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Mohamed-Ali Cho, round 1

Par Alexandre Aflalo et Aurélien Bayard
Mohamed-Ali Cho, round 1

Auteur de son premier but en Ligue 1 lors de la 4e journée contre Rennes, une semaine après une performance ébouriffante contre Lyon, Mohamed-Ali Cho illumine le début de saison d'Angers, actuel surprenant 2e derrière le PSG. L'attaquant de 17 ans, qui vient de découvrir l'équipe de France U21, semble programmé pour exploser cette saison. Portrait d'un garçon qui a déjà un trophée : celui du détenteur du nom le plus cool de toute la Ligue 1.

A priori, tout sépare le majestueux ​​Hard Rock Hotel & Casino Tulsa de Catoosa, aux États-Unis, du champêtre stade Raymond-Kopa d’Angers. Il n’empêche que les deux enceintes ont le point commun d’avoir été le théâtre, à 24 heures d’intervalles, d’une petite renaissance de Mohamed Ali. Dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 août 2021, dans ce complexe hôtelier de l’Oklahoma comme seule l’Amérique profonde en offre, Nico Ali Walsh, petit-fils du boxeur, pénétrait ainsi pour la première fois de sa carrière professionnelle sur un ring. En 1 minute et 49 secondes montre en main, gants aux poings et dans un short légué par papy, il mettait son adversaire Jordan Weeks au tapis, rappelant le public au bon souvenir du Greatest. Le lendemain, à 7 499 kilomètres du Sooner State, le match de Ligue 1 de 13 heures opposait dans la préfecture du Maine-et-Loire le SCO à l’OL. Simple coïncidence ou joli clin d’œil du destin, c’est ce match que Mohamed-Ali Cho a choisi pour se faire connaître de la France du football. Pas de but ni de passe décisive, mais une performance majuscule dans la victoire 3-0 des siens, reconnue par toutes les personnes présentes ce jour-là. Victime directe de la fusée angevine, Léo Dubois, capitaine lyonnais, ne peut que constater les dégâts : « On était prévenu, on savait qu’il allait très vite, qu’il percutait énormément… » La vitesse et la percussion ont beau être deux qualités que possédait également Cassius Clay, le joueur jure qu’il n’y a aucun hommage déguisé dans le prénom que ses parents lui ont donné. « Ma mère voulait m’appeler Ali et mon père Mohamed, donc ils ont choisi les deux », expliquait-il en toute simplicité à Ouest-France en février.

« Mais t’as quel âge ? »

Deux semaines plus tard face au Stade rennais (2-0), Mohamed-Ali Cho débloquait officiellement son compteur but en professionnel, un an et demi après son arrivée à Angers. Un but plein de panache, marqué en deux temps, qu’il est allé se créer seul, comme un grand, grâce à une pointe de vitesse qui a laissé Nayef Aguerd au sol. Une étape supplémentaire dans l’éclosion de l’attaquant qui ne fait qu’épater depuis ses débuts en professionnel, alors qu’il n’a même pas encore l’âge de passer le permis de conduire. « Je me suis rendu compte qu’il habitait sur mon chemin, donc j’allais le chercher tous les matins pour aller à l’entraînement et je le ramenais presque tous les jours, replace Loïs Diony, son coéquipier à Angers la saison passée. C’était comme un petit frère. » Un petit frère qui a sauté un paquet de classes. Recruté en janvier 2020 par les Bianconeri du Maine-et-Loire, Mohamed-Ali Cho est né le 19 janvier 2004, soit 16 jours seulement avant la première version de Facebook. « Il faut s’imaginer Mohamed-Ali Cho intégrer le groupe à 16 ans face à Ismaël Traoré, qui en a alors 34 », se souvient, hilare, Philippe Leclerc, ancien responsable du recrutement au SCO. Initialement prévu pour évoluer avec la réserve, il n’y restera pas bien longtemps. Un peu la faute de la Covid, beaucoup celle de l’évidence qu’il n’avait rien à y faire. « Trois jours après son arrivée, il y a eu une opposition lors d’un entraînement avec la réserve, se souvient encore Leclerc. Au bout de 15-20 minutes d’entraînement, on a compris qu’il était au-dessus. » Même choc lors de ses premiers entraînements avec les pros. « La première fois que je lui ai parlé, on faisait du jeu réduit, se souvient encore Diony. Je le voyais faire un carnage sur le terrain. À un moment, on se retrouve les deux côte à côte, et je ne le connaissais pas encore. Je lui dis « mais t’as quel âge ? » Il me dit « 16 ans ». J’en revenais pas. »

Momo avait tous les plus grands clubs d’Europe à ses pieds. Sa venue n’a pas été simple, on a fait des choses que nous faisons rarement.

