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Bleus : faut-il jeter le 4-4-2 ?

Par Nicolas Jucha
Bleus : faut-il jeter le 4-4-2 ?

Contre l'Albanie vendredi, Didier Deschamps a expérimenté un 4-4-2 en losange, histoire de se construire un plan B. L'expérience n'a duré qu'une mi-temps avant un retour aux fondamentaux du 4-3-3. Est-ce déjà la fin du 4-4-2 ?

« Quand c’est nouveau, il n’y a pas d’automatismes. On peut faire mieux dans ce système, mais je ne veux pas non plus le condamner. » Après le nul contre l’Albanie vendredi (1-1), Didier Deschamps n’en menait pas spécialement large à propos de son 4-4-2 en losange. Le sélectionneur des Bleus voulait voir et il a vu : un duo d’attaque Lacazette-Benzema qui n’a pas fonctionné face à une défense albanaise bien en place, des latéraux qui ont eu du mal à apporter un vrai surnombre et ont souvent été mis en danger sur les contres albanais, et un milieu de terrain où Cabaye n’a pas réellement su s’exprimer dans ce rôle de sentinelle qui ne lui convient pas. Valbuena a bien tenté de compenser en étant un peu partout, mais c’était trop peu pour bousculer la formation de Gianni De Biasi, laquelle ne s’est pas imposée au Portugal en septembre par hasard.

« L’occupation du terrain est plus rationnelle avec un trio d’attaquants »

Concernant le manque de percussion de son duo offensif, Didier Deschamps s’est refusé à tout jugement hâtif, préférant appuyer sur le faible passé commun des deux meilleurs attaquants français du moment et la solidité des Aigles albanais : « Trouver des repères, ce n’est pas facile, surtout face à une équipe qui ne laisse que peu d’espaces. » Une équipe qui n’a pas laissé d’espaces ou peu, mais qui a su utiliser parfaitement ceux laissés dans le dos des latéraux français, Digne et Jallet étant régulièrement mis en danger durant la rencontre. Au final, c’est en revenant aux fondamentaux du 4-3-3 après la pause que les Bleus ont réussi à revenir dans le match : « À la mi-temps, le sélectionneur a dressé le constat exact et a trouvé des solutions pour qu’on rectifie le tir » , avait confié Lloris après la rencontre en zone mixte. Le constat ? « On a changé de système en seconde période et cela a été beaucoup mieux » , synthétisait Pogba. Lacazette déporté sur la gauche, un milieu en triangle, et des attaques plus tranchantes après l’entrée de Griezmann… Avec un peu plus de réalisme chez Benzema, les Bleus auraient même pu arracher la victoire. « On a plus de repères avec une attaque plus en largeur, l’occupation du terrain est plus rationnelle avec un trio d’attaquants. Que ce soit avec un triangle bas ou haut au milieu. Il faut passer par là, par rapport à notre objectif, l’Euro » , résumait Didier Deschamps après le match. En difficulté avec le 4-4-2, sauvé par le bon vieux 4-3-3, peut-on déjà enterrer le premier ?

« Avoir une palette de choix plus importante »

Pas forcément si l’on se fie aux propos du sélectionneur français avant la confrontation contre les Albanais. La mise en place de cette nouvelle tactique entre dans une volonté de disposer de plusieurs schémas, et notamment d’une solution à deux attaquants pour pouvoir déstabiliser une arrière-garde regroupée. « Il me plaît(ndlr : le 4-4-2)parce qu’il offre plus de possibilités offensives et ça a l’avantage d’avoir des schémas de jeu différents » , rappelait Deschamps avant de déchanter lors de la première période vendredi. Mais ces désagréments, le patron des Bleus les avaient anticipés en rappelant que le 4-4-2 amenait « de la présence offensive avec deux attaquants, mais implique d’avoir une équipe qui a le ballon. Parce que pour défendre c’est plus compliqué. » Avant vendredi, le sélectionneur estimait ce système intéressant « face à un adversaire regroupé » , mais il a compris qu’il pouvait aussi être particulièrement dangereux contre d’habiles contre-attaquants.

