Bien que menacé par la fatigue (13 matches en 46 jours), l'effectif des champions d'Europe se trouve sur une excellente dynamique depuis l'arrivée de l'ex-milieu du PSG à sa tête : 10 victoires sur ses 12 dernières rencontres de Serie A. Côté munichois, ça va pas mal non plus avec six succès, un nul, et une défaite, pour leurs huit derniers rendez-vous de Bundesliga. Surtout, le Bayern tourne à plus de trois buts par match depuis début décembre. Avec Robben et Ribéry remis sur pied et un Mario Gomez meilleur réalisateur du championnat avec 18 pions, les Allemands ont retrouvé l'impact offensif sur lequel ils avaient fait leur beurre la saison dernière. Le Bayern est redevenu compétitif.
Les Allemands, qui comme les Interistes multipliaient les déconvenues en Ligue des Champions depuis trop longtemps, ont remonté soudainement dans la hiérarchie européenne en atteignant leur première finale depuis 2001. Surtout, c'est leur estime d'eux-mêmes qui a été notoirement réévaluée à la hausse. Habités de cette confiance de vice-champion, les Allemands ont l'ambition transparente. « Notre objectif est clair : nous voulons gagner à Milan. Pourquoi le cacher ? » s'est ainsi avancé Thomas Müller. Pas convaincu qu'un homme averti en vaut deux, Arjen Robben a aussi rappelé que son équipe avait été diminuée par l'absence de Franck Ribéry en mai dernier, et qu'avec le Boulonnais dans ses rangs, le Bayern relevait sa choucroute. Surtout, les Allemands veulent leur revanche après la désillusion de Santiago Bernabeu.
Au-delà de la volonté d'effacer l'affront de Madrid, les statistiques prolifiques du Bayern doivent-elles apeurer l'Inter ? Oui, car sa défense tangue depuis le début de saison, diminuée par des absences de plus ou moins longue durée. Enfin, sauf le grand blessé Walter Samuel, Leonardo retrouvera Lucio et peut-être Chivu pour stabiliser son arrière-garde ce mercredi soir. Et si les Allemands multiplient les pions, l'Inter ne peine pas non plus à trouver le chemin des filets, à près de trois buts par match depuis l'arrivée de Leonardo. Inquiétant, cette fois, pour le Bayern, car Luis Van Gaal n'a toujours pas trouvé la formule pour préserver ses arrières. Et ni son banc, ni son infirmerie ne lui offrent de solutions. A la veille de la rencontre, son homologue brésilien a promis « un match ouvert » . En atteignant la finale, Inter et Bayern avaient surpris une partie de l'Europe. Que leur confrontation soit, cette fois, synonyme de match spectaculaire, ne serait pas moins étonnant pour deux équipes historiquement classées dans le clan des sans-cœur. Le scénario est pourtant envisageable, une bonne raison de préférer ce huitième à OM-Manchester United.
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