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Premier vrai test pour Paris
Un Paris sexy se rend dans la Ruhr après ses deux succès initiaux à Séville et contre Lviv. Gros choc et vrai challenge chez le leader de Bundesliga. Mais avec, hélas, la crainte de « débordements » de la part de « supporters » des deux camps.
Evidemment, Paris a eu d’autres matchs « importants » depuis le début de saison : à Lille (0-0) et surtout à Séville (1-0), bien sûr. Voire aussi à un degré moindre à domicile contre Bordeaux (1-2) ou contre Rennes (0-0). Sauf que là, c’est chez le leader du championnat allemand que la Parisienne va débarquer. Déjà, d’entrée, rappeler que le Borussia Dortmund c’est le Westfalenstadion ! Une des enceintes les plus chaudes de Bundesliga (la plus chaude ?). D’une capacité de 80 000 places, réduite à 60 000 pour les matchs internationaux, le chaudron de la Ruhr abrite la fameuse « Südtribüne » , appelée aussi le « mur jaune » au regard de l’ambiance de feu prodiguée par ses 25 000 supporters réguliers. Voilà, c’était pour les présentations des Jaunes et Noir : un statut de leader et un lieu du culte plein de ferveur… Question : Paris est-il armé pour entrevoir dès ce soir la qualif pour le tour suivant ?
Paris sur sa lancée…
Le PSG monte en puissance. Invaincu et imperméable en sept matchs depuis le sinistre match à Sochaux (1-3), Paris se présente en Allemagne comme un bloc enfin homogène et soudé, bien solide sur ses bases, et avec une capacité rafraîchissante à se créer des occasions. On loue souvent, et à juste titre, le secteur défensif des Parisiens, mais ce sont surtout leurs potentialités de marquer qui impressionnent. Comme à Toulouse (2-0), encore dernièrement, où faire le dos rond en exerçant un gros pressing n’avait que pour finalité de faire la différence. A ce propos, il est temps de tordre le coup à une idée reçue qui voudrait que Paris ne marque essentiellement qu’en contre-attaque, soit PSG une « équipe de contre » . Une idée globalement fausse étayée par le but de Nenê à Séville, notamment. C’est oublier que lors de ce match, Paris s’est procuré quelques occases tranchantes sur des actions construites… Il est donc là le test : est-ce que le PSG va pouvoir bouger Dortmund chez lui et continuer de perfectionner un jeu offensif qui tire tout un groupe vers l’avant ? On a hâte de savoir.
Pour le reste, quelques petites retouches dans le onze de départ sont à prévoir. Guillaume Hoarau est out (petite contrariété à l’épaule), donc Antoine K. alignera très certainement devant un Erding « retrouvé » et Peguy Luyindula. En défense, rotation du coach : Camara devrait jouer en lieu et place de Armand. Au milieu, Big Makelele devrait faire son retour avec son match de suspension purgé face à Toulouse. Il pourrait faire doublette avec Bodmer, dont ce serait le grand retour. En tous cas, si l’ex-Lyonnais est apte, ce serait pour entrer dans le dur dès sa reprise. Un choix raisonnable de la part de Kombouaré ? Autre interrogation sur le choix du milieu droit : Giuly ou Sessegnon ? Le Béninois tient la corde, a priori. Et il a intérêt à être bon, vu que le lutin Ludo aligne dernièrement des matchs d’une grande régularité. Enfin, Paris, ce sont aussi ses supporters : on sait que ce Dortmund-PSG est classé « match à risques » depuis longtemps, bien avant que l’UEFA ne le désigne comme tel… On évalue à 5 à 600 les troupes parisiennes venues dont un bon tiers par leurs propres moyens en Allemagne. On parle de groupes d’indépendants issus de la Tribune Boulogne, alors que 220 supporters « réguliers » , acheminés par le club de la capitale, prendront place dans la tribune visiteurs. Une chose est certaine : la police allemande particulièrement rodée par le Mondial 2006 et d’autres matchs à problèmes est sur les dents. En général, ces policiers ne rigolent pas…
Dortmund de retour au sommet
Certains spécialistes du football allemand nous avaient dûment avertis avant la saison : gare à Dortmund ! Alors que les pronostics sacraient déjà le Bayern (actuel 10ème) ou le Werder (11ème) et encensaient Schalke (16ème !), ou Stuttgart (18ème et dernier du championnat), c’est l’ancienne terreur continentale de la Ruhr (C1 en 1997) qui mène la danse en Bundesliga. Un retour au sommet prévu, donc, mais légèrement prématuré. Depuis juillet 2008 et l’arrivée de l’étonnant coach Jürgen Klopp, on savait que le collectif fort qu’il avait mis en place produisait un des jeux les plus attrayants d’Allemagne. Mais c’est surtout la jeunesse de l’effectif qui laissait penser que l’éclosion au sommet se produirait un peu plus tard, après deux saisons ascendantes (6ème en 2009, puis 5ème la saison passée). Dortmund présente quand même la moyenne d’âge la plus jeune de Bundsliga (23,9 ans !). L’étonnante paire axiale défensive composée de Subotic et Hummels affiche 21 ans au compteur… Articulée en 4-2-3-1, l’équipe de Klopp renoue avec les fondamentaux du foot allemand, notamment celui de la Mannschaft de certaines époques (début des années 80) : énorme activité physique avec surmultiplication de courses pour récupérer le ballon (gros pressing haut) et pour se projeter devant de façon hyper speed. Du mouvement et de la concentration qui bouffent un max d’énergie. Mais comme l’effectif est jeune, donc plein de jus, la machine fonctionne.
Pas de « stars » véritables, à part Damien Le Tallec (joke !), mais quelques noms connus, l’attaquant égyptien Zidan, les milieux Kehl (international allemand) et Sahin (international turc, 24 capes). C’est plutôt du côté des jeunes (Schmelzer, 22 ans, Hummels, 21 ans, ou Bender, 19 ans) qu’il faut lorgner et avec quelques pépites formées aussi au club, comme les milieux Kevin Grosskreutz (22 ans) ou Mario Götze (18 ans). Car Dortmund est devenu un club formateur reconnu. Sinon, à suivre bien sûr l’étonnant international Japonais, Shinji Kagawa, milieu très offensif (21 ans, et déjà 6 buts) et mini révélation de ce début de saison. Un transfert record vu qu’il a coûté… 350 000 euros. Autre élément dangereux pour Paris, très craint par Kombouaré, l’attaquant paraguayen, Lucas Barrios (25 ans et débarqué de Colo Colo), doté d’un très bon jeu de tête. Enfin un dernier mot sur l’état actuel du club : malgré une défaite pas super méritée contre Séville à dom (0-1), dans cette Europa League, Dortmund, leader de Bundesliga, possède la meilleur attaque (20 pions) et aussi la meilleure défense (6 unités). Vous avez dit « mur jaune » ?
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