- Liga – Barcelone/FC Séville
Barcelone a tout à perdre
Il y a encore un an, c'était LE match à ne pas manquer en Espagne. Aujourd'hui, le Barça est de nouveau complexé par le Real et Luis Fabiano est redevenu l'attaquant de Rennes. Barça/Séville, c'est plus ce que c'était...
En entrant sur sa pelouse du Camp Nou, le FC Barcelone devrait selon toute vraisemblance démarrer le match avec 4 points de moins que le Real Madrid. La bande à José se rend à Alicante quelques heures plus tôt pour y fesser Hercules. Après en avoir mis 6 au Depor puis de nouveau 6 à Santander, on se prépare pour le troisième set. Le 24 septembre dernier, c’est l’entraineur portugais qui déclarait que « si les équipes adverses laissent gagner Barcelone, ça sera difficile pour nous de gagner la Liga » , c’est vrai que la résistance offerte par les adversaires du Real en ce moment est exemplaire…
Reste que cette saison, c’est aux Blaugranas de suivre le rythme imposé par la capitale et quand on sait qu’en quatre matchs à la maison, le Barça a déjà laissé cinq points s’envoler, on se dit que Séville a forcément un (bon) coup à jouer. Oui mais non. Ce Séville 2010/2011 n’est que le fantôme du club qui a enchainé deux Coupes de l’UEFA (2005, 2006) et qui martyrisait à souhait Real et Barça. Gregorio Manzano a remplacé sur le banc Manolo Jimenez, bien que vainqueur de la dernière Coupe d’Espagne, Luis Fabiano joue à la rennaise et qu’on le veuille ou non, Frédéric Kanouté a 33 ans. Pire, Séville se rend en Catalogne sans son gardien titulaire, Andrés Palop, sans son latéral Fernando Navarro et surtout sans son champion du monde aux yeux de loup (copyright Christian Jeanpierre), Jesús Navas. La seule satisfaction sévillane de ce début de saison s’appelle Romaric et jouait il y a deux ans au Mans, dans la Sarthe… Non, ce Séville-là ne fait plus peur, d’autant que Barcelone connaît Séville comme sa poche, ses anciens meilleurs éléments jouent tous avec un maillot Unicef : Daniel Alves, Seydou Keita et depuis cet été, le polyvalent Adriano, autant dire qu’ils connaissent plutôt bien la maison. Problème pour Guardiola, son équipe ne fait plus du tout peur. C’est un fait, depuis que l’Inter s’y est essayée et que le Rubin Kazan a réussi, face au Barça, tout le monde joue derrière, en contre, et ça marche. Hercules a sorti du pétrole sous la pelouse du Camp Nou, deux actions, deux buts et une victoire, Majorque et son coach Laudrup ont suivi le chemin, un seul corner, un seul but et deux points dans la besace.
Côté individualités catalanes, c’est encore pire. Xavi n’est plus capable d’enchainer deux matchs de championnat de suite pour cause de blessure au tendon d’Achille et la recrue star en attaque, David Villa, ne marque pas, tout simplement. Pour appuyer où ça fait mal, José Mourinho au mic’ : « Je veux bien qu’on critique Benzema, mais il y a d’autres équipes qui ont des joueurs qui ont coûté aussi cher que Karim, qui ne mettent pas un but et d’eux en revanche, on ne parle pas » .
Alors que Barcelone régnait en maitre incontesté sur l’Espagne et sur l’Europe la saison passée, le FC Séville était devenu la première équipe à les faire chuter et attaquait par la même occasion les fondations l’empire barcelonais. Le club blaugrana semble ces derniers temps plus concerné par l’attribution du Ballon d’Or, plutôt pour Xavi ? Plutôt pour Iniesta ? Avec Messi sur le podium ? La tête ailleurs, Carles Puyol et ses hommes pourraient bien regretter leur manque d’implication. Avec une défaite face à Séville et au vu du parcours sans faute du Real Madrid, c’est tout simplement leur titre de champion qu’ils abandonneraient.
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