- Interview
- Robert Pirès
Pirès : «Arsenal favori contre l’OM»
Sans club, Robert Pirès songe à raccrocher à moins d'une proposition de dernière minute. A part ça, il revient sur les Bleus, les émeutes, Wiltord... Et donne même son prono sur Arsenal-OM en Ligue des Champions.
L’interview s’est faite sur le coup des 17h30. Autant dire moins d’une heure avant que deux des anciens clubs de Robert Pires, l’OM et Arsenal, ne se retrouvent dans la même poule en Ligue des Champions. Mais Robbie est sympa, il a donc mis un texto bonus : « Belle affiche… ce qui est sûr, c’est que je serai à l’Emirates. Un favori ? Arsenal » .
Robert, tu vis à Londres avec toute ta famille. Comment ça s’est passé avec les émeutes ? Est-ce que ça s’est calmé ?
Comme vous avez sûrement pu le voir dans la presse, c’était chaud, dans tous les sens du terme. Les jeunes ont décidé de se rebeller face aux forces de l’ordre et les affrontements ont eu lieu un peu partout. Mais dans le lot, il n’y avait pas que des rebelles, il y avait aussi des casseurs et c’est ça le problème. A la limite, les petits problèmes de vols, bon, on va pas dire que ce n’est pas grave, mais ce qui a vraiment été embêtant ce sont les incendies et la destruction de certains commerces. Des gens n’avaient rien demandé. Les deux premiers jours, la police était dépassée mais tout est progressivement rentré dans l’ordre. Au début, ils sont passés dans les maisons pour dire de ne pas sortir, c’était étrange. Mais ce qui est bien avec Londres, c’est qu’à aucun moment, il n’a été question de racisme. Au contraire, les riverains étaient prêts à tout pour aider leur quartier, tout le monde est venu en aide aux voisins. On a vu de vrais actes de solidarité face aux voyous.
Samedi dernier, tu déclarais sur Canal commencer à te diriger doucement vers la retraite, faute de proposition. Ca en est où ?
Dernièrement, on est venu me dire que certains dirigeants avaient dit : « Ah ouais mais Pirès, il est trop cher » . Le problème, c’est qu’on ne discute jamais avec moi. Pourtant je suis pas fou, je ne vais pas demander à 37 ans le salaire que je touchais à 28. L’âge fait peur mais je le savais depuis le début donc ce n’est pas grave. Pourtant, quand je vois ce que Giggs fait avec Manchester United, je me dis que je peux le faire. Mais après, je suis prêt à arrêter.
Ton pote Wiltord a scoré lundi dernier avec Nantes. Tu pourrais l’imiter et signer en Ligue 2 ?
Honnêtement non. J’admire ce que fait Sylvain, ce qu’il avait déjà fait avec Metz il y a un peu plus d’un an. D’ailleurs, à l’époque, Carlo Molinari m’avait appelé pour me demander ce que je pensais de Sylvain, s’ils pouvaient lui faire confiance. Me concernant, c’est clair que je ne pourrais pas jouer ailleurs qu’à Metz ou à Reims. J’avais été pisté par Reims d’ailleurs mais je ne me sens pas. Ceci dit, je suis content pour eux, c’est un club qui mérite de se retrouver en Ligue 1. Ca fait un moment qu’ils ont tourné la page des problèmes financiers. C’est d’ailleurs intéressant de les retrouver déjà avec 12 points. Eh oui, je suis toujours leurs résultats.
Au pire des cas, tu pourras travailler dans les médias, comme les autres champions du monde.
Oui, et ça serait mentir que de dire que je n’ai pas déjà reçu des propositions de la part de radios et de télés. Mais avant tout, j’ai envie de régler mon cas. Mais ça fait plaisir de voir que des gens pensent à moi.
Ce n’est pas une surprise, tu as toujours été un bon client pour les médias. Deux fois prix orange France Football à Metz, avec notamment un très beau « Pour rester le même, il ne faut pas changer » .
On ne pouvait que s’en souvenir de celle-là ! Ca c’est toujours bien passé parce que j’étais conscient que c’était une relation qui marchait dans les deux sens : le footballeur a aussi besoin du journaliste, il ne faut pas le cacher. Pour le futur, je ne serai pas contre commenter des matchs. L’analyse aussi, et même si c’est plus facile, je suis conscient que c’est un métier dans lequel il faut pleinement s’investir.
Commenter la dernière liste de Laurent Blanc, tu en serais capable ?
C’est pas dur, c’est dans la lignée de ce qu’il fait depuis qu’il a repris l’équipe. Il met la pression sur les cadres d’une telle manière que personne ne s’endort. Son message passe bien. Après, on peut toujours dire que Gomis devrait bénéficier d’un petit avantage sur Hoarau mais je pense que Lolo n’a pas voulu assommer son attaquant, qui traverse une période difficile avec Paris. Par contre, ça sera peut-être sa dernière chance. Alors il a intérêt de rendre une bonne copie, et à recommencer à marquer derrière avec le PSG.
Propos recueillis par Romain Canuti
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