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Top 10 : Gardiens Buteurs
La dernière journée de la Ligue des Champions a mis en avant une bizarrerie. Deux gardiens de buts ont marqué pour leur équipe. Hans-Jörg Butt sur penalty pour le Bayern Munich, et Sinan Bolat, le portier du Standard qui est venu coller son crâne sur un coup franc, permettant ainsi au champion de Belgique de poursuivre sa route en C3. A force d'encaisser des buts, les gardiens ont fini par vouloir se venger eux-mêmes. Certains, dans l'Histoire, l'ont mieux fait que d‘autres...
1 – José Luis Chilavert
En France, on a l’image de ce gros sac venu manger des flammenküches à Strasbourg en 2000. Au vrai, José Luis Chilavert est sûrement le meilleur footballeur paraguayen de l’Histoire. Un sacré gardien, bordélique dans sa tête, mais surtout un buteur. Roi du coup franc, son pied gauche a semé la terreur dans le championnat argentin pendant près de dix ans. Son Velez Sarsfield a tout gagné. En 1999, il plante trois buts dans le même match contre Ferro Carril Oeste. Costaud.
2 – Rogerio Ceni
Le patron, c’est lui. D’aucuns se contentent d’une seule femme, Rogerio, lui, n’aura aimé qu’un seul club : Sao Paulo FC. La maison pour laquelle il a marqué 84 buts, le record pour un gardien de but. Coup francs, penaltys, Rogerio se charge de tout. En 2005, il termine le championnat du Brésil en ayant scoré dix fois. Avec un physique plus charmeur, Ceni aurait mis l’Europe à sa botte.
3 – René Higuita
Le coup du Scorpion, c’est lui. L’opération de chirurgie esthétique pour relancer sa carrière, c’est encore lui. Le gardien qui sort deux fois de sa retraite pour gambader sur les prés à plus de quarante piges, c’est toujours lui. René Higuita le fantasque, le fou, le drogué, mais également le buteur. On a tendance à l’oublier, René aimait taquiner le cuir. Dieu le lui rendait bien. En 1995, face à River Plate, Higuita nettoie la lucarne argentine et envoie son club de Medellin en prolongations, durant lesquelles il inscrira un pénalty. Cet homme est une légende.
4 – Jorge Campos
130 sélections, des tenues bariolées frôlant la faute de goût, une taille au ras des pâquerettes, voici Jorge Campos. Le Mexicain a commencé avant-centre. Son goût trop prononcé pour l’attaque s’est toujours fait sentir, même lorsqu’il évoluait dans sa cage. Avec son club d’UNAM, il marque 14 buts en une saison. “Chiqui-Campos” aimait faire une mi-temps dans son but et une autre en attaque. Au bout d’un moment, il a fallu choisir.
5 – Dimitar Ivankov
Depuis Borislav Mikhailov et ses implants capillaires, la Bulgarie n’avait jamais eu de gardien charismatique. Dimitar Ivankov ne dégage pas une aura extraordinaire, mais sa contribution au football sort un peu de l’ordinaire. En galérant dix piges au Levski Sofia, le portier en profite pour se muer en tireur de pénaltys. Transféré ensuite en Turquie, Dimitar exporte sa marque de fabrique. En 2008, son club de Kayserispor gagne la Coupe de Turquie avec un Ivankov de gala. Trois penalties sauvés, deux marqués. Chapeau.
6 – Bertrand Laquait
L’école nancéenne dans toute sa splendeur. Gardien quelconque au physique banal, Bertrand sait qu’il n’a rien pour s’imposer en France. Il décide alors de se barrer en Belgique, où l’humour est toujours bien perçu. En 2002, avec Charleroi, il marque un but de sa propre surface. Comme ça, en dégageant le ballon. Certains en rient encore…
7 – Peter Schmeichel
Le plus grand gardien de Manchester United aimait bien monter sur le dernier corner quand son équipe était menée. Souvent pour le fun, parfois à bon escient. Une habitude ramenée d’Hvidovre, un club danois de seconde zone. En 1995, il permet aux Red Devils d’égaliser contre le Rotor Volgograd en égalisant de la tête à la dernière minute, préservant ainsi l’invincibilité mancunienne à Old Trafford. Mine de rien, le grand Peter aura claqué une dizaine de buts dans sa carrière.
8 – Grégory Wimbée
Téléfoot, 1996, le générique s’ouvre sur la course effrénée du gardien de Nancy qui vient d’égaliser à la dernière minute. Menée par Lens sur se pelouse, l’AS Nancy donne tout pour revenir au score. Grégory Wimbée, long gardien du coin, en profite pour aller trainer ses guêtres dans la surface adverse. Sur un malentendu, ça peut marcher. Il récupère le cuir et envoie son pied droit chercher le nul salvateur. Greg est un héros.
9 – Silvio Proto
On l’annonçait comme le crack du football belge. Le nouveau Jean-Marie Pfaff. A bientôt 27 ans, Silvio Proto moisit sur le banc d’Anderlecht. Pourtant, l’an dernier il revoit la lumière. Prêté au Germinal Beerschot, Proto fait la Une des journaux le temps d’un week-end. A la dernière minute du match contre La Gantoise, le gardien monte aider ses potes et balance une tête en pleine lucarne. Proto explose de joie et espère franchir un pallier. Oui, mais non.
10 – Andrès Palop
Andrès est une éternelle doublure. Formé à Valence, il doit vivre dans l’ombre de Santiago Canizarès. Un beau jour, il décide de se tirer à Séville. Choix judicieux, d’autant qu’en 2007, Palop devient un héros. Vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 2006, le FC Séville rencontre le Shakhtar Donetsk. Menés, les Sévillans doivent égaliser pour assurer la prolongation et ne pas perdre leur titre. Andrès sent le coup et traîne ses 34 printemps dans la surface ukrainienne. Banco, il place sa tête et envoie ses potes en prolongations. Le devoir accompli.
Petite vidéo avec un best of des buts marqués par les gardiens :
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