- Football
- Vendredi 13
XIII
Culturellement, le chiffre 13 a toujours été associé à de nombreuses de superstitions. De la même façon que les explications sur l'origine de cette croyance divergent, il est pour certains présage de chance, pour d'autres annonciateur de malheur. En football, il n'a pas encore été prouvé qu'un match se jouant un vendredi 13 se terminait systématiquement par une avalanche de blessés et de buts gags. Pourtant, il n'est pas inintéressant de remarquer que pour certains joueurs ou équipes, ce chiffre relève d'une signification toute particulière.
– 13 comme le record de matchs consécutifs sans défaite en Coupe du Monde : Un record détenu sans grande surprise par le Brésil. Entre une défaite contre la Hongrie en 1954 et une autre douze années plus tard, toujours face aux disciples de Puskas, la Seleçao va enchaîner 13 victoires consécutives et remporter deux fois la Coupe du Monde. Pendant ce temps-là, Pelé devient le meilleur joueur de tout les temps.
– 13, comme la durée en minutes des arrêts de jeu du match Arsenal/Liverpool : Mal avisés sont les supporters qui ont quitté ce jour-là, les gradins de l’Emirates Stadium avant le coup de sifflet final. Malgré un vieux 0-0 à l’issue du temps réglementaire, l’arbitre qui se sentait bien sur le pré a donc décidé de laisser jouer 13 minutes de rab’ et de siffler deux penaltys. Résultat : un match nul un partout et une nouvelle fin de match mal gérée à l’actif des baby Gunners.
– 13 comme la date de la prochaine finale de la Coupe du Monde, le 13 juillet 2014 : Une finale qui se jouera sous le soleil de Rio et dans l’enceinte du mythique stade Maracanã. En route vers un duel au sommet, Hulk VS Mamadou Sakho ?
– 13, comme le numéro de Patrice Evra en Équipe de France : Pas forcément un flocage porte-bonheur pour le Mancunien. Avec ce numéro sur le dos, Patrice aura réussi à se faire désigner comme le responsable numéro deux du fiasco des Bleus en Afrique du Sud, juste derrière Raymond Domenech. Le tout en ayant porté seulement trois fois le brassard. Au fait, c’était qui le traître ?
– 13, comme le record de buts marqués par un joueur en une seule Coupe du Monde : Record détenu, on le sait tous, par Just Fontaine, lequel planta 13 pions lors de ses vacances en Suède. A noter qu’avec 15 buts répartis sur trois éditions, c’est Ronaldo qui est le meilleur buteur de la Coupe du Monde, toutes compétitions confondues. Même si Klose n’est qu’à une longueur.
– 13, comme la durée en années de la carrière de Lilian Thuram sous le maillot tricolore : Le joueur le plus capé de l’Équipe de France affichait 142 sélections au compteur au moment de raccrocher les crampons, 13 ans après sa première sélection en 1994 contre la République Tchèque. Une longue carrière chez les Bleus qui a laissé tout le temps à Lilian de penser à sa future reconversion en révérend.
– 13, comme le budget annuel en millions d’euros du club de Grenoble : Soit le 3e pécule de L2, juste derrière Nantes et Le Mans, anciens pensionnaires de l’élite. Autant dire qu’aujourd’hui la place de 20e occupée par les Grenoblois la fout plutôt mal. La L1 semble désormais vraiment très, très loin des Alpes.
– 13, comme le salaire annuel en millions d’euros de Cristiano Ronaldo au Real de Madrid: Une nouvelle fois en concurrence avec Lionel Messi, le Portugais le dépasse sur la ligne de trois petits millions d’euros, si et seulement si l’on ne tient compte que du salaire payé par le club. En revanche, si l’on inclut les revenus publicitaires, c’est Messi qui récolte le plus gros magot à la fin de l’année. Du coup, Cristiano fait 3000 abdos par jour. Sans doute pour se calmer.
– 13, comme l’âge de Souleymane Maman : Le 6 mai 2001, à 13 printemps et 310 jours, le Togolais est devenu le plus jeune joueur à disputer un match des éliminatoires de la Coupe du Monde. Pour l’anecdote, ce match opposait le Togo à la Zambie. Le hic, c’est que certaines mauvaises langues remettent en doute l’année de naissance de Souleymane, prétendant que le joueur ne serait pas né en 1987 mais en 1985. Encore une victime des préjugés.
– 13, comme les U13 : Une création récente des têtes pensantes de la FFF. Cette catégorie pour footballeurs en herbe correspond grosso modo à la tranche d’âge que l’on a longtemps appelée « les benjamins » . Pour les jeunes pousses, c’est le temps des dernières foulées sur un terrain aux dimensions réduites. C’est aussi le moment où l’on peut d’ores et déjà faire le tri entre ceux qui ont du talent et ceux qui joueront toute leur vie au niveau district.
– 13, comme le nombre de joueurs à avoir réussi à marquer dans au moins deux finales de Ligue de Champions : Une jolie performance dont peuvent notamment se vanter Samuel Eto’o et Raùl, seuls joueurs de cette short-list à être encore en activité. En attendant Lionel Messi ?
– 13, comme la date de naissance Jeff Astle, le 13 mai 1942 : Si l’on en croit sa fiche Wikipédia, Jeff Astle était un footballeur anglais, qui évoluait au poste d’attaquant à West Bromwich Albion et en équipe d’Angleterre. Il n’a marqué aucun but lors de ses cinq sélections. Il est mort le 19 janvier 2002. RIP.
– 13, comme la Une du journal L’Équipe du 6 mai 1998 « Et on joue à 13 ? » : Le 5 mai 1998, alors qu’il était censé présenter à la presse sa liste de 22 joueurs pour la Coupe du Monde, Aimé Jacquet sort 28 noms de son chapeau. Une liste élargie devenue monnaie courante aujourd’hui, mais qui à l’époque n’était pas du tout du goût d’un journal comme L’Équipe. Deux mois plus tard, Jacquet et les finalement 22 heureux élus sont champions du monde. Et on ne dit plus rien ?
– 13, comme le jour de mai 2007 où le RSC Anderlecht a remporté son 29e titre de champion : Depuis le petit 30e est arrivé en 2010. C’est quand même plus propre un chiffre rond.
– 13, comme le 13e homme : Après le 12e homme, expression souvent utilisée pour qualifier le rôle déterminant des supporteurs lors d’un match à domicile, le 13e homme peut être au choix : le président qui met la pression sur le corps arbitral avant le match, l’arbitre de touche qui oublie de signaler un hors-jeu évident ou tout simplement un remplaçant qui fait une rentrée décisive.
– 13, comme les 13 titres de champion d’Angleterre d’Arsenal :13 couronnes nationales qui font d’Arsenal le 3e club le plus titré d’Angleterre, juste derrière Manchester United et Liverpool. Une jolie performance quelque peu ternie aujourd’hui par les sept années qui séparent désormais les Gunners de leur dernier succès en Premier League. Patience, Arsène, patience.
– 13, comme le numéro de Michael Ballack tout au long de sa carrière : Tout comme pour Evra, on ne peut pas dire que ce numéro ait porté bonheur au capitaine de la Nationalmannschaft. La preuve lors de cette terrible année 2002 où Michael, encore sous les couleurs du Bayern Leverkusen, perd successivement la Bundesliga (2e à un point du Borussia Dortmund), la finale de Ligue des Champions face au Real de Madrid et la finale de la Coupe du Monde face au Brésil. Comment dit-on « chat noir » en allemand ?
Thomas Lecomte
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