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Robinho – Death of a Clown ?

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Robinho – Death of a Clown ?

Abruti ou génie ? Sous-Pelé ou clone de Denilson ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que Robinho intrigue autant qu'il agace. Portrait d'un joueur qui cultive allègrement l'excès.

Fils de Gilvan, manutentionnaire dans l’entretien d’égouts, et de Marina, femme de ménage, le petit Robinho s’aperçoit très vite qu’il ne va pas vraiment être emmerdé par l’autorité parentale. « Nullissime à l’école » dixit son daron, l’actuel numéro 10 des Citizens préfère taquiner le cuir dans le quartier de Parque Bitaru, à Sao Vicente.

Le fait de traîner tard le soir et de ne pas faire ses devoirs va lui sauver la vie. Repéré rapidement par les scouts du Santos, le petit génie va très vite devenir l’idole de la Torcida Santista avec ses “pedaladas” (passements de jambes) à foison et son entente parfaite avec Diego. Les deux futurs compères de la Seleçao offriront d’ailleurs le titre du championnat brésilien à un club qui n’avait plus connu pareil honneur depuis l’époque de Pelé.

Robinho a alors 18 ans, deux poils au menton, mais se prend quand même déjà pour le roi du monde : « Je deviendrai le meilleur joueur de la planète, si ce n’est pas déjà le cas ! » . Le nouveau visage du Joga Bonito peut ouvrir sa grande gueule : en moins d’un an et demi chez les pros, il est passé d’un salaire de 350 euros mensuels à 1 million d’euros annuels. Le joueur le mieux payé du Brésil en veut toutefois toujours plus et s’associe au meilleur agent de joueurs carioca, Wagner Ribeiro. C’est ce requin qui va négocier son transfert à Madrid.

Seulement voilà, Santos ne veut pas le laisser partir et le gouvernement brésilien, Lula en tête, prévoit de créer une loi pour éviter la fugue de Robinho, considéré comme un véritable trésor national. “Robi” décide alors de faire grève et surtout de n’en faire qu’à sa tête. En représailles, sa mère Marina est kidnappée. Beaucoup auraient alors paniqué, mais Robinho, en bon ambitieux, profite du fait divers pour trouver l’excuse idéale : « Ma famille n’est plus en sécurité au Brésil, c’est aussi pour cela qu’il faut que je parte en Espagne » . Putain de (mauvais) génie…

A Madrid, Robinho émarge à trois millions d’euros par an. Sa famille est en sécurité, mais il part rapidement en vrille. Après un premier match de Liga magnifique contre Cadiz, Robinho tarde à s’imposer dans le groupe merengue. Rapidement, les dirigeants de la Maison Blanche s’aperçoivent qu’ils ont engagé un abruti fini.

Incapable d’apprendre l’espagnol car allergique aux études, Robinho préfère louer un gymnase de la banlieue de Madrid pour s’organiser des petits tournois de football entre amis. Les vidéos publiées sur Youtube ne feront pas vraiment sourire le staff madrilène. Avec Capello, Robinho continue ses conneries et se fout royalement des consignes de l’Italien. Son truc à lui, c’est faire des petits ponts aux entraînements. Problème, Gravesen n’aime pas être pris pour un con et balance son crochet du droit sur l’abeille auriverde.

Sur le terrain, ce n’est guère mieux, Robinho alterne coups de génie et grand n’importe quoi. Rarement décisif, il est en outre transparent dans les grands matchs et toujours chambreur contre les équipes plus modestes. Flano, joueur d’Osasuna, manquera de peu de lui péter les chicots après une cuisante défaite de son équipe au Bernabeu : « Ce mec est un con. Si j’avais pu lui arracher la jambe je l’aurais fait. Il s’amuse avec nous à 3-0, mais au Real, ce n’est personne. Juste un impertinent… »

Comme Anelka lors de son passage à Madrid, Raul et le clan des Espagnols n’encadrent pas l’arrogance du jeune chien fou. L’arrivée de Schuster en remplacement de Capello ne va rien y changer. A Madrid, public connaisseur, Robinho est incompris. Autrement dit, c’est un flop total. Quelques coups d’éclat et des milliers de “bicicletas” (des passements de jambes en espagnol cette fois-ci) plus tard, Robinho déclare qu’il veut partir du Real pour parvenir à devenir enfin le meilleur joueur du monde. Schuster tente de le dissuader, mais prend une douche froide par un “Robinet” capricieux : « Bernd n’est pas mon père » . Blessé par l’intérêt du Real pour CR7, le Brésilien force sa sortie vers Chelsea. A la dernière minute du mercato estival, les Merengues vendent leur clown au plus offrant : Manchester City et ses nababs. Schuster prend alors une petite revanche sur l’insolent Brésilien : « Robinho a beaucoup d’ambition. Pour devenir le meilleur, il a préféré quitter un petit club pour Manchester City. Bonne chance à lui » .

A son arrivée à City, Robinho double son salaire (6 millions d’euros) et fait une première mauvaise impression aux fans anglais en déclarant qu’il est heureux de « porter le maillot de Chelsea » . Conscient de sa connerie, il se ravise aussitôt pour raconter une nouvelle fois n’importe quoi : « City est un grand club qui peut viser le titre » .

Auteur de onze buts en championnat, Robinho séduit pourtant les fans, qui s’arrachent son maillot à la boutique du club. Robinho n’est pas le meilleur joueur du monde mais il se sent aimé, et forcément, son ego apprécie : « A Manchester, je suis un dieu pour les gens » . La modestie n’est manifestement pas la qualité principale de celui qui s’est fait construire une piscine couverte et une discothèque dans sa villa de Winslow…

En Angleterre, Robinho fait parler de lui, autant pour l’achat de ses deux Lamborghini, facturées 250 000 euros chacune, que pour son labrador surnommé “Pedalada”. Problème, après un très bon début de saison, City est dans le trou et Robinho de nouveau transparent. Joueur talentueux mais incapable de tirer un groupe vers le haut, le Carioca est avant tout un individualiste pour qui le mot collectif ne veut strictement rien dire. Cet hiver, par exemple, Robinho a abandonné le stage de l’équipe (à Ténérife) pour aller fêter son anniversaire au Brésil. A son retour, une amende de 350 000 euros l’attendait. Robinho ne formula pas d’excuses, ni publiques ni privées, préférant sourire sur le montant de la somme dont il doit s’acquitter : « Pour moi, c’est de l’argent de poche » . Il plaisanta beaucoup moins lorsqu’il apprit qu’il était accusé d’avoir violé une jeune fille de 18 ans dans une discothèque de Leeds… Quoique.

Le numéro 10 des Citizens est désormais représenté par Pini Zahavi. Au lendemain de la polémique, l’Israélien a convaincu Robinho d’utiliser les services de NVA Management, une agence spécialisée dans les relations publiques, pour améliorer son image auprès du grand public. Il va en avoir vraiment besoin, d’autant que le Roi Pelé n’est plus aussi dithyrambique sur celui qui affiche constamment un sourire idiot façon ‘joyeux anniversaire’ : « Robinho est en train de donner une image horrible des footballeurs brésiliens. Il dessert tout le monde par son comportement et, personnellement, il est en train de me décevoir » . Traîner tard le soir et ne pas faire ses devoirs ne sauvera pas sa carrière cette fois-ci…

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