Pierrot le Gunner
Pierre Ménès est fier comme Artaban. Arsenal est Champion d’Angleterre.Il faut dire que le célèbre journaliste de l’Equipe l’annonce depuis un bon bout de temps déjà. Avant même le début de saison, il savait.
Il faut dire que Pierre Ménès n’est pas très objectif, il est supporter du club londonien. Du coup il transforme le moindre match du club londonien en une épopée héroïque digne des temps les plus reculés. Ben quoi ? Faut bien se faire plaisir. Dieu vivant pour les supporters d’Arsenal, Thierry Henry se transforme en un personnage quasi mystique dès que le bon Pierrot le mentionne dans ses articles. Une sorte de héros mythologique sortit de je ne sais quelle galaxie. Un Daniel Cousin mondialisé. Faut dire que Thierry y met du sien. Les défenses british en sapin aussi. C’est quand même pas la faute de Thierry si les déboulés de 80 mètres sont en exclusivité outre-manche. Bon c’est vrai, il marque des buts. Beaucoup même. Mais quand l’analyse journalistique se transforme en une vénération mielleuse c’est un peu pénible : « Henry ballon d’or » , « Henry au sommet » , « Henri m’a tuet. » La recette est simple. Une grosse poigné de Henry, une pincée de Pires, un brin de Viera et pour agrémenter le tout un petit zeste de Wenger. Le tour est joué. Le chaland est ferré. Il va pouvoir lire avec délectation les exploits britanniques de nos chers expatriés. A chaque début de saison c’est la même chose. Arsenal va faire très mal.
– Hé Yvon t’as vu l’équipe d’Arsenal cette année, c’est de la balle ! -T’as raison Bernard, je sens bien le triplé.
-En plus, tu sais quoi ?- Non ?
– Pierre Ménès il a dit qu’il faudrait compter sur eux en Ligue des Champions.- Putain, lui, c’est un visionnaire.
-Viens on va chez TPS.
Comme Bernard et Yvon, au début, on y croit. Si l’Equipe le dit. Bon, on n’a pas trop le choix non plus. Le problème c’est quand les joutes européennes arrivent. Le talon d’Achille du jeune étalon. Argument facile pour certains. Faits avérés pour d’autres. Pourtant une chose est sûre. Si la Ligue des Champions était un championnat, Arsenal jouerait l’Intertoto. Cette année le confirme. Une fois de plus. Arsenal n’avait pas l’allure d’un champion d’Europe. Un parcours poussif en poule, un huitième de finale facile contre une équipe du Celta Vigo en décomposition et une élimination logique en quart contre Chelsea. Il y a erreur sur la marchandise.
-Bernard, j’ai l’impression qu’on c’est fait avoir.
-Ouais, Heureusement que la parabole était offerte.- Monde de merde.
-Tu l’as dit Yvon.
Pour Bernard et Yvon la pilule a du mal à passer. Trop crédules ils se sont fait berner. Finalement la domination d’Arsenal dans le championnat anglais n’est qu’un leurre qui à bien du mal à résister aux dures réalités européennes. Remettons donc les choses à leur places. N’en déplaise aux « jeunes » supporters de cette formation. Certes, elle reste une très bonne équipe. A l’enrobage trop abondant cependant. Comme Pierrot.
Tony Squirrel
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