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Carlos Vela enfin en société

Par Robin Delorme, à Madrid
Carlos Vela enfin en société

Réputé fragile mentalement, Carlos Vela s’épanouit à la Real Sociedad. Enfin. Car avec son talent insolent, le virevoltant ailier mexicain est un crack prêt à se mettre l’Europe dans la poche.

« Carlos Vela connaît un début de saison de très haut niveau. » Jagoba Arrasate, tout jeune entraîneur de la Real Sociedad, est plutôt du genre avare en compliments. Mais il sait également reconnaître la supériorité d’un des siens. Depuis sa prise de fonction estivale, le Basque de 35 ans profite de la très bonne forme de son ailier mexicain pour ne pas sombrer en Liga – 13e avec sept points. Décisif en championnat, au-dessus du lot en Europe, Carlos Vela est bien le meilleur joueur de la Real Sociedad. Un statut pas si anodin et bien plus en conformité avec les qualités du bougre. « Rapide mentalement et physiquement, également lors de ses déplacements avec le ballon, il est l’essence de la rapidité » , juge même Fernando Vázquez, entraîneur du Deportivo La Corogne, dans les colonnes du País. Des qualités qui trouvent enfin écho du côté de San Sebastián. Dans son cocon de la Real, Vela est libéré de son statut de starlette à paillette. Loin de la sélection mexicaine et des problèmes qui vont avec, il s’éclate avec une bande de potes au maillot Txuri-Urdin. Et espère mettre l’Europe à ses pieds.

S’émanciper des Baby Gunners
Avec un peu de recul, l’actuel bien-être de Carlos Vela n’a rien de surprenant. Mais vraiment rien. Depuis sa Coupe du monde moins de 17 ans de 2005 – il finit meilleur buteur d’une compétition qu’il remporte –, il n’a jamais connu deux vraies saisons consécutives dans un même club. Acheté par Arsenal à la sortie de ce Mondial, un imbroglio administratif l’empêche de jouer en Premier League. Durant deux saisons, il est coup sur coup prêté à Salamanque puis à l’Osasuna Pampelune. Durant ce passage espagnol, il s’offre une première saison à 15 caviars et huit banderilles en Segunda Division avant de se parfaire aux joies du plus haut niveau. « On le comparaît à Messi : gaucher, il partait de la droite pour rentrer à l’intérieur et il était imparable » , se souvient José Ángel Ziganda, alors son entraîneur du côté de la Navarre. Son arrivée en Angleterre à l’été 2008 va pourtant freiner ce prometteur début européen. En plein boom des Baby Gunners, il est vite catalogué comme le joueur Wenger : rapide, technique, élégant, mais poisseux.

Ses deux saisons et demie sous la liquette d’Arsenal se résument à une incompréhension. Brillant à quelques reprises, le Mexicain est surtout cantonné à un rôle secondaire. Titularisé lors des rencontres de Coupe de la Ligue et absent des grands rendez-vous, il ne joue que 62 matchs entre 2008 et janvier 2011 – il est prêté à West Bromwich Albion jusqu’à la fin de cette saison. Finalement, c’est dans l’anonymat le plus complet qu’il atterrit à San Sebastián à l’été 2011. Malgré un statut d’espoir décevant, il forme un duo d’ailiers détonnant avec le Français Antoine Griezmann. Après douze buts et une activité débordante, il signe définitivement à la Real Sociedad en juillet 2012. En pleine confiance, sa saison dernière est alors un régal pour les yeux et les statistiques – 14 buts pour huit passes dé’. Mieux, il se fond totalement dans un collectif et se trouve une vraie bande d’amis. « Avant, on lui reprochait son individualisme et c’est ce qui pénalisait son rendement. Aujourd’hui, il participe plus au jeu (…) » , explique Mikel Echarri, ancien responsable de la Cantera d’Osasuna.

Vucetich : « Pas à 100 % pour le Mexique »

Lors de cette dernière période de mercato, Arsenal aurait d’ailleurs pu le rapatrier. Malgré sa vente définitive en 2012, le club londonien avait alors intégré une clause de rachat à hauteur de quatre millions d’euros dans le contrat. Après quelques semaines de réflexion, le board des Canonniers a finalement refusé un retour au bercail. Et à San Sebastián, on s’en frotte les mains. Éblouissant lors de la double confrontation lyonnaise – tout comme son comparse Griezmann –, Carlos Vela réussit un début de saison de coquin. En trois semaines de compétition, il avait déjà claqué trois buts et délivré deux passes décisives. Les raisons sont simples : il se sent « important » dans le club de San Sebastián. Tout le contraire de sa situation avec la sélection mexicaine. Avec El Tri, Carlos Vela connaît une histoire faite de haut et de bas. Après le Mondial 2010, il avait reçu une suspension de six mois – pour une petite fête inappropriée avec des prostituées. L’été dernier, il a refusé de participer aux JO. Enfin, après avoir clamé « attendre l’appel de Vucetich » , Carlos Vela n’est finalement pas de la partie pour les deux prochains matchs cruciaux du Mexique. En cause, la forme d’un joueur qui « n’est pas à 100% » selon ce même sélectionneur. La défense de Leverkusen en espère autant ce mercredi soir.

Par Robin Delorme, à Madrid

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