Il ne faut pas longtemps aux Angevins pour comprendre qu’ils ont touché le jackpot en convainquant Mohamed-Ali Cho de les rejoindre. Ce qui n’a pas été une mince affaire. « Sa venue n’a pas été simple, on a engagé des frais de déplacement pour le faire venir, faire venir sa maman. Nous faisons rarement cela », replace Leclerc. Pour rencontrer les Cho, il a fallu leur faire traverser la Manche. Né à Stains, en Seine-Saint-Denis, Mohamed-Ali Cho a passé le plus clair de sa vie en Angleterre. Une semaine après sa naissance en France, il était déjà au pays de Tony Blair. De ses premiers braillements à ses 6 ans, « Momo » habite à Londres. Avant que les aléas de la vie ne ramènent la famille Cho à Paris. Mohamed-Ali, qui vient de commencer le football, est alors inscrit à l’association PSG par ses parents. Il y restera cinq ans, durant lesquels il tapera notamment le cuir avec un certain Arnaud Kalimuendo. Avant de repartir dans le sens inverse, sans que le club de la capitale n’y puisse grand-chose.

Le wonderkid venu d’Angleterre

Retour à l’envoyeur en 2015, donc. Au pays des Windsor, les parents s’installent pour des raisons professionnelles entre Manchester et Liverpool, et cherchent rapidement un nouveau point de chute pour un gamin de 11 ans qui commence à montrer de sérieuses qualités balle au pied. La famille choisit finalement Everton, séduite par sa dimension modeste et sa politique concernant les jeunes. Direction les Toffees pour Momo, qui a déjà l’avantage de présenter un niveau d’anglais à faire pâlir Laurent Paganelli, ce qui facilite son intégration. Les Anglais découvrent un crack. « On sentait chez lui une confiance absolue, retrace Lewis Nightingale, son entraîneur chez les jeunes d’Everton de 2017 à 2019. Il était aimanté par le ballon. Peu importe s’il était pris par deux, trois joueurs, à l’étroit, il voulait créer quelque chose. » Encore une fois, sur les bords de la Mersey, Mohamed-Ali Cho doit se frotter à plus vieux que lui, « parce que ça le mettait plus en difficulté », dit son coach de l’époque. « À un moment, il se faisait tout le temps tacler, et ça le travaillait. Je discutais longuement avec lui là-dessus. Je voulais lui faire voir le positif dans tout ça : si on fait faute sur toi, c’est que l’équipe adverse te voit comme une menace. Les Neymar, les Messi, ils se font tout le temps tacler parce qu’ils ont du talent. Je lui ai dit de le prendre comme un compliment. » Mohamed-Ali évoluera à Everton des U12 aux U16, avant que la bougeotte ne reprenne la famille Cho. Pas pour les mêmes raisons : cette fois-ci, le déménagement n’est pas provoqué par le boulot des parents, mais par la suite à donner à la carrière de Mohamed-Ali. Dès que le talent de leur fils a éclaté aux yeux de ses éducateurs successifs, les parents du « MAC » ont décidé de prendre sa carrière en main. Pas d’agent impliqué : les négociations se font directement avec papa et maman. Lorsqu’ils se rendent compte que le projet présenté par Everton ne correspond pas à leurs attentes, la séparation se fait d’un commun accord. Les intérêts émanant de grands clubs européens affluent, la Juventus ou l’Atlético notamment viennent gratter à la porte. Et puis Angers tente sa chance. Contre toute attente, c’est un « vrai coup de foudre » entre le SCO et une famille qui souhaite un club calme pour que le fiston puisse progresser en paix. « Momo avait tous les plus grands clubs d’Europe à ses pieds, se souvient Leclerc. Nous lui avons proposé un vrai projet en lui garantissant qu’il intégrerait rapidement le groupe et qu’il jouerait dans les 4 à 12 mois. Dire à un gamin de 16 ans qu’il va rapidement évoluer avec les pros, ça l’intéresse. Mais il fallait l’aval du coach. Puis le président a fait le nécessaire pour qu’il nous rejoigne. »

« Il a la même insouciance que Nicolas Pépé »

