OL : the good is Gone ?

Qu’on le veuille ou non, l’OL est le baromètre du football français. La grenouille sur l’échelle qui annonce la météo du foot hexagonal. Bon, OK, la grenouille lyonnaise qui veut se faire plus grosse que le boeuf, gonflée à l’hélium aulassien, a parfois de quoi irriter. Mais les faits sont là : l’OL, c’est une bonne partie de l’équipe de France (Coupet, Benzéma, Govou, Réveillère, Squilacci, Clerc, sans compter les « assimilés » , Malouda et Abidal). L’OL remplit tous les stades de France et demeure le produit-phare de TF1 (C1) et Canal + (L1. et Oscars du foot !).

Que vaut l’OL, cette saison ? La question ne se posait pas avant. C’est le récent tirage au sort de Ligue des Champions (Barça, Stuttgart, Rangers) qui a relancé les spéculations et les craintes. L’an dernier, dans un tel groupe, on aurait misé sur une deuxième, voire une première place, facile. Aujourd’hui, malaise : l’OL, tout comme l’OM, pourrait jarreter dès les poules. Sale image pour le foot français.

Le match contre Le Mans d’hier soir a concentré tous les doutes et tous les espoirs. Une défense à la rue sur les deux buts, un ratage de Matsui pour le 0-3, un Vercoutre qui se troue. Bilan : 6 matches, deux défaites et déjà 6 buts encaissés.

Mais d’un autre côté, Lyon a fait du Lyon. Du bon Lyon. Comme avant, en remontant au score puis en gagnant comme ils en avaient l’habitude avec Le Guen ou Houllier. 3 buts en 7 minutes grâce à super Juni, qui se « réconcilie » bras dans les bras avec Govou sur le premier but lyonnais, un super but de la tête de Benzéma (meilleur buteur de L1 avec 5 pions) et beau geste de solidarité collective de tout le groupe parti réconforter le pauvre Vercoutre après le troisième but de Baros. Depuis les trois derniers matches, Perrin a abandonné son 4-4-2 pour un 4-3-3 qui convient mieux aux joueurs. Résultat : 3 victoires. Juni revient fort, Benzéma ressemble de plus en plus à Batistuta et Toulalan est énorme (Jérémy « Diarra » Toulalan a désormais sa place au sein de cette grande famille de milieux défensifs avec les Alou, Mahamadou ou Alou). Et puis, on l’oublie souvent : les deux tours de La Défense, Cris et Coupet, sont toujours indisponibles.

L’OL est à 4 points du leader Nancy avec un match en moins, pas vraiment de quoi s’affoler.

Reste une impression de malaise. Un président Aulas qui présente par moments tous les symptômes du « syndrome Messier » : une mégalomanie galopante (projet du futur Grand Stade qui va plomber les finances du club et une présidence dévorante du G14) qui contraste avec le statut « précarisé » du club. Même si l’OL demeure encore nettement le favori du championnat, on le sent déjà moins dominateur. Et la présidence du G14 pour un club qui ne dépasse pas les quarts en C1…

D’autres réalités récentes ont aussi rabaissé le prestige du club. Son manque d’attractivité a empêché la venue d’un paquet de joueurs comme Heinze, Anelka, Robben, Reyes, Mancini (Hatem Ben Arfa respire !). Même si pour certains, l’OL était prête à casser la tirelire (en transfert et en salaires), ces cracks ont dit niet.

L’OL n’a également pas pu retenir Tiago, Malouda et Abidal. Quant au recrutement, il ne poursuit pas la même dynamique d’efficacité automatique d’autrefois. Fabio Dos Santos, Cleber Anderson, Belhadj, Keita, Grosso : aucun n’a pleinement convaincu. Le cas Bodmer est plus intéressant : replacé en défense centrale, il exauce l’intuition de Rolland Courbis, qui, le premier, avait vu chez l’ancien Lillois le futur Laurent Blanc. On verra contre le Barça si Mathieu deviendra Président.

Reste encore à gérer le cas Fred, toujours mentalement déficient quand il est soumis à la concurrence (voir son atonie dépressive à l’arrivée de Baros, l’an passé). Or, Benzéma en attaquant principal est en train d’exploser, ça crève les yeux.

Test ultime : c’est souvent à l’heure où certains « tubes de l’été » (cette saison : Le Mans, Lorient, Strasbourg, Monaco, VA) commencent à faiblir à l’automne qu’on entend grimper dans les charts la petite musique « foncière » surboostée de Robert Duverne.

Chérif Ghemmour