PSG-Rennes : losers associés
PSG-Rennes ? Deux entraîneurs revanchards, vexés d'avoir été jetés comme de vieilles serviettes par leur ancien club ? Plutôt, un bon duel de losers. Preuves à l'appui.
Mai 2007. Rennes est qualifié pour la première fois de son histoire pour la Ligue des Champions. 93e minute, but de Nicolas Fauvergue, et Rennes glisse à la quatrième place. Plus loin, le PSG, leader apparemment indétrônable en cet hiver 96, mène 2-0 face à Montpellier. Dans le dernier quart d’heure, les poubelles boys de Nicollin en collent trois aux Parigots. Même score au Parc, lors de la 33e journée face à Metz, aubaine saisie par Auxerre pour prendre définitivement le contrôle du championnat. Perdre est un art aux multiples supplices.
Plus proche. Début février, Rennes, cinquième, mais toujours plus au moins dans la course pour la Ligue des Champions, réussit l’exploit de s’incliner au Havre (1-0). Frédéric Hantz lève les bras. Enfin. Il n’avait toujours pas remporté la moindre rencontre de Ligue 1. Déjà, la saison précédente, ces bonnes pâtes de Rennais avaient éclairé le quotidien d’une lanterne rouge et de Hantz, qui œuvrait alors dans le pays de Montbéliard. Lors de la neuvième journée, Sochaux signait son premier succès de la saison face aux Rouge et Noir. Un sabordage en bonne et due forme alors que l’équipe de Dréossi montait en puissance.
Ce genre d’histoire, les supporters du PSG et de Rennes pourraient en citer des dizaines, des culbutes mémorables, des désillusions, des scénario gag ou catastrophe, qui à force de s’accumuler ont fini par attaquer leur psyché, au point de s’attendre toujours au pire quand la victoire s’annonce à l’horizon. Incapacité à accomplir son destin, mental de tennisman français habillé en Lacoste, frilosité, dépassement du seuil de compétence, mauvais œil, qu’importe : le sentiment d’humiliation se trouve presque toujours au bout de la route.
Dernier exemple en date, PSG-OM. Ce 15 mars, Paris devait s’offrir une soirée mémorable : en battant Marseille, alors mal en point, il pouvait prendre la pole de la L1. Résultat : une fessée administrée par Zenden et Brandao, et relance de l’OM, irrésistible depuis. Rennes et Paris, des causes perdues ? Des équipes qui les aiment en tout cas. Dernier exemple pour la route : l’unique doublé de Vieri en Ligue 1 ? Inscrit au stade de la route de Lorient… Bientôt, la Ville Lumière et la capitale de la Bretagne se rapprocheront, à une heure et demie de TGV, pour mieux partager le pathétique de répétition ?
Alors, à quoi s’attendre dimanche (17h) ? La bande de Johnny Rothen a l’opportunité de profiter de la chute des Gones à Valenciennes pour s’emparer de la troisième place. Un avant-match qui ressemble à celui de PSG-OM, quand le Parc avait acclamé l’annonce de la victoire d’Auxerre à Lyon (0-2 également), une offrande repoussée, dans leur grande délicatesse, par les hommes de Paul Le Guen.
Mais cette fois, Paris ne rencontre pas des Marseillais au pied du mur, mais des Rennais
qui n’ont plus rien à ambitionner en championnat. Logiquement, face à des joueurs sans doute plus soucieux de ne pas se blesser que de tout donner une semaine avant leur finale de Coupe de France, le Parc des Princes peut s’attendre à un succès aisé. Mais Rennes, Paris, et Descartes… Alors, le scénario lose : victoire du Stade Rennais face à des Parisiens tétanisés par l’enjeu. Doublé de l’ex, Jérôme Leroy, qui se blesse en allant saluer le kop rouge et noir. Et Guingamp vainqueur de la Coupe de France.
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