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Del Piero, retour vers le futur
Cette saison, la Vieille Dame n'est vraiment pas au top. Alessandro Del Piero a 35 ans. Ce week-end, la Vieille Dame a gagné. Alessandro Del Piero a marqué un doublé. Comme au bon vieux temps.
Premier succès de l’ère Zaccheroni. 3-2 au stade Olimpico, contre le Genoa, concurrent direct pour les places européennes. La Juve est cinquième. Bon, c’est déjà ça. Un premier but, du casque, d’Amauri, qui n’avait pas marqué depuis des lustres, et un doublé de qui vous savez: Alessandro Del Piero.
C’était seulement le onzième match de la saison pour le capitaine. La faute aux blessures, aux errements, au destin, aux choix de Ciro Ferrara. Onze matchs, c’est peu. Est-ce pour cela que la saison de la Juventus est si maussade? Pas uniquement. Il y a trois journées, contre la Roma, Alex avait commencé la partie et avait même marqué d’une jolie reprise du gauche, cela n’avait pas empêché son équipe de s’incliner. Une fois encore. Mais cette fois, soulagement, elle l’a emporté. De bon augure avant de se rendre à Amsterdam, pour une confrontation vintage contre l’Ajax en Europa League (appelation tout sauf vintage).
Imprévisible
Vintage, encore et toujours, elle peut remercier Pinturrichio. Le délicat y est donc allé de son doublé: talonnade de Diego, tac tac tac, Alex dans la surface, tac, but. Puis l’égalisation du Genoa, sur, rarissime, une erreur de l’illustre Gigi Buffon. Décidément, quand ça ne veut pas… Et bien quand ça ne veut pas pour la Juve, Alex y remet du sien, et l’arbitre aussi : pénalty contestable, certes, mais converti sans férir. Au-delà des buts, il a apporté à son équipe, bien souvent trop frigo-rigide, cette imprévisibilité qui lui fait tant défaut. Feintes de corps, prises de balle, de risques, sens du jeu, contre-pied, jeu dans les intervalles, combinaisons avec Diego, saloperies avec Amauri ; Del Piero a fait un peu de tout, et surtout l’essentiel. Quatrième but en cinq titularisations, trois points de gagnés, et sans doute le droit de jouer un peu plus que durant l’automne. Bien.
A lui seul, Alessandro ne réglera jamais tous les problèmes de la Juve. Et surtout pas ceux qui existent en coulisses et dans les bureaux, ceux qui la plombent vraiment. Ils sont trop nombreux, profonds et complexes, même pour un type comme lui. Sur le terrain, en revanche, rien n’est trop difficile pour lui. Au milieu d’une Juve trop faible pour être digne d’elle-même, Alex ne saurait garantir le résultat, mais il sera toujours là pour faire de son mieux : « Cette victoire est très importante parce que pour l’instant chaque match est fondamental étant donnée la situation dans laquelle nous nous sommes mis et dans laquelle nous nous trouvons. Nous l’avions dit la semaine dernière, nous le confirmons maintenant. Aujourd’hui, nous avons remonté le résultat et cela est un bon signal, maintenant nous espérons récupérer quelques joueurs de l’infirmerie » . Alex a, une fois encore, raison.
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La Juve convalescente ?
La Vieille Dame est blessée. Sans parler du fait qu’elle joue en 3-4-3, sans parler du fait qu’elle est entraînée par un mec qui a pigé au Milan, à l’Inter ou au Toro, sans parler du fait que Zébina est titulaire, sans parler du fait qu’elle aura bien du mal à accrocher la Champion’s League, sans parler du fait que Melo ne justifie toujours pas les espoirs et les euros placés en lui, sans parler du fait qu’elle soit éliminée de la Champion’s et ne la jouera peut-être pas l’an prochain, sans parler du fait que le Calciopoli lui a fait sans doute plus de mal qu’on ne veut bien le croire, sans parler du fait que Giovinco ne joue pas assez et va finir par se barrer, sans parler du fait que Tiago a été sacrifié et qu’elle se retrouve maintenant avec un inconnu comme Candreva titulaire au milieu, sans parler du fait qu’elle ne produit du jeu que dix minutes par match, sans parler du fait que toutes ces rumeurs (Hiddink, Prandelli, Benitez, Lippi III) ne sont pas très Juve Style ou sans parler du fait Amauri, la Juventus n’est pas au top du hip-hop (et ce côté un peu folk qu’apporte la défaite ne lui a jamais trop bien convenu).
La Juve est malade, incontestablement. Mais cette victoire pourrait sonner le début de, on n’oserait encore parlait de révolte, la convalescence. Pour entamer le changement, rien de tel qu’un truc éternel comme un doublé d’Alessandro Del Piero. Il y a de quoi voir là un signe. Surtout quand le but de la victoire a été obtenu via un penalty plus que litigieux…
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