Platoche-Télé
Vous en avez soupé des soirées L2 le vendredi ? Contrôle orienté, changement d'aile. Au menu ce soir, sur France 5, un documentaire : «Michel Platini, le libre joueur». Du Platoche en boîte, pas dégueu, des souvenirs, deux-trois idées, des blagues ici ou là, quelques projets mais y a-t-il pour autant de quoi sortir le service en porcelaine ?
Entrée, plat, dessert. Comme tout gueuleton digne d’une réception des pontes de l’UEFA, le programme s’avance sous forme de triptyque. Les images d’archives d’un Michel Platini en moulés alternent avec celles d’un Michel Platini promenant souliers et souvenirs. Séquences auxquelles se mêle une caméra embarquée dans l’aventure de Boucles Brunes, depuis son élection à la présidence de l’UEFA jusqu’à la finale de l’Euro 2008. Moult anecdotes, du flashback à gogo, du serrage de paluches à tire-larigot, la mixture s’avère pétulante et plutôt digeste. Voici pour la forme.
Seconde période. Au-delà de la carte, que se trame-t-il en cuisine ? Hélas, pas grand-chose. A boire et à manger sur le guéridon, le tout prend difficilement. Les quotas de philosophie, valeurs, convictions, passion et compagnie dépassent les seuils acceptables, ballonnements à l’appui. Peut-être parce que Gaël Leiblang, le réalisateur, est le rejeton d’Yves Leiblang, homme de communication de l’ancien numéro 10 entre 1998 et 2007 ?
On raconte Michel, Michel se raconte. C’est indéniable notre hôte est un mec bien, simple, authentique, convaincu et plutôt bonne franquette. Les idées de Platoche sont difficilement critiquables. Oui, l’argent, la violence, le dopage, c’est mal. Famagouste, c’est drôle, les pétrodollars qataris un peu moins.
Mais concrètement, on n’avance peu. Rien d’inédit sous la cloche. Une eau un peu plate donc, agrémentée cependant d’une rasade de grenadine par instants. Pas emmerdé par un quelconque souci diplomatique, Michel envoie de la bûchette : « La commission européenne est responsable de pas mal de soucis » . Franco Frattini, vice-président de ladite commission, ramasse les stères. Pas suffisant pour attiser les braises et réchauffer la soupe.
On mange ce qu’on a sous le nez. Des commentaires d’époque : « C’est le football français du meilleur, n’en déplaise à certains, Michel a le droit de passer du steak au gigot, d’assurer son avenir à coup de millions (sic) » . Du culte, du vintage et une pincée d’émotion quand Platoche jubile du côté de Marcel Picquot, Vangélis en fond sonore et des pigeons en fond de tiroirs. Les nostalgiques s’en délecteront, les autres s’en contenteront. On peut sortir de table ?
Diffusion : Vendredi 10 avril à 20H35
Chaîne : France 5
Durée : 52 minutes
Réalisateur : Gaël Leiblang
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