À en juger par le temps de jeu qu’il lui a accordé très rapidement après son arrivée, le coach a visiblement donné son aval. Le 30 août 2020 au Raymond-Kopa, moins de 4 mois après la signature de son contrat professionnel, Cho fait donc sa première apparition en Ligue 1 à une dizaine de minutes de la fin d’un match contre Bordeaux perdu 2-0. Dix minutes par ci, une mi-temps par là, et un total qui est vite grimpé à 23 apparitions en équipe première pour sa première saison parmi les pros. « C’était difficile de le retirer du groupe, car il méritait d’y rester, lui il voulait jouer, replace Stéphane Moulin, entraîneur du SCO jusqu’au printemps dernier. Devoir se contenter de 10 ou 20 minutes, ça peut être frustrant. Mais si on le fait jouer à 16 ans tous les matchs 90 minutes, on risque d’avoir des problèmes. On doit être garant de l’évolution physique de nos jeunes. » Habitué à apprendre à des pépites comment nager dans le grand bain, Angers sait parfaitement comment gérer un Mohamed-Ali Cho. « Mon objectif, c’était de le lancer à dose homéopathique, poursuit Moulin. Lui faire goûter au terrain sans le mettre en difficulté. » Comme lorsqu’il fait entrer Cho au Parc des Princes, alors que le tableau d’affichage indique déjà 5-1 pour le PSG, à la place d’un autre talent maison sur les traces duquel il semble marcher tout droit : Rayan Aït-Nouri. « C’est un peu la même trajectoire que Rayan (désormais aux Wolverhampton Wanderers, NDLR), qui n’est pas passé par le centre et qui a effectué ses débuts à 17 ans », détaille Moulin. Philippe Leclerc opine du bonnet : « Mohamed-Ali est un passionné, le genre qui est le premier à sortir du vestiaire pour toucher le ballon, s’amuser avec. Il a la même insouciance que Rayan ou Nicolas Pépé. »

Si on avait pu cacher Mohamed-Ali éternellement, on l’aurait fait. Quand il allait à l’école, on ne disait pas forcément qu’il jouait au foot et où, pour qu’il soit tranquille et considéré comme un enfant de CM1 normal, pas un enfant de CM1 du PSG.

Ces apparitions régulières dans le onze angevin sont évidemment l’indicateur d’un talent précoce. Le signe, aussi, d’une intégration express dans le vestiaire, qui l’adopte immédiatement. « C’est lui qui faisait le cri de guerre, raconte même Moulin. C’était la mascotte du vestiaire, le petit jeune qui est là, qui fait profiter de sa jeunesse et de son enthousiasme. » Romain Thomas, l’un des doyens de l’équipe angevine, acquiesce : « Dans le vestiaire, on fait attention à lui, puisque c’est le plus jeune. C’est quelqu’un de discret, qui se fond facilement dans le moule. Il est à l’écoute, on essaye de l’encadrer, c’est à nous de le protéger pour qu’il progresse le mieux possible. » Au stade Raymond-Kopa, son statut de plus jeune joueur du groupe fait d’ailleurs qu’il n’a pas encore d’espace dédié pour se changer, mais doit se contenter d’une chaise malgré son statut de titulaire. Pas du genre à défriser un gamin dont tous louent, au-delà des qualités footballistiques, une tête très bien faite : bonne éducation, gentillesse, exemplarité malgré un âge auquel beaucoup s’éparpillent. « C’est un garçon très attachant, d’une politesse sans nom, toujours souriant, résume Philippe Leclerc. Il a du monde derrière lui, une très bonne structure familiale où il y a plein d’amour. Je ne pense pas qu’il changera dans sa façon de penser, car sa famille le recadrera rapidement. » Au centre de l’éducation de Mohamed-Ali Cho, cette humilité qui confine presque à la timidité l’a accompagné toute sa vie : « Si on avait pu cacher Mohamed-Ali éternellement, on l’aurait fait, explique un proche. C’est pour ça que des gens le découvrent. Quand il allait à l’école, on ne disait pas forcément qu’il jouait au foot et où, pour qu’il soit tranquille et qu’il soit considéré comme un enfant de CM1 normal, pas un enfant de CM1 du PSG. »

« T’es pas Mbappé, mais t’es Mohamed-Ali Cho, quoi ! »

