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  • C'est Noël !

Top 10 : les fêtes de Noël

Par Victor Le Grand
7 minutes
Top 10 : les fêtes de Noël

Initié en Angleterre au début des années 1950, le concept des « fêtes de Noël » est aujourd'hui reproduit par les clubs du monde entier. Comme un rendez-vous immanquable réunissant joueurs, personnel de ménage, dirigeants, femmes et enfants. Et ce, au détour des lancers de nains de Vinnie Jones, des orgies de Jamie Carragher et des cadeaux nazis des joueurs de Newcastle. Florilège.

1. Trêve de Noel (1914)

Qui se souvient du film français Joyeux Noël, sorti en 2005, écrit sur un évènement majeur du début de la Première guerre mondiale, se situant entre mythe et réalité : les trêves observées par les soldats allemands et français le 25 décembre 1914 ? Peut-être pas grand monde. Rien de grave, le film n’est pas si bon, mais tout le monde devrait se remettre en boucle cette scène splendide de l’histoire européenne : quelques matchs de foot improvisés entre deux nations en guerre, disputés sur un terrain de fortune, le no man’s land, encombré de fils barbelés et de trous d’obus. Des mots de Paul Dietschy, maître de conférence à l’Université de Franche-Comté : « Plus qu’une célébration dans les règles du nouvel « opium du peuple », shooter dans la balle fut, pour les plus jeunes, une autre manière de célébrer le court moment de paix offert par ce jour de Noël 1914, par la pratique d’une activité qui rappelait, par excellence, la quiétude des loisirs de l’avant-guerre. »

2. Tottenham (1960)

C’est le temps révolu des banquets de Noël civilisés. Les sixties, la perfide Albion et ses clubs de football qui célébraient la naissance du Christ déguisés en cowboy ou en indien, unis autour d’une dinde, d’un verre de cognac, pas plus, dans un moment rempli d’innocence et de convivialité. Moins romancée néanmoins, les archives britanniques relèvent le premier dérapage en 1961, lors d’un repas organisé par Tottenham. Attention, âmes sensibles s’abstenir : « Cecil Poynton, notre entraîneur, a été accueilli par un nuage de noix, des boites de saucisses, le forçant à battre retraite, les mains sur la tête, dos à l’assemblée, remarque Jimmy Greaves. C’était de la nourriture gratuite pour tout le monde. Puis c’est vrai, les joueurs de l’équipe réserve, prêts à tout pour avoir une bonne conduite, étaient comme des cibles faciles. »

3. Chelsea (1991)

Ancien leader du Crazy Gang, Vinnie Jones s’autoproclame responsable du repas de Noël de Chelsea, en 1991. Faute grave. Au programme : un concours de lancers de nains avec pour cible un château gonflable recouvert de colle gluante. Le principe étant de scotcher, telle une cible de fléchette pour enfant, chaque nain le plus longtemps possible. « Vinnie était complètement saoul, et odieux avec eux. Moi, j’ai sympathisé. Mais lorsque je leur ai demandé ce qu’ils faisaient dans la vraie vie, l’un d’eux m’a répondu : « Ferme ta gueule, tu ne vas pas commencer avec ta pitié à la con, c’est à cause de connards comme toi qu’on ne trouve pas de boulot », raconte Tony Cascarino. Ils étaient plus lourds que je ne le pensais. J’ai réussi une fois à bien les lancer, mais je ne me souviens pas comment. D’ailleurs, je sais ce que vous vous dîtes, comment peut-on faire une chose pareille ? »

4. Newcastle (1998)

Depuis de nombreux Noëls, selon les règles du jeu westernien Secret Santa, chaque joueur des Magpies a pour coutume de tirer au hasard le nom de celui à qui il doit offrir une bagatelle, de manière anonyme. Or, en 1998, c’est dégueulasse, mais c’est comme ça : les joueurs étrangers ont été les plus gâtés ! Premier servi, l’Italien Alessandro Pistone reçoit un cœur de mouton sanguinolent (un vrai) pour son manque d’agressivité sur le terrain ; le Géorgien Temuri Kestabia une brosse à cheveux en l’honneur de sa calvitie ; puis l’Écossais Duncan Ferguson enfile, convention oblige, l’uniforme complet du détenu, bariolé noir et blanc, en souvenir de son séjour carcéral en 1995. Enfin, Dietmar Hamann, milieu défensif allemand, conclut cette belle soirée en détricotant de son emballage une réédition du best-seller Mein Kampf. Un cadeau interdit dans son pays. Et plutôt difficile à revendre sur eBay…

5. Liverpool (1998)

« Je vais organiser une soirée de Noël avec le bossu de Notre-Dame, des sex-toys, quelques strip-teaseuses et de la crème fouettée. » Avec cette annonce fracassante, qui aura tenu toutes ses promesses, Jamie Carragher a sans doute organisé la plus belle sauterie de l’histoire de Liverpool. Peut-être ex-aequo, néanmoins, avec cette soirée déguisée organisée dix ans plus tôt par Steve McMahon, ahuri de voir débarquer un de ses coéquipiers vêtu d’un costume du Ku Klux Klan. « Mais tu ne peux pas entrer comme ça. John Barnes est black, merde ! Et il est à l’intérieur » , sort l’Anglais devant la porte d’une boîte de nuit. « Non, connard, il est ici » , répond Barnes… en ôtant sa capuche maléfique !

