- Coupe du monde des clubs – Demi-finale – Rayados Monterrey/Chelsea (1-3)
Chelsea sans surprise
Fort, beaucoup trop fort, Chelsea a mangé les Rayados de Monterrey (3-1). Les Blues participeront à leur première finale de Coupe du monde des clubs, Rafa Benítez à sa troisième.
Rayados – Chelsea : 1-3
Buts : Aldo de Nigris (90+2e) pour Monterrey. Mata (17e), Torres (46e) et Chavez (48e csc) pour les Blues.
Chelsea en a fait une formalité. Appliqué, rigoureux, et parfois brillant, le champion d’Europe a donné un cours du soir au représentant de la CONCACAF sur les exigences du très haut niveau : rapidité d’exécution, temps forts concrétisés au tableau d’affichage, et impact physique constant pour réduire au maximum tout élément aléatoire. Un but de Juan Mata dès la 17e minute a rapidement offert aux Blues une distance de sécurité sur son inexpérimenté rival, avant qu’un début de seconde période canon n’en termine avec les dernières illusions mexicaines. Débordés et nerveux comme un jeune diplômé un premier jour de travail, les Rayados ont peiné à suivre le tempo londonien. Un rythme trépidant pour une équipe habituée à jouer par à-coups face aux Pumas, à l’America ou aux Tigres.
David Luiz milieu de terrain
Dimanche, face aux Corinthians, Chelsea jouera donc sa première finale de Coupe du monde des clubs, Rafa Benítez sa troisième en sept ans. Pour que les Blues imitent son Liverpool (2005) et l’Inter qu’il avait brièvement dirigé (2010), le sosie de François Hollande pré-Weight Watchers avait décidé d’innover. Ramires et Lampard sur le banc, Romeu forfait, David Luiz occupait une place de deuxième milieu défensif, aux côtés d’Obi Mikel. Un choix payant. Dans une fraîche soirée japonaise, le Brésilien a généré les deux premières occasions des siens : une frappe de mule (4e), puis une ouverture lumineuse pour Hazard qui ouvrait trop son pied devant Jonathan Orozco. Pour des Rayados qui souhaitaient dérouler leur jeu au sol, mais manquaient de lucidité et de vivacité pour ce faire, la sanction tombera rapidement. À la 17e minute, Oscar déséquilibre la défense en servant Cole d’une talonnade, l’Anglais remisait au cœur de la surface pour Mata qui contrôlait avant de placer une imparable frappe du gauche au ras du poteau.
Pour leur premier match officiel face à un club européen, les Rayados ont misé sur le onze organisé en 4-2-3-1 qui avait maîtrisé l’Ulsan Hyundai en quart de finale. Mais entre le champion d’Asie et celui d’Europe, il existe un monde. Lors de la deuxième moitié de la première période, les Rayados ont toutefois cru à un retour. Plus agressifs, les Mexicains se sont approchés des buts de Čech, sans toutefois se créer une chaude occasion. Seul joueur des Rayados à avoir disputé la Ligue des champions, César Delgado a été le premier capable d’orienter les siens dans la moitié de terrain adverse, le jeune et vivace Jesús Corona se chargeant d’user les hanches d’Azpilicueta. Malgré l’absence de son buteur Humberto Suazo, le représentant de la CONCACAF croyait alors avoir trouvé la voie pour rivaliser avec un grand d’Europe. Ses prétentions seront froidement douchées dès le retour des vestiaires.
Benítez respire mieux
Le match a été plié dès la 48e minute. Deux minutes auparavant, Eden Hazard s’était échappé sur son côté gauche pour servir Torres, dont la frappe déviée par le champion olympique Hiram Mier venait mourir au fond des filets mexicains. Le break était fait, et le troisième but, celui de l’assurance de disputer la finale, viendrait dans la foulée. Mata débordait et son centre était dévié par le latéral gauche Darwin Chavez dans ses propres buts. KO, les Rayados réduiront le score, mais bien trop tard, lors des arrêts de jeu, via Aldo de Nigris. Le sort de la rencontre tôt jeté, Benítez en profitait pour donner trente minutes de jeu à un Frank Lampard convalescent. Face à ses compatriotes de Corinthians, David Luiz jouera sans doute la finale, mais plutôt en défense centrale. Avec ce troisième succès en trois matchs, Rafa Benítez peut commencer à dénouer le nœud de sa cravate. Mais seul un succès face aux Corinthians lui permettra de déboutonner quelques boutons de chemise. Pour que le climat asphyxiant qui a entouré son arrivée sur le banc des Blues s’oxygène pour de bon.
Par Thomas Goubin