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Prandelli, l’an neuf

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Prandelli, l’an neuf

Un chantier. Triomphante en 2006, éclopée en 2010, la vieillissante Squadra Azzura se cherchait un bon chirurgien. A l'orée de l'Euro 2012, Cesare Prandelli est arrivé avec son audace, ses bonnes idées et quelques stocks de botox. Le révolution est en marche.

En un an, le monde change. Il y a 365 jours, l’Italie toute entière se préparait au Mondial sud-africain. L’objectif était clair : faire au moins aussi bien qu’en 2006, à savoir, décrocher une légendaire cinquième étoile. Pour ce faire, Marcello Lippi, fait Saint après le Mondial allemand, avait misé sur les mêmes recettes. Et sur les mêmes joueurs. Problème, avec quatre années de plus dans les jambes, un athlète affiche difficilement le même rendement. Ainsi, et pour bien d’autres raisons encore, la Squadra se fait humilier en sortant dès le premier tour, sans remporter le moindre match, face aux terrorisantes formations de Slovaquie, Nouvelle Zélande et Paraguay. Lippi fait son mea culpa et se tire. Clap de fin sur une époque. L’ère Prandelli débute.

Ce soir, donc, face à l’Estonie, Cesare Prandelli s’apprête à clôturer officiellement sa première année à la tête de l’équipe nationale italienne. Dernier match officiel avant un amical contre l’Irlande du Trap. Pour le moment, le bilan de l’ancien coach de la Fiorentina est positif. 5 victoires (dont une sur tapis vert, merci Ivan le terrible, ndlr), 3 nuls et une seule défaite, lors de son tout premier match, face à la Côte d’Ivoire. C’était le 10 août. Depuis, la Squadra made in Prandelli n’a pas connu le goût de la défaite, et s’en porte bien. Première de son groupe de qualification, avec 5 points d’avance (et un match en moins) sur le deuxième de la poule, la Slovénie. Les données du problème sont donc simples : en cas de succès, ce soir, face aux Estoniens (battus 2-1 au match aller, ndlr), l’Italie composterait la moitié de son ticket pour l’Ukraine et la Pologne. « En effet, je pense que le match de ce soir est le plus important de la saison, les trois points sont fondamentaux. Je ne sais pas s’ils suffiront, mais ils peuvent devenir essentiels en vue d’une qualification« . Une victoire serait, qui plus est, une façon d’aborder la deuxième année de son mandat en toute sérénité.

1968, dernier Euro remporté par l’Italie

En un an, Prandelli a de fait ouvert un véritable chantier. Après le fiasco de la Coupe du Monde, il fallait reconstruire. Une génération s’en est allée, et une autre, plus fraîche, a dû prendre le relais. Prandelli teste et tente les Ranocchia, Giovinco, Rossi, Matri et autres Mauri. Au fur et à mesure des matches, une tendance se dessine : l’Italie n’encaisse pas de buts (un seul lors des phases de qualification, face à l’Estonie justement, ndlr), tandis que la taille moyenne se fait de plus en plus petite. Ce soir, d’ailleurs, Giuseppe Rossi et Antonio Cassano joueront à la pointe de l’attaque, laissant les « grands » Gilardino et Pazzini sur le banc. « Au match aller, à Tallin, toutes les fois où nous avons placé des attaques rapides avec de tels joueurs, sans donner de points de repère, nous les avons mis en difficulté. C’est un choix, en fonction de l’adversaire » se justifie le coach. Pourtant, c’est un secret de Polichinelle : Prandelli adoube le jeu du Barça. Un jeu rapide, fait de passes courtes, d’attaques placées, et avec des joueurs qui n’ont pas besoin d’être de grands dadets pour dérouter l’adversaire. Le grand dadet, d’ailleurs, Prandelli l’avait en la personne de Balotelli. Mais le joueur, touché au genou, a dû rentrer à la maison. Un coup dur, car le sélectionneur compte énormément sur la maturation de l’attaquant de Manchester City. « Mario est un garçon intelligent. Il a un immense talent. Parfois, il faut juste qu’il apprenne à se canaliser, car certains comportements peuvent lui porter préjudice. Mais je souhaite qu’il devienne l’une des références de l’Italie » affirmait Prandelli il y a quelques semaines, lorsque SuperMario faisait des siennes outre-manche.

Cette rencontre face à l’Estonie arrive dans un contexte un peu spécial. L’Italie est secouée depuis deux jours par un nouveau scandale de paris clandestins. Beppe Signori, l’ancien buteur de la Squadra, a d’ailleurs été arrêté et assigné à résidence. « Malheureusement, notre football est gangréné, et le mal est difficile à éradiquer. Si je rencontrais Signori, je lui dirais que nous devons toujours nous rappeler que nous avons des responsabilités. Beppe disait que les paris étaient sa vie. Selon moi, la vie est un don, et il faut la vivre bien » commente-t-il lors de la conférence d’avant-match. Homme de valeur, le Cesare. À tel point qu’il a décidé de ne pas convoquer Daniele De Rossi, l’un des piliers de son milieu de terrain, suite à des expulsions pour vilains gestes sous le maillot de la Roma. « De Rossi n’a pas été convoqué, non pas pour des choix techniques mais pour son comportement » expliquait-il sobrement. Un bon moyen de faire comprendre qu’il est seul patron de cette nouvelle aventure, et que son expérience de la vie lui a appris qu’il ne fallait rien laisser au hasard. C’est aussi ça, la recette de la Squadra New Look. La Squadra 2012, tournée vers l’Euro. Un Euro qu’elle n’a pas remporté depuis 1968. Prandelli avait 11 ans. L’enfant qui sommeille en lui ne demande qu’à resurgir.

Par Swann Borsellino

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