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Comment je suis tombé amoureux de… (épisode 3)

Par Maxime Brigand, Florian Lefèvre et Matthieu Pécot
Comment je suis tombé amoureux de… (épisode 3)

Parfois, il suffit d'une action pour tomber amoureux d'un joueur. En voilà trois qui nous ont tapé dans l'œil en novembre.

Brian Hämäläinen (SV Zulte Waregem)

L’action qui nous a fait succomber : Une seconde, à peine. Le temps qu’il aura fallu au Danois pour nous mettre des étoiles dans les yeux. 80 minutes sont écoulées à l’Allianz Riviera ce jeudi 23 novembre. Après avoir gagné 5-1 en Belgique à l’aller, l’OGC Nice mène 2-0 face à Zulte Waregem. Les Aiglons se dirigent alors sereinement vers les 16es de finale de la Ligue Europa. Le stade azuréen sonne creux en cette première partie de soirée, mais un coup de tonnerre va s’abattre sur les buts de Walter Benítez. Un coup franc à la fois terrible et soyeux, téléguidé en lucarne. À la baguette, l’immense Brian Hämäläinen.

Pourquoi il est si excitant : 1,76m, 80 kg et des yeux bleus de loup chers à Christian Jeanpierre. Brian Hämäläinen coche toutes les cases du solide défenseur scandinave. Mais ne vous y trompez pas, même s’il peut paraître rustre avec moult trémas posés sur son patronyme, le joueur de 28 ans n’est pas un bourrin. Au contraire, il a prouvé, à travers ce coup franc aussi pur que les préparations de Walter White, sa nature gracieuse. Il y a du Juninho dans cette frappe coup de pied, qui fuit le gardien, jusqu’à caresser les ficelles de l’angle le plus profond de la cage. Qu’on se le dise, la patte gauche de Brian Hämäläinen n’a rien à envier au pied droit de Christian Eriksen. Mais comme la vie est mal faite, Brian a évolué en sélection nationale des U16 aux Espoirs, n’a jamais été appelé chez les seniors. Autant dire qu’il y a peu de chances de le voir se frotter aux Bleus l’été prochain en Russie.

Et il vient d’où ?Le championnat belge, ça vous gagne. Débarqué à Zulte dès 2011, le baroudeur est revenu sur la route de Waregem après un tour des Flandres par Genk. À l’origine, le jeune homme d’origine finlandaise est formé à Allerød FK – sa petite ville natale en périphérie de Copenhague, surtout réputée pour son club de badminton –, puis se dévoile au grand jour à Lyngby Boldklub, un club danois remonté dans l’élite la saison dernière, dont l’emblème pourrait tout aussi bien orner l’étiquette des bouteilles Skøll. Notons une chose : il fut un temps où Brian envisageait de faire carrière dans la restauration, mais c’est le foot qu’il a choisi. De toutes ces années passées dans la cuisine, le garçon aura gardé le talent de préparer quelques délices.


Fouad Bachirou (Östersunds FK)

L’action qui nous a fait chavirer :Les pantins à carabine n’ont pas le monopole d’Östersund. Oui, le 23 novembre dernier, l’ampoule d’une ville qui ne voit plus le jour depuis un moment inclinaison de l’axe de la Terre sur le plan de son orbite oblige était la Jämtkraft Arena, lieu où l’ÖFK, météorite locale qui détruit tout ce qu’il restait de raison dans le foot depuis six ans, a décroché une qualification historique pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa en roulant sur le Zorya Louhansk (2-0). Dans le bordel, un petit format hurle sur tout le monde, repositionne ses potes et danse au centre du tableau, s’offrant au passage un enchaînement double contact-râteau à l’heure de jeu. Dur de résister.

Pourquoi il est si fabuleux :Son nom : Fouad Bachirou, horcruxe de N’Golo Kanté envoyé au fond du nord de la Suède pour devenir, lui aussi, un mythe. Débarqué en août 2014 au milieu d’un club alors en Superettan (D2 suédoise), l’international comorien l’a pris par la main et amené en Allsvenskan, raflant au passage une coupe de Suède en avril dernier. S’il est excitant, c’est avant tout par son jeu, fait de puissance, de répétition des efforts, mais aussi de finesse technique. Mais peut-être aussi avant tout, pour ça :

Et il vient d’où ?De Valence (Drôme), où il est né, et de Clichy, où il a grandi ! Oui, cette étoile de 27 ans a longtemps été sous nos yeux : formée au PSG entre 2006 et 2010 avec la génération Sakho, Makonda, Partouche, avant de partir briller quatre ans en Écosse, à Greenock Morton, où elle se fera repérer par l’actuel entraîneur adjoint d’Östersunds. Aujourd’hui, Bachirou est le ventricule gauche d’un milieu qui bat également grâce au travail énorme du capitaine Brwa Nouri, mais surtout la caution sourire d’une bande de rêveurs qui n’a qu’un objectif : atteindre Lyon et la finale de C3 le 24 mai prochain.


Simone Verdi (Bologne)

L’action qui nous a fait fondre : Personne n’avait prévu de vivre son pic d’émotion de 2017 le 4 novembre, à 18h46. Mais Simone Verdi, qui avait fêté sa première (et unique, pour l’instant) titularisation en équipe d’Italie un mois plus tôt, a choisi ce samedi et le théâtre du Stadio Renato Dall’Ara de Bologne pour marquer sur coup franc. À vingt mètres du but adverse, légèrement décalé côté gauche, Verdi se sert de son pied droit pour enrouler le ballon au-dessus du mur de Crotone et tromper Alex Cordaz. Huit minutes plus tôt, le spectacle avait commencé par un coup franc situé environ à la même distance, mais côté droit. Qu’importe, Simone Verdi transforme la sentence… du pied gauche. De là où il est, Camel Meriem a forcément apprécié l’ambidextrie. Et comme Camel a un grand cœur, il a aussi dû être attendri par la célébration du premier but. Verdi a alors mimé un « L » avec sa main et s’est emparé d’un T-shirt floqué « Ciao Lorenzo ». « C’est l’anniversaire d’un enfant décédé il y a dix ans. Le père nous a rendu visite durant la semaine et m’a demandé de montrer ce T-shirt en cas de but. Je l’ai fait, tout simplement. »

Pourquoi il est si excitant : Parce qu’à une époque où l’on juge quasi exclusivement les attaquants sur leur productivité et leur régularité, Verdi rappelle que le frisson, aussi éphémère soit-il, ce n’est pas mal non plus. Messi et Ronaldo peuvent inscrire tous les quadruplés qu’ils veulent, réussissent-ils encore à surprendre ? Non. L’humanité n’aime pas qu’on la gave de stats. Deux coups francs tirés des deux pieds par le même joueur à moins de dix minutes d’intervalle, c’est oui. Surtout quand ils accouchent d’une défaite à domicile face à l’ogre Crotone (2-3)… Formé à l’AC Milan, où il n’a compté qu’une vague apparition en Coppa à 17 ans, mais aucune en Serie A, Simone Verdi a un grain de folie que d’autres n’ont pas. Pas un hasard s’il est né dix ans, jour pour jour, après Antonio Cassano.

Et il vient d’où ? De Broni, commune de Lombardie à base de chocolat et de noix.

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