Maradona by himself !

Diego le chef : Une grammaire simplissime : que des pronoms possessifs ! « Mes joueurs » , « mon équipe » ! Pas besoin de compter, ça revient toutes les dix phrases. Diego chef de bande, chef de tribu, caïd, capitaine, grand frère, parrain, leader of the pack,… Le boss, quoi ! Comme depuis toujours, en fait. Diego et ses deux tics hyper symboliques depuis l’enfance : le n°10 de meneur sur le dos et le brassard de capitaine au bras. En gros, Napoléon à Arcole : « Suivez-moi, c’est direct pour la gloire ! » .

Le maillot argentin : Diego ne rigole jamais avec la tunique ciel et blanc. « Il faut que les joueurs comprennent ce que le maillot argentin représente, qu’il faut le respecter » , « Mon premier travail a consisté à ce que le joueurs sentent ce maillot » , « J’insiste pour leur faire comprendre ce qu’est le maillot argentin : c’est très important pour tous les Argentins » , « On joue à chaque fois pour le maillot, et les joueurs qui sont sur la pelouse devront interpréter l’enthousiasme de ceux qui les suivent » … Ouf ! Parce qu’il faut avoir porté cette tunique pour être sélectionneur : « Vous pouvez faire venir un entraîneur de grande renommée, s’il ne comprend pas ce que représente ce maillot, si lui-même ne l’a pas porté, s’il ne l’a pas mouillé avec sa transpiration (sic), s’il ne perçoit pas ce que les argentins en attendent, comment pourra-t-il le faire comprendre aux joueurs ? Moi, je connais tout ça ! » . Voilà pourquoi avant lui, Diego, tous les sélectionneurs avec les meilleurs joueurs sous la main n’ont pu enrichir le palmarès international du pays : « Ce n’est pas le moment de désigner des coupables. Mais, je suis persuadé qu’il y a eu des sélectionneurs qui n’ont pas su faire comprendre aux joueurs ce que j’appelle la mystique du maillot argentin (sic) » .

L’équipe de France : « Ils ont trois joueurs magnifiques en attaque : Ribéry, Anelka et Henry ! » Pas mal, Diego ! Sauf que ses infos commencent à dater un petit peu… Quid de Gourcuff et Benzéma ? OK, le Bordelais n’est pas un pur attaquant mais il marque pas mal et marche même sur les pas de Zidane. Quant à Benzéma, s’il n’a pas encore confirmé avec les Bleus, il reste a priori le futur n° 9 des Tricolores. Diego risque d’avoir des surprises mercredi prochain avec ces deux-là. Voire même en 2010, en Afrique du Sud…

Messi : Foin de polémiques à la con qui rapportaient que Diego voulait faire jouer Lionel en meneur de jeu plutôt axial… « Je pense que la meilleure position pour Leo est sur la droite, afin de pouvoir rentrer vers le but avec son pied gauche. (…) D’ailleurs il se porte à merveille au Barça en jouant de cette façon. Je ne vois pas pourquoi j’irais changer sa façon de jouer » . CQFD.

Le jeu de l’équipe d’Argentine : Pragmatisme. Pas de recettes toutes faites : « Je m’adapterai aux matches, tels qu’ils se présenteront. Par exemple, si je peux compter sur Riquelme, nous le ferons jouer là où il est le meilleur. Nous nous adapterons aussi à l’adversaire. S’il nous faut attaquer, nous choisirons peut-être une défense à trois. (…) Une équipe comme l’Argentine, avec des joueurs pleins de talent, t’offre une infinité de possibilités » .

Diego parano : Maradona ne changera jamais. On connaît un peu sa mentalité passablement butée, du genre : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ! Du coup, il sort la sulfateuse quand il évoque le cas de son pote Ruggeri qu’il voulait intégrer dans le staff de la sélection mais barré par le veto de la fédé argentine : « L’affaire Ruggeri est désormais close. Ceux qui devaient gagner ont fini, semble-t-il par l’emporter. (…) Seulement je constate que Bielsa a eu tout ce qu’il demandait, que Alfio Basile a pu nommer qui il voulait, et pourtant ce n’étaient pas des pointures (sic). Alors que moi, on me refuse ce que je demande… » Et puis, en passant, un taquet sur la nuque de Miguel Angel Russo, coach à succès de San Lorenzo, pressenti lui aussi pour succéder à Basile : « L’autre jour, j’ai entendu un entraîneur dire qu’en devenant sélectionneur, je mettais ma couronne en jeu. Je n’ai pas aimé ça. Je ne mets en jeu aucune couronne. Ma couronne, quelle bêtise ! Bien sûr que je me mets en jeu. J’expose même ma poitrine aux balles ! (sic) Mais il ne faut pas raconter n’importe quoi » .

Diego for ever…

Chérif Ghemmour

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