6. West Ham (2001)

« Les animaux de West Ham » . Par cette douce titraille, le canard britannique Evening Standard synthétise parfaitement la Christmas party des Hammers, en 2001. Il n’est pas encore minuit. L’ambiance est un poil timide. Mais c’est déjà le chaos dans la tête d’Hayden Foxe : un obscur défenseur australien complètement allumé au champagne rosé. Suspendu aux barres des stripteaseuses, l’idée lui vient alors de prendre le carré VIP pour un immense urinoir. Il pisse un peu partout : dans les coins, sur la foule, puis s’en va finalement se soulager sur la tête d’un jeune de l’équipe réserve, qui venait déjà, c’est vrai, de se vomir dessus. « Je suis très déçu par le comportement de mes joueurs, nous vivons dans une société où tout est permis, s’insurge dès le lendemain Glenn Roeder, manager du club. Mais vraiment, putain, je me rends compte aujourd’hui à quel point ce monde n’est jamais descendu aussi bas. »

7. Leicester City (2001)

Porsches roses, tatouages, provocations, tacles assassins, insultes, voix aiguë et stridente : Robbie Savage est un trésor national britannique. Un phénix qui a, du reste, permis à Leicester City de passer une meilleure réception de Noël, en 2001. L’atmosphère est au départ pesante. Le club est en position de relégable. Alors Dennis Wise tente un geste d’humour, s’approche de Savage et lui offre un cadeau : un ours en peluche aux couleurs du club, empalé sur un godemichet : « Prends ça, tu es la seule bite à porter le maillot de Leicester en ce moment. » Une réplique culte à laquelle Savage répond d’une violente gifle mêlée de gâteau au chocolat en pleine figure. « Il s’est permis de faire cela parce qu’il « couchait » avec Dave Bassett, notre manager, se défend Savage. Dennis m’a fait un cadeau et j’ai riposté en lui offrant un autre cadeau. C’est aussi simple que cela. »

8. Borrussia Dortmund (2002)

Le 24 décembre 2002, le Borussia Dortmund et le Hertha Berlin n’ont rien trouvé de plus original qu’une montre à scratch en guise de cadeau de Noël. Et pourtant, derrière la Polar S410 se cache un projet plus vicieux : surveiller en douce l’activité cardiaque et musculaire des joueurs durant leurs vacances hivernales. Pour ainsi s’assurer qu’ils respecteront scrupuleusement cette période de calme et de repos imposée par leurs dirigeants. « La seule façon de tricher avec cette montre est un marathon sexuel » , explique néanmoins le docteur allemand Kai Loehles, en charge du projet. « Pendant les rapports sexuels, le pouls peut atteindre la même vitesse que dans un sprint de football. Les joueurs sont donc priés de ne pas avoir d’échanges intimes durant cette période de Noël. » Dur.

9. Manchester City (2004)

Joey Barton : concentré explosif de toute l’Angleterre en 172 centimètres et 70 kilos. Impétueux au point de gâcher le repas de Noël de Manchester City en 2004, en duel avec son coéquipier Jamie Tardy. Petit farceur, ce dernier, membre de l’équipe réserve, se dit que mettre le feu au tee-shirt de Joey serait la meilleure boutade de cette fin d’année. Erreur de débutant. Complètement ivre, le natif de Huyton se venge alors en écrasant son cigare dans l’œil de Jamie, qui, six ans plus tard, évitera à son tour la prison pour avoir agressé sa jeune maîtresse. « C’est la faute de Joey. Il a détruit ma vie, mes espoirs et mes rêves. L’agression de Barton a fait de moi un homme violent. »

10. Manchester United (2007)

La plus orgiaque de toutes. Ce jour de décembre 2007, dès le début d’après-midi, les joueurs des Red Devils investissent le bar de l’hôtel Great John Street, à Manchester. Au menu : whisky, Sambuca, Martini, deux artistes travestis de cabaret, cinq danseuses burlesques à plumes et quelque 90 filles invitées par Rio Ferdinand, organisateur de la soirée. Une fiesta qui dérape quand Wayne Rooney, complètement bourré, drague sans le savoir une journaliste du Daily Mirror. « Je suis habillé comme Justin Timberlake ce soir, et vous serez ma Beyoncé » , sont les mots de l’Anglais dans son papier du lendemain. Je parie que vous étiez la plus méchante à la fac, hein. Vous avez déjà fait des triplettes ? Vous savez : deux filles et un garçon. » Un témoin décrit même avoir entendu une « orgie immonde » dans l’une des suites de hôtel, au cours de laquelle Wayne criait « comme une hyène » . Pour info : Jonny Evans, alors âgé de 19 ans, est accusé au petit matin de tentative de viol sur une jeune fille de 19 ans également. Faute de preuve, il sera finalement relâché.

Au fait, c’est quoi cette Coupe intercontinentale ?

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