Pas de vidéo chez Philips.

Hiddink a ses entrées. Après l’arbitrage scandaleux de la Coupe du Monde 2002 qui a vu la Corée du Sud éliminer successivement l’Italie et l’Espagne de la compétition, c’est désormais le PSV Eindhoven qui profite de l’aura de son coach « Mourinhesque » .

Chambrant allègrement Paul Le Guen sur le banc, toujours prêt pour mettre la pression sur l’arbitre ou l’adversaire, Hiddink a inculqué à ses joueurs une vraie science de l’anti-jeu. Soyons honnêtes, le PSV est une très belle équipe, mûre et efficace. Techniquement impressionnante, la formation hollandaise a néanmoins bénéficié d’un arbitrage plus que favorable. A l’aller à Gerland, déjà, mais surtout au retour, dans son stade magnétoscope.

A l’aller, donc, on se demande encore comment Ooijer et Van Bommel, le teigneux et vicieux capitaine, ont pu terminer la rencontre sans prendre de carton jaune. Synonyme de suspension au retour, rappelons le. Van Bommel avait tout simplement écrasé ses crampons sur le visage de Malouda après cinq minutes de jeu pour bien lui faire comprendre ce qui l’attendait. Sans sanction, donc. Et Ooijer, toujours en retard, a multiplié les actes d’anti-jeu, sans recevoir la moindre biscotte.
Passons.

M. Nielsen s’est lui surpassé. Voulant à tout prix faire plaisir à son vieux pote, le géant danois appliqua à la lettre le règlement concernant les fautes lyonnaises –car il ne s’agit pas de dire que les coéquipiers de Caçapa sont des anges, loin de là- et l’oublia complètement lorsqu’il s’agissait de sévir vis à vis des Bataves.
Retour sur image.
Malouda part en contre, il est au niveau du rond central et est proprement balancé par un hollandais pour couper l’action. Acte d’anti-jeu manifeste, le hollandais est sanctionné d’un coup franc. Tout le monde se replace. Dans l’os pour Malouda. On se dit alors que l’on est pas prêt de voir du jaune ce soir. Que nenni. Abidal commet la même faute sur un hollandais cinq minutes plus tard.. Il mérite un jaune… et il le prend. Entre temps, Wiltord a ouvert le score pour l’OL qui est alors qualifié. Même sanction pour Diarra dix minutes plus tard, averti plus que sévèrement. Disons le clairement, il n’y avait pas carton sur la faute sanctionnée. Résultat des courses, Abidal et Diarra craignent dorénavant l’expulsion, Van Bommel et Farfan ont désormais l’avantage physique et mental sur leurs deux vis à vis. D’autant qu’ils peuvent agir sans craindre la sanction. On exagère à peine, malheureusement. Le Guen, plutôt réservé d’habitude, lâche un « il y avait moyen d’arbitrer différemment les deux matches » .

Vennegoor Of Hesselink prendra toutefois un carton –jaune- pour un tacle… par derrière… sur Cris.
Pendant 90 minutes, une véritable démonstration d’arbitrage « à la maison » va se mettre en place, avec des interventions favorisant systématiquement la formation d’Hiddink. Nombre de fois, Nielsen sifflera –légitimement- des fautes olympiennes, mais après avoir fermé les yeux sur des fautes hollandaises au préalable au départ des actions. De quoi énerver fortement Diarra, Essien et Juninho, régulateurs du jeu lyonnais. Sur l’égalisation hollandaise, le coup franc, discutable, est rapidement joué, sans que l’arbitre ne siffle et alors que le mur lyonnais reculait. Petite faute au passage sur Abidal et tout devient plus facile pour égaliser.(au passage, rappelons à Jean Michel Larqué -qui disait hier soir que l’OL avait récemment bénéficié d’un coup franc joué face à Metz, sans que l’arbitre n’ait sifflé- que Juninho avait dû retirer son coup franc justement, et pas l’inverse) Clou du spectacle, le coup de sifflet final est donné alors que Florent Malouda allait tirer au but…Entre temps, le 4ème arbitre avait bien fait comprendre à Paul Le Guen qu’il n’avait rien à dire et qu’il devait s’asseoir.

C’est dans un contexte un peu particulier, et particulièrement agacés par l’arbitrage, que les lyonnais entament la prolongation. Apothéose du spectacle, Mr Nielsen, qui se croyait sûrement déjà en vacances, se ballade tranquillement à trente cinq mètres de l’action qui fait définitivement basculer la rencontre dans le burlesque… Nilmar se fait faucher en pleine surface par Gomes, le portier du PSV, qui ne joue à aucun moment le ballon. C’est le pénalty indiscutable… sauf pour Mr Nielsen, aux fraises. Son assistant, pourtant à cinq mètres de l’action, on ne peut mieux placé, ne bronche pas d’un poil son petit drapeau. On croit rêver. A ce niveau, une telle erreur est impardonnable. La « Vata » lyonnaise risque de faire parler longtemps entre Saône et Rhône.

En début de saison, après les départs de Luyindula, Dhorasoo, Muller, Edmilson, Carrière et Deflandre notamment, tout le gratin du football évoquait la fin d’un cycle pour l’Olympique Lyonnais, la fin d’un groupe. En moins d’un an, le nouveau groupe lyonnais a trouvé une nouvelle identité et n’a jamais semblé aussi puissant et soudé. Gageons que la contre performance européenne ne viendra pas tirer vers le bas une équipe attirée par les sommets mais qui devra désormais se consoler avec un quatrième titre consécutif de Champion de France.

Ce n’est déjà pas si mal.
Brad Bitt