UEFA – L’Ukraine refroidit l’OM et le PSG
Victoire à domicile, nul à l'extérieur, les clubs ukrainiens ont intimidé les deux derniers représentants français en Coupe d'Europe. Sans révolutionner le football, non, juste en jouant.
Au lendemain de la double-confrontation franco-ukrainienne, le constat est simple, dur et froid : on est plus près d’une demi-finale Shakhtar-Dynamo que d’un historique PSG-OM. Pour une raison assez simple en somme, ils sont meilleurs. C’est triste, mais jusqu’à la semaine prochaine au moins, c’est comme ça. Les escouades de Donestk et de Kiev ont mis la même disquette aux Parisiens et aux Marseillais. Techniques, joueurs, portés vers l’avant, les hommes venus de l’Est ont au final réalisé les meilleurs résultats des quarts de finale aller de la Coupe de l’UEFA.
Premier acte en fin d’après-midi. Dans la moiteur du RSK Olimpiyskyi, Erik Gerets fait connaissance avec un football enthousiasmant et bien pensé, celui qu’il aimerait bien voir tous les samedis en Ligue 1. « Je savais que c’était une bonne équipe, je connaissais leur valeur, on était prévenus. On perd sans avoir marqué, on sait qu’on devra prendre des risques, mais avec leurs Brésiliens qui ont beaucoup de classe, ça va être compliqué, mais pas impossible » conçoit le Belge.
Pour autant, les Phocéens n’auront pas démérité. Malgré une formation plutôt défensive, avec Cana et Mbami au recyclage et Zenden dans l’ascenseur, les Sudistes ont cherché à reprendre l’avion avec ce pion-compte-double à l’extérieur dans les malles, plutôt qu’à limiter la casse. Mais force est d’admettre que les Oranges ont su prendre le temps de construire, de créer et de combiner là où l’OM a trop compté sur Niang seul avec le parpaing entre les pattes.
Deuxième acte en soirée. Dans un Parc des Princes qui mérite de vivre l’Europe, Paul Le Guen a vite compris que son équipe jouerait le contre à la maison. Résultat, des occasions franches des deux côtés, mais la sensation que ce Dynamo Kiev imposait le tempo de la rencontre, l’accélérant ou le brisant à sa guise. A 22h45, les Franciliens se réjouissaient certainement plus d’une partie vierge que d’un nul à buts. L’approche du match et de la compétition révèlent de l’état d’esprit des deux camps. Si les troupes de Youri Pavlovitch Semine affichaient clairement Porte d’Auteuil leur envie de C3 et d’embrasser le destin des demi-frères du Zénith 2008, les locaux donnent encore l’impression de ne pas savoir où sont leurs priorités. Faire entrer Pancrate et Maurice, ménager Makelele et Giuly ? Quand même, à ce niveau du tournoi, elle est étrange, l’histoire.
Soyons clairs, on a aimé le jeu déployé par les Ukrainiens, tactique, risqué et grand angle. Deux onze qui feraient certainement bonne figure dans un championnat occidental type L1. Soyons optimistes, leurs adversaires n’étant pas aussi sereins en défense qu’ils le sont une fois le ballon parvenu au milieu, le PSG peut faire un coup en capitale slave et l’OM a l’effectif pour enflammer le retour, poussé par un Vélodrome qui vibre encore des venues du PSV cette année ou de La Corogne, époque Ribéry-Oruma.
Pendant ce temps, les Allemands aussi ont posé une option sur le trophée. Le Werder et Hambourg ont chanté le premier couplet en chœur, en s’imposant 3-1 dans leur chambre. Comme pour dire que cette saison, le Coupe de l’UEFA irait bien prendre ses vacances à l’Est.
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