OL-PSG : Armand a la taille !
Loin, très loin de ses rêves de titres fêtés sur le balcon de l'Hôtel de Ville, voilà bientôt cinq ans que Sylvain Armand surnage dans les eaux troubles de la Seine. Même s'il aurait pu quitter le navire en cours de route pour rejoindre le yacht de Jean-Michel Aulas, le vice-capitaine du radeau PSG a toujours maintenu le cap, et peut même se payer ce soir le luxe de doubler le hors-bord lyonnais...
Si ce soir, Paris bat Lyon, Sylvain Armand aura peut-être finalement gagné son pari. Nul n’a oublié que depuis bientôt deux ans, chaque mercato constitue une occasion pour le latéral du PSG de recaler le sextuple champion de France. L’été dernier, ce fut même JMA himself qui le déclara comme une cible prioritaire de son recrutement. Car depuis le départ d’Abidal, le club rhodanien rame sévère avec son flanc gauche. Quand Fabio Grosso rêve de jouer ailier et ne se consacre qu’à l’offensive, Kim Kallstrom redoute de jouer latéral et ne pense qu’à défendre. Dès lors, quoi de plus normal pour l’ogre lyonnais que de convoiter un joueur qui sache faire les deux, et sans rechigner ! Oui mais voilà, Sylvain Armand est né à Saint-Étienne, le majeur levé vers l’OL…
Formé chez les Verts, il débute sa carrière en National sous les couleurs du Clermont Foot, avant de signer son premier contrat pro au FC Nantes à l’orée de la saison 2000-01. Pour sa première campagne dans l’élite, il s’impose rapidement comme un titulaire indiscutable dans la défense nantaise et se pose d’entrée en grand artisan de la quête du Graal suprême. Lorsqu’il choisit de quitter les Canaris à l’été 2004, après quatre saisons de bons et loyaux services, Armand laisse derrière lui un titre de champion de France et deux convocations chez les Bleus. Plutôt encourageant, mais légèrement insuffisant pour s’imposer sous le maillot frappé du coq. En bon provincial, il décide donc de monter à Paris, histoire d’étoffer un peu son palmarès. Suivi par son pote Mario Yepes, il s’enrôle alors sous la bannière d’un PSG qui vient de boucler sa saison comme dauphin de l’OL. Beau mirage, mais très mauvais virage.
Dans la capitale, Sly Armand a d’abord connu le ventre mou du championnat, avant de finalement retrouver ce qu’il avait fui en Loire-Atlantique : la lutte pour le maintien. Point de titre à l’horizon, adieu les rêves de C1, il ne se console qu’avec les coupes nationales. Englué dans un collectif parisien plus que médiocre, il est pourtant l’un des rares à surnager. Solide dans les duels, intraitable au marquage, et constant dans ses montées, il fait le métier tant bien que mal. Son association avec Jérôme Rothen étant sans doute la seule chose qui fonctionne correctement au milieu du joyeux bordel que constitue le jeu du PSG. La première approche Aulassienne, au mercato 2007, vise d’ailleurs le tandem dans sa globalité. Qu’importe, l’un comme l’autre, Sylvain et Jérôme restent fidèles à leurs valeurs et rempilent en rouge et bleu.
Pourtant, durant ses quatre premières saisons à Paris, le numéro 22 n’a pas perdu que son temps, il a également dû abandonner sa carte de membre du groupe France, et ce même s’il a toujours été opérationnel. Seulement dix petits matchs de L1 ratés depuis sa découverte du Parc de Princes, une statistique qui explique mieux pourquoi sa doublure se nomme Tripy Makonda… Bye bye l’EdF donc, la lose parisienne est à ce prix. Pourtant aujourd’hui, derrière Patrice Evra, Sylvain Armand peut prétendre à une place dans le cœur de Raymond et mériterait d’être mis en concurrence avec Gaël Clichy (le Gunner n’ayant toujours pas montré grand chose à l’échelon international). Seulement, s’il veut retrouver les Bleus, il sait que son club doit à nouveau tutoyer la Ligue des Champions. Et si ce soir, le chemin vers les sommets passe par une victoire à Gerland, Sylvain Armand pourra définitivement lever l’autre majeur…
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