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On était à la Danone Nations Cup

Par Joshua Lekaye et Grégory Blasco
7 minutes
On était à la Danone Nations Cup

Après Evian, Bordeaux et Valenciennes, Saint-Germain-en-Laye accueillait, samedi, la quatrième étape de la Danone Nations Cup. Au programme, 80 matches dirigés par 16 arbitres, entre une trentaine d’équipes franciliennes. En jeu, trois tickets pour la finale nationale de Marseille le 19 mai prochain, avant la Coupe du monde - la vraie - à Londres. Parents qui gueulent, gamins en larmes et cassages de reins. Bienvenue au Camp des Loges...

« Vas-y, résiste ! Résiste ! Ouais, c’est bien… » Leila ne porte pas de survêt, mais elle pourrait très bien être coach. Derrière la rambarde du terrain numéro 2, sandwich thon mayo à la main, cette maman d’une trentaine d’années vit à fond le choc entre Solitaires, club du XIXe arrondissement parisien et CFFP (Centre de formation de football parisien). « C’est plus que stressant. On a envie de rentrer sur le terrain pour attraper la balle, confie-t-elle entre deux bouchées, sans quitter son gamin des yeux. Il nous a fait revenir de Vendée, et on repart demain matin. » Comme Leila, ils sont des centaines de parents à avoir fait le déplacement, samedi, pour voir leurs mioches maltraiter le synthétique du Camp des Loges. Après Evian, Bordeaux et Valenciennes, Saint-Germain-en-Laye est l’avant-dernière étape de la Danone Nations Cup, avant la grande finale de Marseille, le 19 mai prochain. « S’il vont au Vélodrome, je ferai l’aller-retour aussi » , avoue Leila. « Oui mais, ça m’étonnerait, coupe Alexandra, mère de famille blonde, elle aussi. C’est quand même mal parti là. » Elle a vu juste : le CFFP, avec une seule victoire en quatre matches, n’ira pas bien loin.

Reflex, Ballon d’or et embrouille

Gilles, lui, verra bien la Canebière. Casquette du Paris FC vissée sur le crâne, gilet zippé aux couleurs de son club, ce cinquantenaire n’est pas un membre du staff du PFC, juste un supporter assidu. Forcément, son fils, Paul, défenseur de 12 ans, en est l’un des piliers. « Il a été identifié comme étant l’un des plus prometteurs. Il fait partie des joueurs supervisés par le PSG, assure Papa. Ils sont trois en tout » . Aujourd’hui, Gilles a ramené son appareil photo reflex, histoire de ne manquer aucune miette des performances de son fiston. Ni celle des ses coéquipiers d’ailleurs : « Aujourd’hui, c’est la suprématie en Ile-de-France qui est en jeu. Ça fait plusieurs années qu’on leur dit que c’est une des meilleures générations. C’est le moment de le confirmer. » Le petit Paul, lui, y croit fermement : « On va aller au Vélodrome puis à Wembley, c’est sûr ! » Comme l’a prédit Paul, Le PFC ira bien à Marseille, mais laissera, ce soir, la suprématie francilienne à Cergy.

Comme les rejetons du Paris FC, ceux du PSG aussi sont décomplexés. Logique quand on porte le même jersey que Zlatan et ses potes. « On a le nouveau Ballon d’or. Il met des crochets et tout. C’est le meilleur joueur du monde » , ose même l’un d’entre eux à propos du timide Noé, 12 printemps et au club depuis 3 ans. Noé et ses camarades ne sont d’ailleurs pas là pour faire de la figuration. Il en va de l’image du PSG comme le confirme Vincent, leur entraîneur : « On est le PSG donc on est forcément un peu exigeant avec eux. On leur demande de créer du jeu, de montrer ce qu’ils savent faire. L’important c’est de montrer une belle image du club au travers du niveau du jeu affiché. » Raté. Le club de la capitale se fera sortir en match couperet face à Solitaires. Sans les manières. « Il y a eu une altercation avec le numéro 8, raconte Ibrahima, l’arbitre du match. Il disait des insultes. Je lui ai dit d’arrêter une première fois. Puis une deuxième. Il s’est un peu calmé. Mais à la fin il s’est encore énervé parce qu’ils ont perdu. A cet âge ça reste assez facile à gérer. C’est plus les entraîneurs qui sont difficiles à contrôler parfois » .

