Le stade enchant(i)é
Une ville, une équipe, un stade…Telle est la recette pour obtenir un club de football. Mais à Bahia (Brésil), il manque, depuis le 25 Novembre, un de ces trois symboles…
Le Futebol brésilien était en fête depuis l’annonce que sa candidature pour l’organisation de la Coupe du Monde 2014 eût été retenue, le 30 Octobre dernier.
On a pu voir sur les télés du monde entier un peuple en liesse, fier de pouvoir à nouveau accueillir une Coupe du Monde, 64 ans après son dernier Mundial.
Mais la joie s’est dissipée un mois après cette victoire, lorsqu’un stade potentiellement retenu pour l’évènement a vu l’une de ses tribunes s’effondrer.
Dimanche 25 Novembre, lors d’un match de 2ème Division qui oppose les équipes de Bahia et de Vilanova, une tribune cède sous le poids des supporters bahianais, heureux de la victoire de leur équipe.
Le bilan est lourd de conséquences : huit morts et une quarantaine de blessés, selon la radio CBN, après une chute d’environ 15 mètres.
Le gouverneur de Bahia, Jacques Wagner, a annoncé que le stade sera détruit, puis reconstruit à neuf : « Nous avons déjà un projet en marche qui prévoit, outre la construction d’un stade, un centre commercial et un parking » .
D’après une étude du Syndicat d’architecture et ingénierie (Sinaenco), le stade Fonte Nova a été classé « stade dans le plus mauvais état » sur les 29 stades controlés au cours des trois derniers mois.
De plus, les ingénieurs dudit syndicat avaient précisé peu de temps auparavant que si le Brésil voulait utiliser ce stade pour la Coupe du Monde, il devrait être complètement démoli être reconstruit, les fondations datant des années 1950.
Depuis sa construction, il n’a jamais fait preuve d’une quelconque restauration, il était donc impossible de le remettre à neuf avec ses anciennes structures.
Cependant, l’étude datant de moins d’un mois, il n’est pas possible de dire que personne n’a écouté ou pris au sérieux les résultats de l’enquête.
Ce n’est pas la première fois qu’un stade s’effondre au Brésil. En effet, en Décembre 2000, lors de la finale de la Coupe Havelange (Coupe de 1ère Division Brésilienne), le stade Sao Januario (Rio de Janeiro), qui accueillait cette finale entre Vasco et Sao Caetano, a subi la même tragédie, avec des chiffres bien au-delà de ceux de Bahia : les gradins étaient bondés, et cet accident provoqua la mort de 168 personnes.
Mais dans un pays où environ 22% de la population est encore considérée comme « pauvre », les priorités sont-elles de restaurer les 80% des stades (étude de la Sinaenco) qui ne répondent pas aux critères requis, ou de continuer de faire baisser le taux de pauvreté qui est, depuis le début de la présidence de Lula, sur la pente descendante ?
Kevin Giustino
