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Bordeaux, une rétrogradation financière en questions

Par Raphaël Brosse
Bordeaux, une rétrogradation financière en questions

Relégué sportivement en Ligue 2 à l’issue d’une saison catastrophique, Bordeaux risque bel et bien de tomber encore plus bas. Mardi, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a annoncé, à titre conservatoire, la rétrogradation des Girondins en National 1. Comment expliquer cette sanction et quelles en seraient les conséquences ? Décryptage.

Pourquoi la DNCG a-t-elle pris une telle décision ?

Il y a un an, déjà, Bordeaux avait frôlé la correctionnelle. Sur un fil très ténu après le désengagement de ses propriétaires américains, le club au scapulaire avait été racheté in extremis par Gérard Lopez et avait obtenu, en fournissant certaines garanties, le feu vert de la DNCG pour rester dans l’élite. Mardi, en revanche, les Girondins ont été recalés. D’après 20 Minutes, le gendarme financier du foot français a pris la décision de rétrograder à titre conservatoire la formation aquitaine à cause de trois freins majeurs. Tout d’abord, la dette du club (52 millions d’euros) n’aurait pas été suffisamment réduite, malgré un astucieux stratagème consistant à en transférer la moitié sur le compte de Jogo Bonito, la société de Lopez. De plus, l’instance souhaiterait que les intéressements que le FCGB s’apprête à toucher sur les mutations de joueurs qu’il a formés (Aurélien Tchouaméni, probablement Jules Koundé) servent à renflouer les caisses, au lieu d’être captés par ses créanciers, à savoir Fortress et King Street. Enfin, davantage de garanties concernant les ventes à venir pendant l’été seraient attendues.

Que peuvent encore faire les dirigeants pour éviter cette rétrogradation ?

Peu après l’important rendez-vous de mardi, Bordeaux a publié un communiqué afin de dénoncer la sanction « brutale » de la DNCG. « Alors que le mercato ne fait que commencer, les ventes de joueurs n’ont pas encore pu être concrétisées », était-il notamment écrit. Sans surprise, la direction girondine a fait appel de cette décision. Le temps est toutefois compté, car la commission d’appel de la FFF devrait se prononcer pendant la première quinzaine de juillet. Pour Fortress et King Street, le signal envoyé par l’instance de contrôle ressemble à un vrai coup de pression et, à défaut de remettre la main à la poche, ils vont être incités à revoir leur stratégie concernant les points évoqués plus haut. D’après L’Équipe, Gérard Lopez aurait d’ailleurs échangé avec ses créanciers sitôt l’audition terminée. En quête de quelque 40 millions d’euros pour compenser les pertes de la saison dernière et financer en partie celle à venir, les Marine et Blanc seraient en outre bien inspirés de vendre, sans trop tarder, leurs éléments jouissant d’une belle valeur marchande (Hwang Ui-jo, Sékou Mara, Jean Onana, Alberth Elis…). Mais il ne sera pas facile de faire grimper les prix, étant donné que les clubs acheteurs savent pertinemment que leur homologue des bords de la Garonne est, lui, en position de faiblesse.

Sékou Mara

Quelles conséquences sur la prochaine saison de Ligue 2 ?

Si elle venait à être entérinée par la commission d’appel de la FFF, la rétrogradation du club sextuple champion de France aurait un impact direct sur le prochain exercice de Ligue 2. En 2017, le Paris FC – qui avait perdu le barrage d’accession face à Orléans quelques semaines plus tôt – avait été repêché pour prendre la place de Bastia, relégué administrativement en National 3. C’est donc fort logiquement que Villefranche-Beaujolais, dominé lors de sa double confrontation face à QRM fin mai (1-3, 2-0) aspire à connaître un sort similaire. Les Caladois risquent toutefois de déchanter. Alors que quatre équipes descendront à l’issue de la saison et que la L2 ne comptera plus que dix-huit clubs à partir de 2024-2025, la LFP a apporté une modification de taille à son règlement : « La suppression des repêchages afin d’anticiper la réduction du nombre de clubs, sous réserve de faisabilité avec le format du National, et éviter les quatre descentes (de L2 à N1) deux saisons de suite. » La perspective de vivre une saison de Ligue 2 avec dix-neuf clubs (ce qui signifie qu’une équipe serait au repos chaque week-end) n’est donc absolument pas à exclure.

La chute des Girondins peut-elle être encore plus brutale ?

Soyons clairs : il n’y a quasiment aucune chance de voir les Bordelais évoluer en National 1 à partir d’août prochain. Comme le rappelle L’Équipe, les montants des droits TV sont très faibles dans cette division (deux millions d’euros) et il faudrait alors faire une croix sur l’argent apporté par la société commerciale de la Ligue (seize millions et demi d’euros, versés en deux temps). Économiquement, ce ne serait pas tenable. Dès lors, soit l’appel du FCGB porte ses fruits, et celui-ci reste en Ligue 2. Soit il dépose le bilan et repart d’encore plus bas, à l’échelon amateur. Cela aurait évidemment des conséquences dramatiques pour l’ensemble des salariés du club, condamné à une opération reconstruction beaucoup plus compliquée que prévu.

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