Difficile en effet de préserver du monde un tel phénomène, qui fait tomber les records de précocité depuis la saison dernière — premier joueur né en 2004 à évoluer et marquer en Ligue 1, deuxième seulement de cette génération à planter dans le Big 5 européen après Youssoufa Moukoko du Borussia Dortmund, et deuxième plus jeune joueur à signer un contrat professionnel en France à seulement 16 ans, 3 mois et 14 jours (seulement devancé par Eduardo Camavinga, qui avait signé à Rennes à 16 ans, 1 mois et 5 jours). Reste qu’à 17 piges toutes fraîches, Mohamed-Ali Cho est déjà un élément central de l’attaque angevine. « Je ne trouve pas qu’on lui laisse le temps, estime Gérald Baticle, le nouvel entraîneur du SCO qui a décidé de passer la vitesse supérieure. Je ne cherche pas à lui donner du temps, si ce n’est du temps de travail. Il a 17 ans, je suis arrivé, et six semaines après, il jouait. » Baladé la saison dernière aux trois postes offensifs, voire dans un rôle de piston sur certains matchs, Cho semble avoir été fixé par Baticle dans une des deux positions de buteur de son 3-5-2, « son meilleur poste », juge Stéphane Moulin. Celui qui lui permet, en tout cas, d’exprimer au mieux ses qualités, notamment physiques, impressionnantes malgré un gabarit loin d’être monumental (1,82m, 66kg) : « Je n’ai jamais vu un joueur aussi précoce à son âge physiquement, juge Philippe Leclerc. Vitesse, force, jump, puissance, il a un armé court pour frapper, sur 3-4 mètres il laisse beaucoup de monde sur le carreau. » Un héritage du foot anglais, qui a joué un rôle important dans le façonnage de son profil hybride. « J’ai la chance de pouvoir piocher dans le football français et anglais, confiait-il à Ouest-France. À Everton, j’ai découvert la grinta, la vitesse, l’intensité de jeu. » « Nous l’avons développé physiquement pour le préparer aux exigences du jeu anglais », détaille Lewis Nightingale. Loïs Diony, lui, n’a pas peur des comparaisons grandiloquentes : « C’est comme le Ronaldo brésilien : rapide, technique, puissant, sauf qu’il est gaucher », place l’actuel joueur de l’Étoile rouge de Belgrade, qui l’a pris sous son aile et a contribué à son évolution physique : « Tous les matins, je le forçais à venir faire des abdos avec moi à la salle. Il n’avait pas le choix(Rires.). J’essayais de le conseiller un peu au niveau du football. Je lui disais à chaque fois :« Il faut que tu te mettes dans la tête que si d’autres jeunes arrivent à exploser, pourquoi pas toi alors que t’es aussi fort ? »Mbappé, il a explosé à quoi, 18 ans ? Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas exploser comme lui. Il va aussi vite que lui, il est aussi puissant… Alors ok, t’es pas Mbappé, mais t’es Momo-Ali Cho, quoi ! »

Mbappé, il a explosé à quoi, 18 ans ? Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas exploser comme lui. Il va aussi vite que lui, il est aussi puissant… Alors ok, t’es pas Mbappé, mais t’es Momo-Ali Cho, quoi !

Seule chose qui sépare peut-être le Bondynois du natif de Stains : l’équipe nationale. Là encore, c’est en bonne voie, et ça va plus vite que la moyenne. Après avoir brièvement été appelé par l’équipe de France U17 en septembre dernier, Mohamed-Ali a été convoqué par Sylvain Ripoll avec les Espoirs pour les deux matchs de qualification à l’Euro U21 qui viennent d’avoir lieu contre la Macédoine du Nord, match qu’il a démarré en tant que titulaire, et les îles Féroé. « Il est déjà titulaire en Ligue 1, donc c’est allé très vite en sélection pour lui, mais à juste titre, estime Lionel Rouxel, le sélectionneur des U17, qui a offert à Cho sa première expérience internationale en France.Comme Camavinga, qui était titulaire en Ligue 1 à 17 ans, c’est un joueur précoce, avec beaucoup de qualités. » Des qualités qu’il a choisies de mettre au service des Bleuets, lui qui a également brièvement défendu les couleurs des Three Lions en U15 et en U16. « J’ai longtemps échangé avec lui, et j’ai senti qu’il voulait d’abord jouer pour la France, qu’il se sentait d’abord français et voulait défendre les couleurs de son pays, dévoile le patron des U17. Il nous l’a fait sentir, nous l’a dit. C’est un jeune talent que l’on veut garder dans nos sélections. » Bien parti, mais pas acquis : éligible avec l’Angleterre, la France, la Côte d’Ivoire (par son père) et le Maroc (par sa mère), le garçon a déjà reçu des propositions de la part des équipes A du Maroc et de la Côte d’Ivoire, potentiellement pour disputer la Coupe du monde au Qatar l’année prochaine. Une décision importante que sa famille lui laisse le temps de mûrir, tranquillement, à son rythme. Attention, jusqu’ici, le rythme de Mohamed-Ali Cho est plutôt très rapide.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Alexandre Aflalo et Aurélien Bayard

Tous propos recueillis par AAF et AB sauf Gérald Baticle et Romain Thomas, par MR, et Mohamed-Ali Cho, par Ouest-France.

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