+3e) et Huntelaar (59e) pour la Hollande.

Les similitudes sont troublantes. Même fiasco ou presque au Mondial 2010, mêmes incertitudes dans la reconstruction, mêmes inquiétudes sur le jeu collectif, même vacance du pouvoir (chercher le capitaine) : avant l’affrontement du 11 juin à Donetsk, l’Angleterre et la France présentent quelques symptômes communs dans leur (trop) longue convalescence. La sélection aux Trois Lions y a même ajouté un nuage de lait sur le thé brûlant, la démission de Fabio Capello il y a peu. Mais si les Bleus se sont achetés de la confiance ce soir à Brême contre une équipe A’ de la Mannschaft (victoire 2-1), le doute a ajouté une ligne supplémentaire à son palmarès dans l’inconscient des joueurs d’Albion. A quel(s) saint(s) doivent-ils se vouer ?

Ce soir à Wembley, le film était en noir et blanc pour la première (et unique ???) représentation de Stuart Pearce, le punk-rocker égaré dans le football professionnel, l’homme à l’arcade ensanglantée de l’Euro 92 (qui ne dénoncera pas à l’arbitre l’auteur du coup de chaudron, un certain Basile B). Respect. Nike a fait des efforts cette année, toutes ses équipes ne sont pas habillées avec le même maillot. Les Bataves sont en noirs avec quelques oripeaux orange sur le buste. Les stylistes d’Umbro auront néanmoins toujours plus de goût que leurs collègues de Portland. Les Anglais en blanc, là même où Steven Gerrard a gagné sa troisième coupe de la ligue dimanche contre Cardiff.
Les Néerlandais combinent bien d’emblée mais sur un tempo lent. Malgré la forme précaire de Robben et Sneijder, on sent la confiance d’une équipe qui a prouvé. De l’autre, les boys de Stuart Pearce multiplient les approximations et les longues balles old school. Comme ce sport est une science exacte, ce sont eux qui se procurent les meilleures possibilités. Un centre-tir de Baines juste au-dessus (2è); une balle perdue de Kuyt que ne peut exploiter Welbeck, Stekelenburg dégage (24è) ; Johnson crochète deux fois et manque la cible, contré (26è)… Les Oranje dispensent leur talent par intermittence comme s’ils jouaient au rythme d’un stromboscope. Une action superbe Kuyt-Sneijder-Robben est avortée par Richards (21è). Van Persie, qui sourd la confiance en lui que c’en est indécent, expédie une frappe au-dessus (38è).

L’éclair de Robben

Drôle de match où les deux équipes évoluent selon le même schéma, deux 4-3-3 avec un triangle au milieu (Sneijder est la pointe offensive d’un côté, Gerrard de l’autre –blessé le joueur de Liverpool est remplacé par Sturridge (33è) mais le dispositif ne change pas). La sélection anglaise reflète la Premier League, la prééminence des deux Manchester se retrouve sur le terrain : six joueurs de la cité de Mark E Smith sont dans le onze type (trois Citizens, trois Red Devils) mais on continue de bailler aux corneilles. Sturridge sort Wembley de sa torpeur après un corner mais Stekelenburg (48è) stoppe au sol. On est train de se dire que les matchs amicaux de novembre ou février ne valent vraiment rien quand Robben sort de sa torpeur. Ne jamais laisser bouillir le lait sur le feu. Après une course de cinquante mètres, où Huntelaar aspire deux défenseurs avec son appel, pour venir crucifier Joe Hart dans le coin gauche (57è). Deux minutes plus tard, Kuyt fait le job à sa façon et expédie un centre irréel pour la tête d’Huntelaar (et 2-0, 59è). L’avant-centre de Schalke 04 est au sol tout comme Smalling son vis-à-vis. Le défenseur de United sort, remplacé par Jones, Huntelaar s’y refuse. Les Trois Lions ne rugissent plus, ils sont comme abasourdis et Robben continue de faire des misères mais Richards veille (69è).

L’Angleterre perd mais ne se rend pas. Baines frappe sur Skelenburg malgré Sturridge sur la trajectoire (73è). Cahill efface Mathijsen et réduit le score : il est hors-jeu mais l’arbitre valide le but (85è). Il devait être écrit que Pearce ne pouvait perdre pour son premier et peut-être dernier match comme skipper de la sélection puisque Young profite des errements de Vlaar et égalise en lobant le portier néerlandais (2-2). C’était sans compter sur Robben et ses fulgurances : van Bommel le trouve dans un intervalle, l’ailier du Bayern frappe comme au ralenti dans la lucarne opposée, presque arrêté. On joue la quatre-vingt-treizième minute, l’instant des génies.

Par Rico Rizzitelli

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