- Ligue 1
- 37e journée
Un titre à prendre ou à laisser
Lille n'a plus qu'à. Marseille y croit encore. Voilà en gros le concept de la soirée. Facile ? Même pas. Tout peut arriver : du sacre Lillois au retour marseillais. Une chose est certaine, ce soir une extrémité de la France fera la fête pendant que l'autre tirera la gueule...
Le concept : un point sinon rien
La Ligue 1 n’a rien inventé. Les mathématiques sont formelles, depuis la découverte de l’os d’Ishango, l’arithmétique bouleverse le monde et les concepts qui vont avec. Le championnat de France n’y échappe pas. A 180 minutes du coït libérateur, Lille possède six points d’avance sur Marseille. Comme le brevet des collèges est une formalité, cela sous-entend que le titre tend les bras aux Lillois. Un point suffit. Rien de plus, rien de moins. Soit l’équivalent d’un match nul sur la pelouse du Parc des Princes. Une forteresse loin d ‘être imprenable, surtout au mois de mai où les Franciliens n’ont plus gagné un match depuis 2009. Sans se focaliser sur le résultat des Olympiens contre Valenciennes, les Dogues peuvent se passer du transistor sur leur banc et assurer leur titre sans forcer.
Marseille en revanche devra prier et espérer un miracle. Un don de Dieu en deux temps. La première étape consistera à dérouillé les prétentieux Nordistes au Vélodrome tout en espérant une victoire parisienne dans la capitale. Si ce scénario se produit, la dernière journée vaudra son pesant de chocolat. Mais on est encore loin de tout ça. Clairement, c’est tendu, hypothétique et sacrément tiré par les cheveux pour que l’OM puisse espérer une autre place que la deuxième. Cela étant dit, le président Marseillais Jean-Claude Dassier a sorti le bluff du siècle au soir de la victoire lilloise contre Sochaux en début de semaine dans les colonnes de L’Equipe : « Bravo à Lille, mais nous serons là et bien là la saison prochaine » . Genre c’est réglé… Un piège dans lequel Michel Seydoux s’est fait prendre comme un bleu avec son désormais célèbre « dans la vie, quand on n’a pas quelque chose, on ne l’a pas » . CQFD.
Pourquoi Lille va être champion
Au-delà de la suprématie nationale et de la dynamique actuelle des Lillois, un facteur semble déterminant dans l’éventuel sacre du jour : le Parc des Princes. En effet, depuis quinze ans, le championnat s’est conclu trois fois sur la pelouse de la Porte d’Auteuil mais jamais en faveur du PSG. Que ce soit Bordeaux (1999) ou Lyon par deux fois (2004 et 2006), les mecs de la capitale se sont habitués à voir leur hôte fêter le titre suprême sur leur pelouse. Comme ça, juste devant eux.
Alors on se dit qu’une quatrième fois ne serait pas impossible. D’autant que les ouailles de Kombouaré ont la tête dans le sac depuis leur défaite à Bordeaux en début de semaine. Même si la troisième place qualificative en Ligue des Champions est toujours envisageable (Paris est à deux points de Lyon), on sent les Parigots usés physiquement et mentalement. Pis, les voir s’effondrer face aux Lillois ne surprendrait personne. Surtout si ce match peut sacrer les Lillois au détriment des Marseillais. On retombe toujours sur la jurisprudence de 1999. Au final, on s’attardera plus volontiers sur le souhait du capitaine lillois Rio Mavuba délivré en conférence de presse et pour qui « le Parc des Princes est un bel endroit pour être sacré » . Il le sait bien, en 1999, il squattait le centre de formation des Girondins.
Pourquoi Marseille peut encore y croire
La force des Marseillais pourrait venir de Paris où, bizarrement, son meilleur allié pourrait prendre le costume du PSG. Et oui, le Paris Saint-Germain joue encore quelque chose : un accessit pour la C1. Et leur dernière représentation au Parc des Princes scellera – définitivement ou non – leur hypothétique participation à la plus prestigieuse des Coupes d’Europe. Alors si les Franciliens ne veulent plus se coltiner des A/R en Albanie pour la C3, il faudra dérouiller les visiteurs Lillois. Croire en Paris. Voilà le credo qui anime les Olympiens. Surtout que l’OM reçoit Valenciennes. Une vieille connaissance. Une ancienne régulière presque.
Depuis le fameux millésime 93, VA et OM sont à jamais liés. L’un ne va plus sans l’autre. L’an dernier, les sudistes s’étaient amusés à déflorer violemment les Nordistes (5-1). Un match qui a d’ailleurs laissé des séquelles dans le Ch’Nord. « On y a quand même pensé un petit peu cette semaine » a balancé Grégory Pujol dans France Football avant d’être suivi par son coach, Philippe Montanier, pour qui « le Vélodrome reste un endroit où les Marseillais veulent offrir du grand spectacle à leurs supporters » . Comme quoi, l’Histoire ne fait jamais vraiment rien au hasard. Pour encore croire, Marseille doit mettre son destin entre les mains parisiennes et valenciennoises. Il ne reste que la foi pour permettre aux Olympiens de conserver leur titre. C’est mince.
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