- Coupe de France
Pour ou Contre ?
AS Valentigney, SC Fives, US Sedan-Torcy, Calais... La finale de la Coupe de France a souvent laissé rentrer n'importe qui. Pire qu'une boîte de nuit de banlieue. Pourtant, la plus vieille compétition de football de l'Hexagone jouit d'une solide réputation. L'anti-football business, c'est la Vieille Dame aux grandes oreilles. Le sport qui respire la France d'en bas, la sueur, la camaraderie, les petits villages français, la campagne, le saucisson et le béret. Pourtant la coupe de France divise.
POURQUOI AIMER LA COUPE DE FRANCE ?
Le côté populaire. Les villages en fête. La MJC aux couleurs du club du patelin, la boulangère qui prépare ses plus belles miches, le maire qui donne le coup d’envoi, les anciens soldats en tribunes, la ferveur populaire est à son zénith. Tout le monde s’aime, tout le monde oublie ses tracas de la semaine. La Coupe, c’est fédérateur. Au vrai, ça respire le football du dimanche. De la sueur, de la camaraderie, des merguez, de la bière et des émotions. Que du bonheur dans les bleds de 2500 habitants ou moins.
Les barbus. Les traditions ont la peau dure. A l’ancienne, un bon parcours en coupe nationale était synonyme de grève de rasoir. En gros, on se laissait pousser la barbe, histoire d’arriver en finale avec Sébastien Chabal dans le miroir. Le genre d’us et coutumes indispensables à la renommée d’une épreuve nationale.
Le côté accessible à tous. Le genre de compétition accessible à tous les clubs, à tous les niveaux. Au petit gros du patelin voisin, au barbu du Doubs, bref, la France du football se reconnait dans la Coupe et peut rêver d’aller défier les grands au Stade de France. Même si, à l’arrivée, « il ne peut en rester qu’un » .
Le football à l’ancienne. Quand on parle de football amateur, le mot « amateur » n’est pas là pour rien. Les gestes techniques ? Les tactiques audacieuses ? Le joga bonito ? On oublie. Rien de tel que onze armoires qui squattent un pré trop grand pour eux. La Coupe, c’est le retour du 3-5-2, du football des années 50’s, des dégagements devant sur le crâne de l’attaquant du coin. Le football, c’était mieux avant.
Le petit poucet. Le gardien est électricien, l’arrière latéral éboueur, l’entraîneur-joueur a été GO en Turquie, l’intendant bosse chez Leroy Merlin, l’attaquant joue avec le short de Reynald Pedros récupéré en 1999… Des histoires, la Coupe en regorge, surtout quand les amateurs tannent le cuir des pros. Il n’y a pas de compétition sans son petit poucet attitré et les légendes urbaines qui vont avec. Question d’ethique.
POURQUOI DETESTER LA COUPE DE FRANCE ?
Les sponsors. Pitch, Go Sport, SFR… C’est sérieux ?
Le reportage Téléfoot. Christian Jeanpierre, Marianne Maco, Vincent Hardy, le son de l’été 1998, des incrustations bidons, des références aux « Yeux dans les Bleus », la discrimination positive, la causerie du coach avant le match « allez, on y croit, on est des humains comme eux, ils ont deux jambes, deux bras comme nous » , la briefing à la pause « on ne lâche rien, Richard, le 2, il ne passe plus » , le débriefing en pleurs « on a tout donné, vous êtes tombés comme des Homme » . Vu, revu et rerevu chaque année.
Les stades champêtres. Voyager dans la France profonde, tel est le leitmotiv de l’épreuve. La Coupe de France doit vendre du rêve. Mais quand on tire Aubervilliers, Créteil, Laval, Sucy-en-Brie ou Schiltigheim, le songe vire au cauchemar. Un stade immonde, coincé entre un parking et une ZU. Des tribunes en bois, sans toit, des autochtones demeurés. La Coupe, c’est « Confessions Intimes » en live.
Le côté petit poucet. Y’en a marre des épopées à la noix. Guingamp qui gagne en finale, c’est beau, c’est Breton, c’est Cidre et compagnie… Mais en Coupe d’Europe on fait comment ? On passe pour des guignols. L’En Avant l’a encore prouvé cette année, comme Nîmes en 1997, la seconde division c’est bien gentil, mais sur le vieux continent, ça vaut pas un clou. Et l’indice UEFA bordel !
Le côté siècle dernier. La FA Cup anglaise est l’exemple même d’une compète centenaire mais classe. Rares sont les finales où les petits clubs s’incrustent. Quand c’est le cas (Milwall en 2003, Cardiff en 2007), la magie ne prend pas. En France, on passe son temps à pleurer sur le football « d’avant » . Les Piantoni, Justo, Bathenay etc… Au final, en 2009, la Coupe de France c’est ringard et vieillot. Heureusement que la Coupe de Ligue sert de paratonnerre.
Et vous, vous aimez la Coupe de France ou vous allez en profiter pour partir loin en week-end ? Laissez votre commentaire.
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