Milan AC, c’est déjà demain

C’était il y a une semaine jour pour jour. Après avoir puni Palerme (3-0) et constaté que l’Inter avait perdu à Naples (0-1), les joueurs du Milan se sont couchés avec une nouvelle idée en tête : et s’ils pouvaient finalement être champions d’Italie ? L’écart est de 7 points, et après tout, l’Inter est toujours capable de faire une Inter, se sont dits les rossoneri. Il s’en est même trouvé un pour l’avouer tout haut, et c’était le vice-capitaine, Massimo Ambrosini : « Mourinho a dit que nous allions finir la saison avec zéro titre ? On va lui faire ravaler ses paroles » .

Bon, beaucoup de bruit pour rien au final. L’Inter a gagné son match avancé d’hier soir contre la Lazio (2-0), et compte 10 points d’avance sur le Milan. Il ne reste plus que quatre matches à jouer, l’affaire est dans le sac. Reste que le Milan AC s’est rendu compte in fine qu’il avait eu beau réaliser une saison humiliante, il est là, et bien là. Largués dès le départ, sortis de coupe UEFA par le Werder de Brême et parfois pathétiques sur le terrain, les gars de Carlo Ancelotti demeurent, quand ils veulent bien se mettre à jouer, la meilleure équipe d’Italie, comme le prouvent les récents cartons qu’ils ont distribué un peu partout dans la botte (3-0 face à Palerme, 5-1 face au Torino, 5-1 à Sienne…).

A l’heure des bilans et de la préparation de la saison prochaine, forcément, ça compte. S’ils ne sont pas aveugles, les dirigeants du Milan AC ont bien du comprendre ceci : depuis que Kaka et Pirlo sont revenus à leur niveau, l’équipe enchaîne. Et ils ne sont pas si vieux, ni l’un ni l’autre. Ce qui signifie que Florentino Perez, Manchester City ou soucoupe volante, le Brésilien ne sera sans doute pas vendu à l’intersaison (sauf s’il fait le forcing, le Milan ayant pour religion de ne jamais garder un joueur qui veut partir, comme l’a encore avoué Berlusconi cette semaine). De toute façon, le milieu, c’est paré : Gattuso, Seedorf, Flamini, Beckham, Ambrosini en plus des deux sus-cités, il y en a pour tous les styles et tous les âges.

Autre chose que Galliani et ses potes du board ont pu constater : Inzaghi marque comme un fou devant, mais en l’absence de Pato, il est bien le seul. Comme on ne peut pas bâtir autour d’un mec de bientôt 36 ans blessé toute l’année, il faudra donc acheter un attaquant de haut niveau à mettre entre l’abeille brésilienne et Superpippo ; et virer Ronaldinho, sans doute. Derrière ? Ils ont déjà acheté Thiago Silva, qui a autant de chances d’être une arnaque qu’une révélation. Ils souhaitent prendre Mexes, qui soit plongera, soit deviendra enfin Laurent Blanc. C’est sympa sur le papier, mais il faudrait penser à un latéral, les gars. Zambrotta peut encore faire le job une ou deux saisons, mais guère plus. Bon, à voir.

Reste le cas du coach. Partant ou pas, l’Ancelotti ? Lui dit que non, Galliani dit « peut-être » , et Berlusconi « on verra » . Carletto est annoncé à Chelsea, mais Perez l’aimerait à Madrid. S’il bouge, attention, pari : le chef l’a déclaré tout haut, il ne prendra pas un professionnel de la profession, mais tentera un coup à la Sacchi. Autrement dit, un petit jeune pas connu, un peu philosophe, capable d’ouvrir un nouveau cycle de jeu. En Italie, il y a trois noms qui correspondent à ce profil : Pasquale Marino de l’Udinese, adepte du 3-4-3 qu’il neige ou qu’il pleuve ; Gianpiero Gasperini du Genoa, apôtre de l’offensive, ancien entraîneur de la réserve de la Juve, d’ailleurs possiblement annoncé à Turin ; et surtout Massimiliano Allegri de Cagliari, un jeu propre et classe. Si Berlusconi craque pour l’un deux, il pourrait bien encore changer la face du Calcio.