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Comment créer un club de foot ? L’histoire du Vesoul RC

Par Vivien Dupont

Comme chaque année depuis cinq ans, So Foot organise le Vrai Foot Day. Pendant une journée, la rédaction rend hommage au football amateur en mettant en avant un projet qui mériterait plus de médiatisation. Pour cette édition, la Bourgogne-Franche-Comté est à l’honneur, puisque nous irons couvrir la finale du tournoi de walking foot (foot en marchant en VO) du Vesoul RC ce week-end. Pour l’occasion, on tenait à revenir sur l’histoire de ce club, né de la persévérance de son président et de sa bande de potes.

Comment créer un club de foot ? L’histoire du Vesoul RC

Comment créer son propre club de foot ? Même à l’heure où Football Manager rassemble des millions d’apprentis Jean-Michel-Aulas, la question est rarement évoquée. Pensionnaire de Départemental 2, le Vesoul Racing Club a vu le jour grâce à la persévérance de son président et de sa bande de potes. Focus sur la genèse d’un club qui se veut différent.

« On a fait ça en catimini »

Tout part du modeste club d’Échenoz-la-Méline, petite commune située à quelques kilomètres de Vesoul. « L’ambiance dans l’équipe s’était détériorée, car le président avait éjecté le coach et avait pris sa place pour jouer et faire jouer ses amis. Ce n’était plus pareil », se rappelle Julien Rivet, actuel président du Vesoul RC. Pour retrouver la bonne entente d’antan, il a l’idée folle de créer son propre club à Vesoul. Il commence alors à en parler à certains de ses coéquipiers : « J’ai envoyé un SMS à ceux avec qui je voulais continuer à jouer, et ils étaient tous partants. » Les dix-huit sécessionnistes d’Échenoz-la-Méline commencent à se réunir dans un restaurant situé sur les bords du lac de Vaivre pour discuter de leur projet. « On a fait ça en catimini, sans le dire à personne. Si ça se savait, le club où on jouait n’aurait pas apprécié », admet Julien Rivet.

Pour démarrer, il conseille d’ailleurs de disposer d’au moins dix-huit joueurs : entre les mariages, les anniversaires, les blessures et les lendemains de soirée difficiles, il est rare qu’une équipe soit au complet. Mais le défi principal était bien celui du financement de l’équipe : « Je n’avais jamais imaginé que ça serait aussi cher de monter un club. Dès le début, il faut prévoir très en amont les financements. Même pour une seule équipe, c’est inimaginable le pognon que ça coûte. Avec toutes les cautions à donner, on était autour de 3 000 € juste pour les seniors », se souvient le président. Pour se lancer, il faut donc des sponsors : « Il faut connaître pas mal de monde et ne pas hésiter à demander à son entourage. Notre premier sponsor, c’était Groupama, car je connaissais le responsable à Vesoul. »

Du rose pour se démarquer

Mais qu’est-ce qu’un club sans son identité ? Une équipe de foot, c’est d’abord un nom. Julien et ses potes se sont inspirés de ce qui s’était déjà fait dans une autre ville de Bourgogne-Franche-Comté : « On voulait un nom qui représente Vesoul, mais il y avait déjà un autre club, le FC Vesoul. On a pris le modèle de Besançon : il y avait le Besançon FC et le Racing Besançon. C’est comme ça qu’on a décidé de s’appeler le Vesoul Racing Club. »

On a reçu quelques moqueries, surtout au début quand on jouait en rose bonbon, mais maintenant les gens trouvent ça chouette.

Julien Rivet

Pour les couleurs, le choix était facile : « J’adore le rose, et on voulait vraiment être différents des autres et exister dans la ville. On a reçu quelques moqueries, surtout au début quand on jouait en rose bonbon, mais maintenant les gens trouvent ça chouette. » Après avoir délégué le design de l’écusson à un étudiant en art dégoté sur un forum en ligne, le Vesoul RC était né. Enfin, pas tout à fait : il fallait encore créer le club en préfecture. Des démarches à faire pâlir un phobique administratif, mais pas Julien Rivet : « Je bosse dans l’administration, du coup j’ai l’habitude de remplir des papiers, et ça ne m’a pas posé de problème. J’ai aussi eu un rendez-vous en mairie, et le projet a été super bien accueilli. »

« Le temps libre, je ne connais pas trop »

Moteur du projet, Julien Rivet s’occupe de tout : coaching, administratif, recrutement, sponsors… Une surcharge de travail qui ne dérange pas ce soldat du feu : « Entre les gardes et mon boulot au club, je ne m’ennuie pas. Le temps libre, je ne connais pas trop. » Les premières saisons sont fastes : la bande de potes gravit les échelons du football départemental un à un, jusqu’à la 3e division. Mais le bateau se met à tanguer au cours de la saison 2017-2018, quand le club est proche de la relégation. L’ambiance devient morose au sein du Vesoul RC, dont la seule équipe est en grande difficulté au classement. « Aux entraînements, on ne rigolait plus trop. Si on avait eu des jeunes, le moral au club aurait été meilleur. J’aurais aimé réaliser plus tôt à quel point les équipes de jeunes sont quelque chose de formidable pour un club. Quand on crée l’équipe U9 en août 2019, on se rend compte que les gamins sont trop contents d’être là. Ils font vivre le club et nous donnent le sourire », raconte le président. Si au départ, la bande de copains n’avait pas vraiment prévu de structurer le club et de développer plusieurs catégories d’âge, elle y a été contrainte par les règlements. Pour espérer monter en deuxième division départementale franc-comtoise, disposer d’une équipe de jeunes est obligatoire.

« Faire du sérieux sans se prendre au sérieux »

À force de gagner, le Vesoul RC se prend au jeu et grandit, tout en gardant les pieds sur Terre. La devise du club sent bon le football plaisir et les barquettes de merguez frites mayo : « Faire du sérieux sans se prendre au sérieux ». De 18 licenciés à sa création en 2015, il est aujourd’hui passé à 82. Les seniors ont été rejoints par les U7, les U9 et les U11. Pour alléger sa charge de travail, le président a même engagé un apprenti. Mais sa motivation reste intacte : « Ça m’éclate, j’adore faire des trucs un peu différents. Le club, c’est un peu mon bébé. » Si le Vesoul RC ne cherche pas à concurrencer son grand frère du FC Vesoul sur le plan sportif, il doit s’en démarquer pour exister. Le club cultive sa différence en attirant des publics habituellement éloignés du football. C’est ainsi qu’il a organisé un tournoi de futsal partagé, avec des équipes mixant personnes handicapées et valides. L’événement de ce week-end s’inscrit également dans cette ambition, puisque le walking foot a été pensé pour permettre aux personnes âgées de pratiquer le football.

Le tournoi de foot en marchant du club aura lieu ce samedi à 14h au stade du Pontarcher de Vesoul. Il est ouvert à tous, et les gagnants auront l’immense privilège d’affronter l’équipe de France de walking foot, vice-championne du monde de la discipline. Cette rencontre sera couverte par So Foot comme un match de Ligue des champions, avec un live, un compte rendu et les notes des joueurs.

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