Paris, la folie des glandeurs
Cette année, le PSG a montré qu'il pouvait mettre ses mains manucurés dans le cambouis. Autrement dit, prendre du grade dans la sphère sportive malgré les dommages collatéraux. Le club s'est d'abord permis de snober les épisodes Villeneuve et Rodez et semble décidé à s'aventurer dans des histoires de grand. A l'heure de recevoir l'OM, les signes d'optimisme sont un peu plus nombreux que le souvenir du monstrueux match-aller réalisé par Guillaume Hoarau.
Mitraillé au cours des dernières années par le verbe d’à peu près tout le monde, Paris a pris l’habitude de traverser ses saisons avec un bras dans la prise et un pied dans la crise. L’histoire voulait pourtant que chaque championnat ou presque, le club de la capitale trouve le moyen de grappiller un trophée, devenant du même coup le locataire le plus fidèle du Stade de France. Mépriser ce chahut provincial bon marché et racketter les coupes nationales, voilà en gros à quoi ressemblait la vie du club aux trois lettres.
Mais las de remporter des titres et d’alimenter son impopularité, Rothen et ses coéquipiers ont décidé de s’asseoir à une autre table cette saison, celle où la règle du jeu consiste à gagner le respect de ses adversaires.
Ainsi, tailler gratuitement le PSG est devenu environ aussi has-been que clasher la tecktonik, et encore plus has-been que le terme has-been en lui-même.
Cette saison, les mauvaises langues se font bien plus discrètes. Même l’affaire Villeneuve crèche déjà à des années-lumière de l’actu du PSG, la faute à cette garce de réalité sportive qu’on n’avait plus l’habitude de voir au printemps. Pareil pour l’élimination en Coupe de France à Rodez, qui a été camouflée par les cochonneries chroniques de Lyon et les désillusions bordelaises. Au contraire de ces deux adversaires, Paris a toujours les pieds sur la scène européenne et se trouve en position de force en Ligue 1, créchant à une longueur de l’OL avant la réception de Marseille et à onze journées du verdict.
Le chauffeur de bus et la compétition soviétique
Les événements tournent en faveur des ouailles de Paul Le Guen, c’est une certitude. Un autre exemple ? On définit les approximations de Landreau comme « inexistantes » alors qu’elles sont en fait simplement éclipsées par la gué-guerre Mandanda-Lloris. Landreau est bon, mais pas génial, tout comme Sammy Traoré, dont on oublie trop souvent que son physique est plus proche d’un chauffeur de bus que d’un joueur de foot.
Dernière broutille à expliquer : paraît que Jérôme Rothen est nul cette saison. Mouais, le type a quand même été titularisé à 25 reprises en L1 Orange, et nul n’est censé ignorer la loi de Jérôme : sa simple présence a souvent plus pesé que ses lignes de stats.
Toujours en lice en UEFA au mois de mars et en première ligne au moment où le leader rhodanien semble prêt à se débarrasser du poids de ses couronnes, Paris vit à coup sûr l’une de ses plus belles saisons des années 2000.
Et puis on le sait tous, Paris fera 1-1 à Braga et arrachera sereinement son billet pour les ¼ de la Coupe UEFA.
Mais là où tout le monde a faux, c’est que le club de Sébastien Bazin Breakdown a perdu cette saison son côté épineux et attachant qui le voyait avancer pied au plancher et terminer ses saisons le majeur en l’air, avec une place de 14e et une Coupe à la maison en fin d’exercice. La vérité, c’est que Paris est en passe de se qualifier banalement pour la C1 en astiquant le trône de Lyon ; et puis la C3 est une compétition soviétique, ce n’est un secret pour personne. La France du foot n’aime pas les imbéciles heureux. Elle préfère les studieux losers.
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