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Un sommet ciel et blanc

Florent Torchut
3 minutes
Un sommet ciel et blanc

Le choc des "Athlétiques" espagnols marque aussi les retrouvailles entre les Argentins Marcelo Bielsa et Diego Simeone, qui partagèrent ensemble six années fastes en Seleccion, le premier sur le banc, le second au centre du terrain.

Le sommet de l’Europe semblait promis à Messi, Mascherano, Higuain ou autre Di Maria. L’armada argentino-espagnole décimée, c’est finalement sur les épaules des techniciens Marcelo Bielsa et Diego Simeone, qui s’affrontent ce soir sur les bancs de l’Athletic Bilbao et de l’Atlético Madrid, que repose l’espoir d’un titre européen du côté de l’Argentine, cette saison. Le premier a dirigé le second à la Coupe du monde 2002, à l’issue d’une campagne historique sur le continent sud-américain (43 points pris en 18 rencontres, douze de plus que l’Equateur, son dauphin d’alors), terminée avec fracas sans même franchir le premier tour. Bielsa fit mieux avec le Chili, après une nouvelle campagne historique, conclue par un huitième de finale perdu de façon cinglante face au Brésil (3-0).

A l’instar de Didier Deschamps et de Dunga, el « Cholo » Simeone possédait déjà quant à lui des airs d’entraîneur-joueur, toujours bien placé devant la défense, avec cette capacité à rassembler les troupes, à donner l’exemple par sa grinta. Celui qui est passé directement du rectangle vert au banc en 2006 avec le Racing, a lui aussi une belle casserole à son actif : il est en partie responsable de la relégation de River l’an passé (celle-ci étant la conséquence des trois dernières saisons complètes en Argentine), ne pouvant empêcher le club de terminer lanterne rouge en 2008, après avoir pourtant terminé champion lors du tournoi précédent.

Gloire et fracas

Débarqué à l’Atlético en décembre dernier, Simeone a largement contribué au redressement des Colchoneros, tandis que le club s’enlisait dans le bas de tableau de la Liga. Depuis son arrivée, il n’a cessé de converser avec Bielsa, via son adjoint, l’ancien gardien German Burgos, lui aussi présent au Mondial asiatique, à l’instar de Claudio Vivas, déjà assistant du « Loco » à l’époque. « Maintenant, je dois affronter le « Profe » (le Professeur). C’est une vraie joie de se rencontrer en finale. Nous avons beaucoup d’affection l’un pour l’autre. J’ai aussi une grande admiration pour lui« , a déclaré le « Cholo », à l’issue des demi-finales. « Ce sera une finale entre amis, mais nous avons tous deux besoin et envie de gagner ». Les deux hommes ont signé un pacte : ils ne se sont pas parlés depuis la qualification et ne le feront pas…pendant encore un mois, histoire que les choses se tassent, quoi qu’il arrive ce soir. Bielsa ne cesse de générer les éloges de ses compatriotes. Tout ce qu’il fait contient une dimension épique qui anoblit le football (…) Il m’a réconcilié avec le jeu« , n’hésite pas à déclarer ainsi Jorge Valdano, champion du monde 86 et ancien directeur sportif du Real Madrid.

Prendre place au coté de Di Stefano

Le vainqueur de ce duel albiceleste sera le premier argentin à figurer au palmarès du Vieux continent depuis la Supercoupe d’Europe décrochée par Alfredo Di Stefano en 1980 avec Valence CF. Seuls Luis Carniglia, qui emmena le Real Madrid vers ses troisième et quatrième Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1958 et 1959, et Helenio Herrera, le père du catenaccio (deux trophées aux grandes oreilles en 1964 et 1965) l’accompagnent dans ce cercle prestigieux. Diego Simeone, qui a remporté l’UEFA (ancienne version de la Ligue Europa), sous les couleurs de l’Inter Milan lors de la saison 1997-1998, peut devenir le troisième homme à remporter le trophée sur le terrain puis sur le banc, en rejoignant l’Italien Dino Zoff et le Hollandais Huub Stevens. Avec l’arrivée de Mauricio Pellegrino sur le banc de Valence -qu’un autre Argentin, Hector Cuper, conduisit en finale de la Ligue des Champions 2000 et 2001-, le ciel et blanc devient très à la mode sur le banc ces derniers temps dans la péninsule ibérique. Pour s’adjuger le sacre européen, Simeone s’appuiera sur un seul argentin, le fougueux Eduardo Salvio. Il y a un mois, le jeune technicien (42 ans) avait mis l’ancien (56 ans) au pas, grâce à une victoire 2-1. Le maître n’a pas dit son dernier mot…

A suivre : Le finale d’Europa League en live ce soir avec So Foot

Les notes d’Arsenal-Monaco

Florent Torchut

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