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Amadou et Mariam : « Ce sont les Aigles qui planent ! »
Ils forment le duo malien le plus célèbre du monde. Avec « Folila » (« La Musique », en Bambara), Amadou et Mariam signent un troisième album auquel ont participé Bertrand Cantat et Santigold. L'occasion de revenir avec Amadou sur la cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde 2010, de se projeter au cœur de la CAN 2012 et de jouer au jeu des pronostics pour les matches du groupe D.
Vous aviez ouvert la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, une grande émotion ?
C’était une grande joie ! On avait déjà chanté en Allemagne lors de la Coupe du monde 2006. Quatre ans plus tard, le rêve s’est réalisé ! Se retrouver dans l’Orlando Stadium de Soweto (Johannesburg), avec tout ce beau monde et cette organisation… On s’est dit que tout était possible, que ce qui se faisait ailleurs pouvait aussi se faire en Afrique. D’ailleurs, l’effervescence continue là-bas, ça a donné beaucoup de courage aux équipes locales et aux supporters africains.
Et la CAN qui approche…
Cette année, nous fêterons les 30 ans de participation du Mali à la CAN ! La première fois, c’était en 1972. Depuis, il y a eu beaucoup de chemin parcouru. On souhaite que notre Mali puisse gagner la Coupe d’Afrique cette année !
Justement, que manque-t-il à cette équipe pour remporter la compétition ?
Une certaine homogénéité. Les joueurs doivent voir dans la même direction. Au Mali, il y a beaucoup de joueurs talentueux mais le collectif pèche un peu.
Quels sont les joueurs de la sélection qui font partie de votre entourage ?
Je connais personnellement Djila, Police ou Seydou Keita. Je me souviens notamment avoir pris l’avion avec Seydou.
Vous allez suivre la CAN cette année ?
Oui, en principe ! Mais ce que je préfère par-dessus tout, ce sont les finales !
Parlons de l’équipe malienne, les Aigles, un bon surnom ?
Ce sont les aigles qui planent, qui volent ! C’est un bon surnom selon moi.
Un mot sur Alain Giresse, sélectionneur de l’équipe ?
Je ne le connais pas personnellement. Pourtant, j’ai l’impression de savoir comment il est. C’est une personne tellement populaire, on entend toujours parler de lui à la radio et de ce qu’il fait pour l’équipe. C’est comme si on le connaissait.
Vous-même avez joué au foot ?
Oui, je jouais au ballon quand j’étais à l’école.
Quel poste ?
J’évoluais en tant qu’avant-centre et parfois comme ailier. Il existe des dispositifs pour les aveugles qui permettent de jouer au foot, notamment au travers de compétitions dites handisport.
Amadou et Mariam, adeptes des stades ?
Lorsque nous étions au Mali, nous avions l’habitude de faire des concerts au stade avant les matches de l’AC Djoliba. C’était à chaque fois une grande et belle fête. Dans les gradins, chacun parlait de son équipe favorite… et tout le monde pensait supporter la meilleure ! Les gens s’agitaient autour de nous. Nous aimions beaucoup.
L’Afrique et le football, une histoire d’amour ?
Ça donne beaucoup d’espoirs et de courage à la jeunesse africaine. Ils voient des joueurs du continent briller aux États-Unis ou en Europe. Beaucoup espèrent suivre le même chemin et rejoindre de grands clubs.
LES PRONOS D’AMADOU (Groupe D)
Le premier match de poule : Mali / Guinée ?
Ce sont deux équipes qui se sont beaucoup affrontées. On a longtemps suivi ces duels. Quand j’étais jeune, la Guinée était une équipe très forte. Mais cela fait un moment, c’était l’ancienne formation. Aujourd’hui, nous avons plus d’internationaux que les Guinéens, donc en principe, Mali / Guinée, on doit l’emporter 2 buts à 1.
Second match de poule : Ghana / Mali ?
Là, c’est plus compliqué. Les Ghanéens sont très forts. Le meilleur score pour nous serait 2-2… mais je crains une défaite 3 buts à 2. En tout cas, le Ghana est a priori bien supérieur.
Troisième match de poule, peut-être décisif : Botswana / Mali ?
Je pense que sur ce coup, le Mali est au-dessus. Je dirais 3-2 pour nous.
– Amadou et Mariam, Nouvel Album Folila, sortie le 26 mars (Because).
– En concert à Manchester le 13 février (Whitworth Art Gallery)
Propos recueillis par Romain Lejeune