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Milito : « L’émotion pour un Clásico est toujours très forte »

Propos recueillis par Antonio Moschella
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À 36 ans, il est encore possible de ressentir la passion qui nous animait à nos 20 ans. Diego Milito, capitaine et attaquant du Racing Club d'Avellaneda, connaît l'importance du Clásico du quartier le plus passionné de Buenos Aires, où cent mètres séparent le stade du Racing et de l'Independiente. Entretien avec un cœur d'artichaut qui, lors du Clásico en 2003, avait réclamé un carton rouge contre son frère pour l'avoir arrêté alors qu'il filait au but.

Pourquoi es-tu du Racing Club ?

C’est la faute de mon cousin. C’est lui qui m’a amené la première fois au stade quand j’avais 7 ans et qui m’a transmis la passion pour ce club. Tout de suite, je suis tombé amoureux de ce club. Un an après, j’ai eu la possibilité d’y entrer et voilà. Je commençais mon parcours dans le club que j’aimais.

D’ailleurs, c’est surprenant que tu sois du Racing quand presque toute ta famille est de l’Independiente, surtout ton frère Gabriel…

Tout à fait. Du côté de ma mère, ils sont tous du Rojo ! Mais moi, j’ai toujours défendu le maillot du Racing, car je m’identifiais fortement dans la passion qui entoure ce club, une passion énorme qui ne m’a jamais lâché, même quand je suis allé jouer en Europe. Et bien sûr, avec mon frère, on s’est engueulés plusieurs fois…

Maintenant, tu as 36 ans. Tu étais plus ému pendant un Clásico à tes 20 ans, ou la sensation est pareille ?

Ce type de match-là est toujours spécial, mais c’est clair que plus on est vieux, plus on est tranquilles. Mais en général, c’est un match que je vis toujours avec beaucoup d’adrénaline. C’est une rivalité très passionnante, que tu connais depuis que tu commences à jouer dans les championnats de jeunes.

Tes meilleurs souvenirs lors d’un Clásico ?

Plusieurs. Évidemment, je me souviens avec beaucoup de joie de notre victoire chez eux en 2001, et aussi lorsque l’on a gagné l’année dernière, à la maison. Ces deux matchs sont ceux que je garderai toujours dans mon cœur.

Ce week-end, il y a aussi le Superclásico Boca-River. Explique-nous la différence entre ce match et le Clásico de Avellaneda.

Évidemment, un Boca-River a une plus grande répercussion dans tout le pays, et c’est plus connu dans le monde. Mais le Clásico d’Avellaneda, c’est spécial, car il représente un quartier. Les deux stades sont côte à côte, et la passion y est donc très concentrée. C’est quelque chose qui n’existe pas dans autres endroits, comme par exemple en Europe. Et je ne peux pas le décrire avec des mots.

À l’heure actuelle, vous avez 5 points de plus que l’Independiente. Avec la nouvelle formule du championnat, ce match a-t-il une valeur différente ?

C’est plus spécial que d’habitude, car on est en train de lutter pour le titre (le Racing est à 7 points de la tête du championnat, ndlr). De ce match dépend beaucoup notre parcours pour essayer d’être champions. C’est un match fondamental pour nous, car finalement, si on veut encore être champions, on a besoin de ces trois points.

Tu n’as pas parlé avec ton frère ?

Non, pas du tout. Maintenant il est concentré dans son rôle d’entraîneur à Estudiantes, et il s’occupe de ça.

L’année passée, tu as célébré ton but contre Independiente exactement comme ton doublé face au Bayern Munich, lors de la finale de C1, en 2010. Qu’est-ce qui compte le plus pour toi ? Un titre avec le Racing, ou la Champions avec l’Inter ?

Tous les titres sont importants. Je n’aime pas comparer un titre avec un autre, parce que j’ai fait beaucoup d’efforts pour les obtenir, et chaque victoire est spéciale. Je ne les oublierai jamais.

Tu n’as jamais embrassé un autre maillot que celui du Racing… Tu savais que tu allais revenir ?

