Détecté par Auxerre à 13 ans
À 9 ans, après trois années passées sur les tatamis, le natif de Ris-Orangis, en Essonne, décide de suivre ses potes footeux et se prend une licence avec le Football Club Olympique de Vigneux, le club de sa ville. Déjà, Sébastien Haller impressionne entraîneurs et coéquipiers par son sens du but. Deux années plus tard, il quitte Vigneux et rejoint les rangs du C.S. Brétigny, club partenaire de l'AJ Auxerre. L'attaquant se montre toujours aussi performant et adroit devant le but. Son coach francilien flaire le talent et l'envoie faire une détection dans l'Yonne du côté de l'Abbé-Deschamps. Coaching gagnant. L'AJA décide de le conserver. Haller, 13 ans, quitte donc son Île-de-France natale et débarque en Bourgogne dans une famille d'accueil. Le changement est radical pour l'adolescent, mais le jeune buteur s'adapte très rapidement à sa nouvelle vie.
Il jongle entre études et entraînements et continue d'être performant sur le terrain le week-end. « On avait senti très jeune des qualités de buteur hors norme, se rappelle Jérémy Spender, son éducateur en 14 ans fédéraux, dans les colonnes du Journal du Centre. On le comparait à Trezeguet pour son sens du but. » La comparaison est flatteuse, même si le Francilien a plus tendance à citer Thierry Henry et Didier Drogba parmi ses idoles. Avec les jeunes Auxerrois, Haller plante but sur but. 50 précisément lors de sa saison avec les 14 ans, un record. Il fait son trou petit à petit dans les différentes équipes de jeunes du club et découvre la CFA à l'âge de 16 ans, lors de la saison 2010-2011. L'année suivante est celle de la révélation. Haller plante douze pions avec la réserve bourguignonne et six buts en douze rencontres avec l'équipe de France des moins de 17 ans. De quoi prétendre à une place dans le groupe professionnel auxerrois.
Flop en Bourgogne, tube de l'hiver aux Pays-Bas
La récompense arrive le 27 juillet 2012. Auxerre, relégué à l'issue de la saison 2011-2012, retrouve la Ligue 2 après 32 saisons passées dans l'élite. Jean-Guy Wallemme décide de lui donner sa chance et le titularise lors de la première journée contre Nîmes. L'AJA l'emporte 2-0. Malgré cette victoire en ouverture, la première partie de saison des Bourguignons est très compliquée, et les dirigeants décident de se séparer de leur entraîneur en décembre. Jean-Guy Wallemme est alors remplacé par Bernard Casoni. L'ancien technicien marseillais découvre dans son groupe Sébastien Haller, alors âgé de 18 ans. Il se rappelle : « C'était un grand gabarit, mais techniquement, il était très agile. Il aimait bien recevoir le ballon dans les pieds. Devant le but, il était très adroit, il aimait bien claquer des reprises de volée à l'entraînement » . Mais tout n'est pas parfait, Casoni pointant notamment du doigt de nombreuses sautes de concentration pendant les matchs : « Il fallait qu'il bagarre pour rester dans son match. Dès qu'il n'était plus dans le combat, dans l'envie de se battre, il sortait de son match, il avait du mal à trouver une régularité tout au long de la rencontre » .
Haller dispute une quarantaine de matchs de Ligue 2 sous l'ère Casoni. Mais avec seulement 8 buts en deux saisons, son rendement est trop peu suffisant, et l'attaquant s'attire régulièrement les foudres du public de l'Abbé-Deschamps. En mars 2014, Bernard Casoni est remplacé par Jean-Luc Vannuchi sur le banc auxerrois. Et le nouvel entraîneur de l'AJA fait rapidement comprendre à son attaquant qu'il n'entre pas forcément dans ses plans. Après huit petits matchs joués cette saison (dont seulement trois titularisations), Haller décide donc de s'exiler en prêt avec option d'achat à Utrecht, aux Pays-Bas, début janvier. Un choix curieux, qui s'avère pour l'instant payant. Après son quadruplé contre Dordrecht, Haller plante encore le week-end suivant contre l'Heracles Almelo pour arracher le match nul en fin de match. Nouvelle belle performance début mars contre l'AZ Alkmaar avec un doublé à la clé. Au total, sept buts inscrits en dix matchs disputés pour Utrecht. De quoi attirer à nouveau l'œil des Espoirs. Une sélection que Sébastien Haller connaît déjà quelque peu. Willy Sagnol l'avait convoqué en novembre 2013 pour deux matchs amicaux. Haller avait réussi à trouver le chemin des filets contre l'Arménie. Une performance qu'il compte bien renouveler ce mercredi contre l'Estonie. Et plutôt quatre fois qu'une.
Par Maxime Feuillet
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