Steve Marlet fait un tour chez Ikea

Une idée que partage Thierry, l’un quinze autres arbitres du tournoi. « Les gamins ne sont que le reflet du banc, explique l’homme en noir. Si le banc est calme, les enfants sont calmes. Si le banc est excité, les enfants aussi. » Thierry vient de diriger Red Star – CFFP. Une rencontre marquée par le coup de sang du coach des Verts. Un coup de gueule à faire pâlir Fred Antonetti. « Le Red Star, ils ont cru que c’était la coupe du monde, raconte le quinquagénaire, donc ils ont eu zéro au fair-play. » Oui, la Danone Nations Cup, c’est aussi une question de civisme. Les arbitres distribuent les bons points à chaque match. Et une récompense attend l’escouade la plus fair-play : le maillot de David Beckham, généreusement offert par la Fondation du football. « C’est la petite carotte quoi » , conclut Thierry.

Une belle initiative, particulièrement cruelle pour le Red Star, éliminé pour un point justement. Pourtant les joueurs de Saint-Ouen étaient venus en favoris au Camp des Loges. Même si leurs flocages n’étaient pas vraiment au point, comme l’explique, sourire aux lèvres, Souma, membre du staff: « En début de saison, on leur a donné les maillots mais il n’y avait pas de numéros attribués. La plupart des gamins les ont fait floquer à Décathlon, sauf quelques uns. Et comme il fallait un numéro aujourd’hui, on a fait ça avec de l’Elastoplast. » C’est système D, mais ça reste « le plus beau flocage du monde » aux yeux de Lucas, capitaine de son équipe. Un enthousiasme que ne partage pas son coqéuipier Yaron Marlet, fils de, encore marqué par la déroute des siens. « On a perdu à cause du coach » , peste le sosie de Jaden Smith. Et le réconfort de Papa Steve, entraîneur adjoint des seniors du Red Star et arrivé en fin de journée – après « le décrassage du matin et deux heures de courses à Ikea » – n’y fera rien. « Tu veux qu’on le vire ? On le met sur la sellette ? » , demande alors l’ancien Lyonnais à son gosse. « Oui » , répond la demi-portion.

« 500 000 euros de prime à la signature »

Marlet père n’a pas eu la chance de disputer ce genre de tournoi plus jeune. S’il avoue qu’il « aurait adoré ça » , il n’hésite pas malgré tout à porter un regard aiguisé sur les adultes qui encadrent les enfants : « Quand tu es gamin et que tu as ton père qui te gueule dessus, qui gueule après l’arbitre, tu veux faire quoi ? Tu lui donnes raison et après tu fais la même chose. Le fléau c’est les éducateurs pas formés qui crient, et les parents. Ils voient déjà en leur enfants des futures stars, ils leur mettent la pression. » Les gosses, aussi, aspirent à devenir stars, tutoyer le foot pro, faire comme « Ronaldo » , « Neymar » ou encore « Mandanda » . D’ailleurs, tout est fait pour entretenir le rêve. Même la présence de recruteurs de clubs pros sur les bords de terrains. Accoudé à une barrière, Mohamed, grand black, la trentaine, solaires sur le nez, surveille Red Star – CFFP. Il est recruteur pour Valenciennes. « Il y a pas mal de potentiel aujourd’hui, mais pour l’instant on observe, pose t-il. Si un joueur me plait, je rentre en contact avec l’éducateur et on discute. On est jamais seul sur un joueur donc c’est bien de rencontrer les parents, d’établir une relation avant les autres. Après, c’est important de laisser le petit grandir aussi, ne pas trop lui en mettre plein la tête dès le départ. »

Non loin de là, micro filaire à la main, Marc Bessou joue les speakers et balance les résultats de chaque match. L’ancien présentateur de La Carte au trésor était là aussi à Evian, Bordeaux et Valenciennes. « Je ne fais que passer, dit-il. Ce n’est pas mon métier habituel. Ce sont des amis. Et puis j’aime bien voir les gamins qui jouent au foot. J’ai deux garçons qui ont cet âge-là. » Comme beaucoup, ce qui a marqué Marc sur cette Danone Nations Cup, c’est l’animosité des parents : « La semaine dernière, le président de Valenciennes, me disait que le problème, c’est que les parents disjonctent. Il y avait un gars de quatorze ans qui avait été repéré. Il était venu avec son père et agent. Il voulait 500 000 euros à la signature… A quatorze ans ! » A ses côtés, Philippe Doucet joue les consultants du dimanche. Ici, pas de Thiago Silva, de Lisandro ou d’Aubameyang, mais le Canalplussard savoure : « Les gamins ne sont pas bridés, ils sont libres. C’est pour ça que j’aime bien le football des jeunes. C’est très révélateur de plein de choses. Regardez lui, c’est un défenseur et il part en dribbles tranquille ! » Car il sait peut-être que derrière, s’il se prend un contre, il n’y aura aucune palette pour l’incriminer.

Les notes d’Arsenal-Monaco

Par Joshua Lekaye et Grégory Blasco

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