- L1
- Olympique de Marseille
Obrigado Brandao
Le déménageur du font de l'attaque marseillaise devrait s'engager sous peu avec Cruzeiro. Si tout le monde semble se frotter les mains, c'est peut-être une perte pour l'OM. Parce que Brandao, c'était plus que du pressing.
Brandao a enfilé hier le maillot de Cruzeiro. Ne reste que des modalités mineures à régler et le taureau sera officiellement prêté au club de Belo Horizonte jusqu’à la fin de l’année civile, avec une option d’achat de 4 millions d’euros, comme son contrat le stipule. A 9000 km de là, à Marseille, Didier Deschamps peste. Dès les premiers bruits d’un possible transfert, l’entraîneur se montrait clair : « Il doit revenir, je veux un entretien en tête à tête avec lui » . DD ne condamnait pas son joueur et voulait connaître ses motivations pour une fin de saison où il aura besoin de tout le monde. Mais bon, il commence à avoir l’habitude du fonctionnement du club marseillais, : « S’il reste là-bas, je ne vais pas aller le chercher. Ce n’est pas moi qui prendrai la décision. Comme ce n’est pas moi qui l’ait prise il y a quelques mois… » .
Au vrai, Deschamps semble être le seul à regretter Brandao, à s’inquiéter de finir la saison avec Gignac et Rémy comme seule solution dans l’axe – et un jeunot de 19 ans qui s’appelle Jordan, si on veut être exhaustif. Même si les joueurs se déclaraient proches de lui, Mandanda en tête, les supporters ne sont pas tendres avec le départ de la carcasse brésilienne. Interrogé par Lephocéen.fr, Christian Cataldo souligne : « Qu’il soit innocent ou pas, il y aura toujours de la suspicion. Je pense que c’est une bonne alternative » . La voix des Winners, elle, se fait plus incisive : « On est content qu’il ne joue plus. Cette histoire nous a retiré une belle épine du pied, car le joueur est vraiment bidon. Brandao est à mettre aux oubliettes » . Vraiment ?
De lui, le public français gardera sans doute en mémoire son indignation face à l’arbitre en finale de Coupe de la Ligue 2010 – « Non, je l’ai pas touché » – ou son énorme raté face au Milan AC en 2009. Pas son but à Moscou ou son abattage rugueux au pressing. Et cette glauque histoire de viol présumé donc. C’est peu, c’est sans doute réducteur et une grande injustice, mais c’est comme ça. Parce que si les statistiques de Brandao sont faméliques pour un avant-centre (65 matchs de championnat avec l’OM, 16 buts), ses accomplissements collectifs sont là : outre les trois titres de l’an passé, si l’on débutait le championnat de France à l’arrivée du Brésilien en France, l’OM serait largement en tête avec 174 points, Lille n’arriverait qu’à deuxième place avec 157 points, puis Lyon avec 154. 17 points d’avance, c’est certainement plus que du hasard. Surtout, Eric Gerets et Didier Deschamps, deux entraîneurs qui font l’unanimité, loin d’être stupides ou masos, en ont fait, la plupart du temps, un titulaire.
Il faut cependant avouer que le Brésilien n’était plus vraiment le même cette saison. « Pour moi, l’absence de Brandao n’a jamais été un handicap. Peut-être qu’avec lui titulaire, tu ne gagnes pas à Rennes. Et puis vraiment, l’absence d’un attaquant auteur d’un seul but en huit mois de championnat… » ironisait même Rolland Courbis, ancien coach de l’OM, avant le match face à Paris. L’été dernier, il savait qu’il deviendrait remplaçant au bénéfice d’un grand attaquant international. Autant dire que lorsqu’il a vu débarquer Gignac à la Commanderie, l’ancien du Chakhtior Donetsk avait de quoi faire la gueule. Fin août, Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat lui propose une augmentation agrémentée d’une clause de 4 millions d’euros en fin de saison. Offre acceptée. En contrepartie, Brandao endosse le rôle de coéquipier modèle. Ce que le Brésilien aura fait tant bien que mal, jusqu’à cette affaire de mœurs, qui a motivé le club à s’en débarrasser en le prêtant à Cruzeiro. Mais si l’OM ne conserve pas son titre, il faudra peut-être y voir un lien de cause à effet…
Achetez vos billets pour l’OM maintenant!
Par