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Tout faux, Sylvinho ?

Par Florian Cadu
Tout faux, Sylvinho ?

Au bout de seulement neuf journées de Ligue 1 et quelques semaines passées chez les Gones, l'Olympique lyonnais a décidé de se séparer de son nouvel ex-entraîneur Sylvinho. Le projet rhodanien, que Jean-Michel Aulas a voulu mettre en place en partageant beaucoup de son pouvoir à son directeur sportif Juninho, était-il trop gros pour le Brésilien qui n'avait encore jamais eu de véritable expérience sur un banc ?

Laurent Blanc ? Rudi Garcia ? Thierry Henry ? Rolland Courbis ? Élie Baup ? José Anigo ? Pour une fois, les noms (im)probables du potentiel successeur n’ont même pas été évoqués avant le licenciement. Parce qu’il était encore trop tôt pensait-on, et parce que Jean-Michel Aulas n’avait jusque-là éjecté que quatre de ses entraîneurs en cours de saison en l’espace de 32 longues années de présidence. Depuis ce lundi soir, ça fait cinq : Sylvinho est officiellement écarté du banc de touche de l’Olympique lyonnais, comme l’a indiqué le club français sur Twitter.

Pourtant, le Brésilien a cru au rebond. Après un début de saison assez calamiteux malgré deux victoires convaincantes pour ouvrir le championnat, son équipe avait réagi en allant battre Leipzig en terres allemandes pour le deuxième épisode de la C1. Pas rien. Le coach avait alors paru déterminé et investi à l’approche du derby, allant frapper les pognes des supporters. Un derby perdu sur le plus petit des scores et au bout d’une partie soporifique, qui a finalement constitué la goutte de déception faisant déborder le vase de patience des dirigeants. Résultat : sous la supervision de Juninho – qui a des raisons de se sentir responsable de cette situation pour le moins inconfortable -, Gérald Baticle va devoir remplir le rôle d’intérimaire et tenter de redonner le moral à sa bande par le biais du fameux électrochoc.

Juninho, le mauvais choix

Il faut dire que les choix olympiens de l’intersaison constituaient une vraie prise de risque. En nommant l’emblématique Juninho à un poste de directeur sportif dont les secrets ne sont pas les mêmes que ceux des coups francs, Aulas a opté pour un partage de son pouvoir. Or, en trois décennies de règne, rares sont les moments où le patron a offert un double des clés de la maison OL et donné à une tierce personne autant d’influence sportive. La dernière fois, c’était avec Claude Puel, et le mariage ne s’était ni très bien passé ni très bien achevé. Pour cette saison 2019-2020, et sans doute dans l’objectif de prendre un peu de recul pour petit à petit laisser complètement la main, JMA a donc fait de Juni le boss des décisions « visibles » .

Ainsi, c’est ce dernier qui est allé chercher Sylvinho dans leur pays natal commun pour démarrer une nouvelle aventure. Un technicien étranger, alors que Lyon a toujours fonctionné avec des techniciens français. Un technicien sans aucune véritable première expérience de numéro un sur un banc (hormis celle de sélectionneur du Brésil Olympique), alors que diriger une teamvisant les premiers rôles de la Ligue 1 et les huitièmes de finale de la Ligue des champions n’est pas forcément donné au premier venu. Un technicien qui n’avait jamais mis les pieds au sein de l’entité ou de la Ligue 1, alors que ses prédécesseurs ont souvent eu un lien plus ou moins intime avec la structure ou avec le championnat de France avant d’atterrir à ce poste (notamment Bruno Genesio, Hubert Fournier, Bernard Lacombe, Guy Stéphan, Jean Tigana ou encore Raymond Domenech).

D’autres victimes à prévoir ?

Malheureusement pour le clan sud-américain, le pari est raté. Bien sûr, la greffe aurait peut-être pu prendre si du temps supplémentaire avait été accordé à Sylvinho. Celui-ci fait hélas partie d’un monde où chaque résultat de match modifie la longueur d’une journée, et où prendre la peine de réfléchir sans faire de victime immédiate passe pour de l’indifférence. En témoigne la réaction plutôt orientée et pleine de sous-entendus de la part d’Aulas, après la défaite à Saint-Étienne : « On ne peut pas ne rien faire, et toutes les hypothèses sont envisageables. »

Sauf que désormais, Juninho se retrouve seul face aux responsabilités en ayant – déjà ! – consommé une grosse partie du capital confiance de son employeur et des fans à son égard. Les compositions tactiques et les discours de vestiaire ne font certes pas partie de ses missions, et son compatriote a sûrement échoué à ce niveau-là au regard du jeu aussi pauvre que le nombre de points pris (neuf en neuf journées, ce qui place l’OL en quatorzième position à une seule unité des deux dernières places). Mais il ne fait guère de doute que son supérieur hiérarchique se demande actuellement s’il ne ferait pas mieux de reprendre le contrôle total de son entreprise. Pour cela, il n’aura qu’un choix : refaire les serrures, et indiquer la porte de sortie à d’autres.

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