On était à Gerland pour OL-PSG
Ce vendredi, le Paris Saint-Germain Football Club était "On Tour" et invitait ses fans à le suivre sur les routes de province. Une brève publiée l'air de rien sur le site des virtuoses, avait annoncé la grande nouvelle. Il n'en fallait guère plus pour nous inciter à tenter le diable ; quelque part entre "Highway to Hell" et "Sur la route de Memphis", récit d'un voyage au bout de l'A6.
Vendredi 24 avril, Parc des Princes, 11H30, le rendez-vous était pris. Comme toute excursion qui se respecte, la liste des groupes répartis dans quatre cars, s’affiche soigneusement sur les murs du stade. Notre Tour Opérator semble gérer. Les stewards font l’appel, les litrons de flotte sont entassés dans la soute, le planning prestement énoncé. En avant Gerland !
Chants, grivoiseries, équations à six inconnues sur la suite du championnat et autres statistiques en bandoulière, les passagers se divertissent les uns les autres. Une ambiance des grands cars.
Une panne, deux aires d’autoroute et un péage plus tard, la cité des Gones est abordée avec ferveur.
On apprécie à sa juste valeur, le chaleureux accueil réservé par les autochtones. Se prendre des doigts est toujours délectable, de là à se faire traiter d’enculé, il y a la Saône. Bien éduqués, les Parisiens rendent la pareille à leurs hôtes d’un soir.
Les soucis mécaniques, neuf check points et une escorte digne d’une investiture présidentielle nous coûtent le premier quart d’heure. Ce n’est pas comme si nous avions embarqué neuf heures plus tôt. Ici c’est Paris !
On pénètre dans un stade, comme qui dirait… curieux. Messi, Iniesta et consorts ont également visité les installations lyonnaises en février dernier. On s’en excuse.
La tribune visiteuse s’improvise Arènes de Lutèce dans leur plus grand siècle. Supras Auteuil, Authentiks et Lutèce Falco en Grands Organisateurs. Ça tend du deux mats, fait flotter du drapeau rossoblu et vogue la galère. Sur le pré, « Fluctuat Nec Mergitur » pour les hommes de Le Guen, qui essuient les vagues lyonnaises avec peine mais surnagent.
On ne carre pas grand-chose, en même temps, on n’était pas là pour voir du foot. D’ailleurs qu’est-ce qu’on fout là ? Bazin seul le sait !
Mitoyens des supporters de la capitale, les ultras de La Cosa Nostra fredonnent diverses tirades, agrémentées de quelques craquages de fumigène du plus bel effet.
Cent mètres plus loin, Virage Nord, les Bad Gones s’évertuent à pousser leurs joueurs au moyen de mélopées enflammées et autres fanions. Les 35 000 autres convives, consciencieusement campés dans leur fauteuil, demeurent réservés voire taciturnes.
Une mi-temps, une ignoble mascotte et quelques canettes éclusées plus tard, le match peut reprendre. Quelques torches sont allumées de ci de là, histoire de retrouver les copains égarés durant la pause.
Les assauts des Blanc et Blanc reprennent de plus belle. Le sempiternel « Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais, heeey » , véritable manifeste rhodanien, est repris à tire-larigot.
Côté parisien, on tremble un peu. On est cons aussi, on aurait dû se couvrir.
Le quatrième arbitre affiche les cinq minutes traditionnelles de temps additionnel. Les supporters lyonnais sont alors frappés d’un curieux mutisme. La volonté de laisser Juni and Co se concentrer sans doute.
Les trois coups de sifflets fatidiques retentissent soudain dans le silence rhodanien. Landreau lève les poings vers la tribune visiteuse. Le onze lyonnais s’esquive aussi promptement que discrètement. Ceara se dénude et vient remettre son maillot. Gerland se vide. Les CRS caressent la tribune visiteuse d’un regard protecteur. En guise de reconnaissance, les Hommes de la capitale leur rendent un poignant hommage, entonnant un exalté : « Les playmobils© sont des salopes » .
23H15 : Retrouvailles avec le chauffeur, ça débriefe plus que ça ne chante. RMC en fond sonore. La voix de Jean Mi-Larqué finit d’assoupir un car exténué par la performance des siens.
5H10 : Retour à l’envoyeur. Un délicieux coup de klaxon réveille les globe-trotters. Désireless, dans les enceintes, nous raccompagne jusqu’à la sortie. Voyage, voyage. Et dire que certains taillent à l’autre bout du monde pour les vacances…
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