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Un Bayern en contre-plongée
Le Bayern Munich, invaincu depuis la mi-novembre, rêve de faire mieux que la saison dernière en Ligue des Champions et d'atteindre les demi-finales. Dans un stade Artemio Franchi chauffé à blanc, probablement sous la neige, l'équipe bavaroise (avec son petit but d'avance) se trouve dans sa situation préférée, celle d'une équipe qui attend, pour mieux survivre en contre-attaque...
Si on pouvait encore douter que le football italien se trouvait dans de sales draps, la perspective de devoir céder leur quatrième club aux Allemands, au début de la saison 2011/12, en Ligue des Champions serait là pour en attester. Si la Fiorentina (ce soir contre le Bayern) et les deux Milan en Angleterre (à Londres et à Manchester) devaient rejoindre la Juve, rentrée chez elle prématurément, et ne pas franchir le cap des huitièmes de finale, la situation transalpine virerait au catastrophique. Si les deux sociétés lombardes paraissent en ballotage défavorable contre les deux épées de la Premier league, le sort de la Viola semble plus enviable. Mieux : si Tom Henning Ovrebo, l’arbitre norvégien du match aller, n’avait pas accordé le but vainqueur de Klose, hors-jeu de plusieurs kilomètres, la formation toscane pourrait voir venir et envisager un nul vierge qui ferait ses affaires et validerait sa qualification. Au lieu de quoi, les coéquipiers de Gilardino vont devoir se montrer patients et porter l’estocade sans trop se découvrir.
Faute d’avoir su le faire, la Juventus s’était fait clouer au pilori par un Bayern de gala (1-4), jamais aussi à l’aise que dans l’art de la contre-plongée. Depuis mi-novembre, l’équipe de van Gaal marche sur l’eau. Rien que des victoires pour deux matchs nuls dérisoires. Depuis ce week-end, elle a même repris la tête de la Bundesliga à un Bayer Leverkusen pourtant princier depuis le début de la saison. Son infirmerie est désormais presque vide, la composition de son banc de touche (Klose, Timochtchouk, Olic, H. Altintop) vaut mieux que toutes les analyses. Aujourd’hui, on n’évoque plus le départ de Lucio à Milan et personne ne souvient que Luca Toni a fait partie de l’effectif bavarois jusqu’en décembre. La tambouille de van Gaal fonctionne à merveille et les Munichois ne semblent jamais aussi dangereux que lorsqu’ils se déplacent. Où ils n’ont pas à faire le jeu. Leurs deux meneurs excentrés (Robben et Ribéry) s’avérant excellents à l’extérieur où leur vitesse fait des dégâts considérables. Devant, Gomez justifie enfin le prix mirobolant de son transfert (il a relégué Klose et Olic sur le banc) mais la surprise de l’année se nomme -quoi d’étonnant au Bayern ?- Müller. Quasi sosie d’un autre Muller, Hansi (passé par l’Inter et Côme ans les 80’s) dans le jeu comme physiquement, le jeune Bavarois évoque aussi une sorte de Roberto Baggio, aussi élégant qu’efficace. Ce Bayern-là, pareillement outillé, marque presque à chaque match. Il est particulièrement redoutable sur coups de pied arrêtés (van Buyten en est déjà à neuf buts toutes compétitions confondues). Autant dire que les hommes de Prandelli devront faire preuve d’esprit manœuvrier pour évincer un Bayern Munich qui rêve de demi-finale. Rien de moins.
Angelo Quilichini
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