Oui, je n’ai jamais caché ça. Quand je suis allé jouer en Europe, j’avais dit que j’aimerait retourner un jour au Racing, et grâce à Dieu, ça a été possible.

Avec toi, le Racing a gagné ses deux derniers championnats, en 2001 et 2014. As-tu plus célébré le premier, en tant que jeune joueur, ou le deuxième en tant que vétéran ?

En 2001, j’étais jeune et on avait été à la première place presque toute la saison. En 2014, on a gagné les six derniers matchs, et on a réussi à réaliser quelque chose d’inespéré. Évidemment, le titre de 2001 arrivait après 35 ans de disette, et c’était ma première joie dans le club, où je suis né comme footballeur. Je faisais donc partie de ce groupe, qui avait redonné du bonheur à ses supporters. Mais le dernier aussi a été magnifique, car il est arrivé après mon retour au club.

Tu as aussi joué des derbys avec Gênes et Milan. Tu sembles être un expert de ces rendez-vous…

Les émotions d’un derby sont à peu près pareilles, surtout quand tu joues en Argentine ou en Italie. L’Italie aussi, c’est un pays où le foot est vécu d’une façon très passionnée. J’ai eu la chance de pouvoir jouer ces deux derbys, et même si celui de Milan est sans doute plus connu dans le monde du football, un derby reste toujours un derby.

En 2010, tu as marqué avec l’Inter quatre buts décisifs. Deux en finale de Ligue des champions, un en finale de la Coupe d’Italie, et un dans le match contre Siena, qui a offert à ton équipe le Scudetto. On aurait dit que tout ce que tu touchais se transformait en or…

Je pense que j’étais à l’apogée de ma carrière, c’était une période fantastique et inoubliable. Le souvenir de cette année m’accompagnera toute ma vie.

Pourtant, tu n’a pas été titulaire avec l’équipe nationale d’Argentine, lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Peut-on dire qu’avec l’Albiceleste, tout n’est pas allé aussi bien ?

Non, moi, j’essaie toujours d’être positif et de regarder le bon côté des choses. Bien sûr, j’aurais aimé jouer un peu plus, mais je crois que l’Argentine a toujours eu des attaquants exceptionnels, et déjà être parmi les joueurs qui composaient ce groupe, c’était un privilège.

Est-ce dû au fait que tu as commencé à être un grand buteur assez tard ?

Peut-être. C’est vrai que je suis arrivé à l’Inter à 30 ans, mais j’ai toujours profité au maximum du foot dans tous les endroits où j’ai joué.

Comment as-tu réussi à récupérer aussi bien de ta rupture du genou gauche à 33 ans ?

Ça a été un moment difficile, car je n’avais jamais vécu une situation pareille. Mais heureusement, avec le soutien de mes coéquipiers et tout le staff de l’Inter, j’ai trouvé la force pour me rétablir correctement, avec de la patience et beaucoup de volonté. Autrement, ça aurait été très dur de recommencer à jouer.

Quel est le point commun entre le Racing, le Genoa et l’Inter ?

La passion. Ses supporters vivent le foot d’une façon très intense. J’ai vécu des moments magnifiques dans les trois clubs, et je les aime beaucoup.

À Gênes, tu es arrivé en 2004, parti en 2005 et tu y es retourné en 2008. Là, tu n’étais plus le prince, tu étais le roi !

C’est sûr que jouer avec le Genoa a été une très belle expérience. En 2004, j’avais commencé quelque chose que je devais terminer, et j’ai réussi à fermer la boucle de la meilleure manière, en amenant le Genoa en Coupe de l’UEFA.

Y a-t-il eu des propositions pour jouer un jour à Naples, dans le club de Maradona ?

Oui, on m’avait contacté car le club était intéressé, mais finalement, dans le foot, c’est normal que certaines choses ne se concrétisent pas…

C’est vrai qu’un nouveau « Diego » à Naples, ça aurait généré beaucoup de pression…

Oui, tout à fait. C’est une comparaison impossible à faire…

Propos recueillis par Antonio Moschella

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