Le 4-4-2 en losange n’a cependant jamais vraiment été dans les cartons comme un système de base, car « transposer cela au très très haut niveau, c’est une question de rapport de forces. Aujourd’hui, les équipes qui gagnent la Champions League sont championnes du monde ou d’Europe, c’est très très rare qu’elles évoluent avec deux attaquants parce qu’on perd quelqu’un au milieu et cela libère des espaces sur les côtés. Dans l’absolu, c’est possible, mais il faut être très discipliné et avoir une très bonne possession de balle. » En clair, Deschamps ne nous sortira jamais son losange contre l’Allemagne ou l’Espagne. Mais il pourrait continuer à le peaufiner comme solution d’urgence contre un adversaire ultra-défensif ou en cas de score à inverser : « J’avais dit avant de commencer cette campagne, que je verrais différentes associations, différents systèmes. Il faut avoir une palette de choix plus importante quand on sera à la veille de l’Euro. On peut se retrouver à l’Euro avec un adversaire replié et il faut pouvoir prendre cette option et qu’elle ne tombe pas du ciel, qu’on puisse la mettre un peu en pratique pendant ces deux ans. » Cette volonté d’avoir plusieurs options à disposition, Philippe Troussier voit cela comme une évidence. « Il faut être flexible, on peut très bien avoir à user de trois options de jeu différentes durant un même match : cela dépend de l’adversaire, de la situation, mais aussi des qualités de vos propres joueurs » analyse l’ancien sélectionneur du Japon, de l’Afrique du Sud ou encore de la Côte d’Ivoire.

Les coups de pied arrêtés, la vraie faiblesse

Le 4-4-2 en losange n’est donc probablement pas encore mort dans l’esprit de Didier Deschamps. Ce dernier aura forcément souligné, malgré les carences de ce système en l’état, que les plus grosses situations albanaises en première période se sont produites sur coups de pied arrêtés : une tête de Lorik Cana sur la barre à la réception d’un corner (2e), une reprise de Mavraj frôlant la barre, à la réception d’un coup franc excentré (16e) et surtout le but du même Mavraj sur un énième corner visiteur (40e). À chaque fois, une erreur de marquage ou un duel perdu a mis en danger la France, et non son système. Et le mal n’est pas nouveau puisque les Bleus en 2014 ont encaissé six buts (sur sept au total) lors de ces phases arrêtées. Clairement un axe de travail prioritaire pour le staff de Deschamps. Avec le retour du 4-3-3 plus traditionnel au retour des vestiaires contre l’Albanie, l’animation offensive a certes montré de meilleures choses, notamment grâce à des belles combinaisons entre latéraux et attaquants, mais c’est aussi à ce moment que les Albanais ont eu leurs contres les plus incisifs, sur les frappes de Lenjani (59e) et Hishaj (69e). À chaque fois, c’est Hugo Lloris qui a sauvé les meubles, pas le système.

« Ce genre de matchs, on tente des choses, des tactiques différentes, des joueurs différents, c’est fait pour ça également. L’important, c’est de sortir que l’on avance » rappelait le capitaine français après la rencontre vendredi. Pour avancer avec son 4-4-2 en losange, l’équipe de France devra peut-être l’affiner et y aligner les joueurs idoines : un profil plus défensif et physique que Cabaye dans le rôle de numéro 6, des latéraux capables de se projeter dans la surface – à l’image de Kurzawa à l’AS Monaco – et un duo d’attaque plus complémentaire. Si Benzema et Lacazette sont d’excellents joueurs, leur profil d’attaquant technique capable de dézoner se marierait probablement mieux dans un schéma à deux pointes avec un joueur plus physique et habile de la tête, dans le style d’Olivier Giroud, comme l’explique Troussier : « Devant, il faudrait un point d’appui pour faire des déviations aériennes ou imposer son gabarit dans la surface. L’idée n’est pas de tomber dans du Hourra football, mais d’avoir des seconds ballons qui restent dans la zone de vérité. Pour moi, Lacazette et Benzema ne sont pas complémentaires, mais cela dépend de l’adversaire, notamment du profil des deux centraux en face. » En revanche, celui qui a emmené le Japon au second tour du Mondial 2002 prend la défense de Deschamps concernant le positionnement de Cabaye, « idéal pour tenir ce rôle de premier relanceur si l’équipe est vouée à avoir le monopole du ballon » . Quant à la pointe du losange, si Valbuena ou Griezmann semblent suffisamment techniques et portés vers l’avant pour y être efficaces, le joueur français qui semble aujourd’hui le mieux adapté à ce rôle n’est autre que Yoann Gourcuff, qui évolue dans cette position et ce système à Lyon. Au-delà de son talent hors norme, les incertitudes sur son état physique et mental peuvent-elles faire de lui une solution crédible pour les deux prochaines années ? Beaucoup trop tôt pour le dire, comme il est beaucoup trop tôt pour juger de la capacité de cette équipe de France à être efficace en 4-4-2.

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