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Idrissou, l’homme qui tombe à pic
Le Cascarino camerounais, souvent moqué pour son style tout en déplacements de girafe asmathique, a évité aux Lions Indomptables une élimination prématurée après sa rentrée en deuxième mi-temps face à la Zambie (3-2). En marquant un but et en assurant le contrôle du ciel de Lubengo, ce grand échalas aux mollets de cigogne pourrait bien avoir sauvé la peau de Paul Le Guen.
Que vous a demandé Paul Le Guen quand vous êtes entré sur le terrain ?
De faire ce que je fais habituellement en club, dévier, jouer en pivot, mettre la pression sur la défense adverse. La pression, c’est instaurer un sentiment d’insécurité chez l’adversaire, piquer les ballons de la tête, imposer un combat physique. Quand les équipes jouent le Cameroun, elles savent qu’on essaye de jouer au foot, alors c’est un peu la guerre de tranchées, c’est difficile de faire tourner le ballon, donc on est obligés de jouer plus direct et moi je suis devant, au front. On veut bien faire mais le foot, c’est plus compliqué que ça. On ne fait pas toujours ce qu’on veut.
Comment se détermine la répartition des rôles avec Samuel Eto’o ?
Bien. Il tourne autour de moi, moi, je joue un peu derrière. On parle beaucoup de lui, ce n’est pas pour rien. c’est un leader pour l’équipe, il tire tout le monde vers le haut. C’est un gars qui te permet d’aller au plus profond de tes ressources. Pas seulement moi mais toute l’équipe. Sans des joueurs de cette dimension, on aurait peut-être lâché l’affaire.
Cela faisait deux ans que vous n’étiez plus appelé en sélection, un sentiment de revanche ?
Non. Même si c’est important, la sélection, ce n’est pas tout. je n’étais pas mort. Je jouais avec mon club, je marquais des buts. Je suis revenu, j’ai retrouvé les coéquipiers. Ils me connaissent, savent ce que je vaux, connaissent mon style de jeu. Le coach m’a dit que je méritais de rentrer d’après ce qu’il me voyait réaliser à l’entraînement.
Vous avez désormais un statut de sauveur de la Nation à assurer ?
Je sais pas quoi dire… Il y a des jours où tu essayes, tu bosses et rien n’arrive. Et d’autres, comme dimanche dernier, où les choses se passent bien.
Joachim Barbier, sur place
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